- Aujourd'hui nous allons voir les anaphores. Est-ce que quelqu'un connait déjà des choses dessus ? demanda madame Verneuil
Un élève au fond de la classe leva la main.
- Je pense qu'on a une anaphore quand deux mots se ressemblent mais s'écrivent d'une autre manière répondit l'élève.
Pendant que madame Verneuil lui répondit, des pas se firent entendre au loin. Ces pas étaient comme millimétrés et puis quelqu'un frappa à la porte. Bam Bam Bam.
- Vous savez très bien que je déteste être dérangé pendant mon cours. J'espère que c'est important. Entrez !
Les deux femmes entrèrent suivit de quatre policiers en uniforme. Les élèves étaient tous à la fois impressionnés et à la fois en panique. Certains se mirent à pleurer, d'autres à filmer la scène.
- Oh que c'est important répondit Lucie. Madame Michelle Verneuil, il est 15h54, vous êtes placée en garde à vue pour l'assassinat de votre élève Lucas Caron. Vous avez le droit de garder le silence. Toute parole pourra être retenue contre vous devant le juge. En outre, vous pouvez prendre un avocat.
- Rangez tous vos affaires, les cours sont suspendus cria Sophie.
Les élèves regardaient la scène. Leur prof de français était en train de se faire menotter pour l'assassinat de leur camarade. Comment réagir à cette scène que de pleurer ? Immobiles, statiques, les élèves étaient comme mis en pause. Aucun ne voulait la quitter du regard. Alors elle passa entre les bancs, menottés, à moitié pliée jusqu'à la sortie de l'école.
*
- Je ne vais pas vous faire subir un interrogatoire comme les autres déclara Sophie. Je vais simplement vous demander de m'expliquer ce qu'il s'est passé.
Michelle Verneuil prit une gorgée de café au lait avant de se lancer
- Il y a six mois, J'habitais encore à Lyon et j'ai découvert que mon mari me trompait avec ma voisine. J'ai immédiatement demandé le divorce. C'était pour moi une occasion de changer de vie. Je n'avais ni enfant, ni mari, ni CID, j'étais libre de recommencer ma vie. J'ai vu cette annonce pour ce poste dans cette école. Venir vivre à Paris a toujours été mon rêve alors j'ai dit oui !
- Et c'est comme ça que vous avez rejoint l'équipe ? demanda Lucie.
- Oui, le premier jour, un charmant monsieur m'a accueillie, monsieur Jérôme Dunord. Je lui faisais des avances mais il ne me répondait jamais. Alors j'ai décidé de faire moi le premier pas en lui offrant des fleurs tous les jours. Il ne me répondait pas mais je savais qu'il était touché. C'est un grand timide vous savez ! oh que je l'aime mon Jérôme.
- Venons-en aux faits madame Verneuil souffla Sophie.
- Un jour, à la fin de mon cours, j'ai été aux toilettes et je suis tombé sur une conversation entre Lucas et sa meilleure amie. Il lui expliquait qu'il se faisait violer par monsieur Dunord. Elle l'a conseillé de porter plainte. À ce moment précis, j'ai tout compris. Si mon Jérôme allait en prison, je ne le reverrais plus jamais. Je ne peux pas perdre mon amour. Ce n'est pas possible.
- Qu'avez-vous fait ? demanda Sophie
- Le matin du jour du meurtre, j'ai pris le téléphone de Jérôme et j'ai envoyé un message à Lucas via le réseau social de l'école.
- Qu'indiquait-il ?
- « Il faut qu'on parle, rejoins-moi pont Mirambeau 22h ».
Lucas pensait donc avoir rendez-vous avec son prof de sciences mais en réalité il avait rendez-vous avec la mort.
- Poursuivez demanda Lucie.
- Il est arrivé 10 minutes en avance. J'étais cachée derrière un banc, je l'observais. Mais à un moment, il s'est tourné dos à moi. La vie me donnait une possibilité de tuer l'obstacle de notre amour. Je savais que Jérôme allait me remercier, je lui offrais un cadeau.
- Qu'avez-vous fait ?
- Je ne voulais pas le faire souffrir alors j'ai sorti une brique de mon sac et je me suis avancé. Un pas après l'autre dans un silence morbide. Je regardais si personne ne m'observait. Mais à mon dernier pas, j'ai écrasé un rat qui a crié de toutes ses forces. Lucas s'est tourné et m'a demandé si je savais où était monsieur Dunord. J'ai paniqué, je ne savais pas quoi faire ducoup j'ai frappé d'un gros coup la brique sur le front de Lucas. Une fois assommé, je savais qu'il n'allait rien ressentir. J'ai sorti un couteau de cuisine de mon sac et je lui ai asséné trois coups de couteau au niveau du ventre.
- Qu'avez-vous fait après ?
- Je suis rentrée chez moi, je me suis lavée et je suis allé dormir. J'étais soulagée.
- Merci madame pour vos aveux francs.
Sophie sortie du bureau et chuchota quelques-mots. À la suite, deux policiers entrèrent prendre Michelle pour l'emmener dans une cellule avant son jugement. Sophie et Lucie regardèrent la femme partir.
- Affaire close ! cria de joie Sophie
- Il ne reste plus qu'à annoncer à la mère de Lucas qu'elle a engagé la tueuse de son propre fils répondit Lucie avec amertume.
- Dans ce métier, il faut mettre de côté ses émotions sinon tu te laisses mourir
Lucie faisait son sac, sa journée était finie et son lit douillait l'attendait mais Sophie ne comptait pas la laisser partir.
- Pour notre première enquête résolue, je t'invite au restaurant ! ça te dit ?
La lieutenante se retourna surprise de cette demande. Elle faisait croire qu'elle était dubitative mais au fond d'elle c'était l'explosion de joie. Elle était en train de se faire une nouvelle amie, une personne sur qui elle pourra compter si elle en ressent le besoin.
- Allons au restaurant !
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Lucie Ward et le mort du Mirambeau
Mystery / ThrillerLucie Ward, lieutenante marseillaise débarque sur Paris après un terrible drame. Avec sa nouvelle commandante, Sophie Beaulieu, elle va résoudre sa première affaire. Lucas, 17 ans, est retrouvé mort sous le pont du Mirambeau. Hématome à la tête et 3...