Chapitre 4

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Sophie courait dans les couloirs vers la salle d'interrogatoire où Lucie l'attendait en train de boire son café.

- J'avais demandé à la mère de Lucas de me donner tous les numéros de téléphone des proches de Lucas déclara la commandante un peu essoufflée.

- Victor était dedans ? demanda Lucie

- Bingo ! répondit Sophie. Oui, il était dedans. J'ai demandé à la section cybercriminelle de géolocaliser son téléphone. J'attends leur réponse.

Un policier arriva assez vite.

- Madame ? demanda-t-il, le garçon se trouve actuellement à l'aéroport Charles de Gaule.

- Charles de Gaule ? cria Sophie

- Alors soit il part aux Bahamas pendant que son pote est mort en dessous d'un pont ou bien il tente de d'échapper...Je penche pour la 2e solution.

- Mais qu'est-ce qu'on attend alors ? Faut le choper avant qu'il prenne son avion !

Les deux femmes sortirent en courant comme un léopard. Mais à peine montée dans la voiture, Sophie y redescendit aussi vite, elle avait oublié l'indispensable, son pistolet. De retour dans la voiture, elles foncèrent à toute allure vers l'aéroport. Suivies de 2 combi de police, le stress était à son comble.

Le principal suspect était sur le point de partir. Une fois dans l'avion, c'était fini. Aucune enquête ne peut être réalisé à l'extérieur de la France. Seule solution possible, l'attraper avant qu'il pose un pied sur la moquette de l'avion.

Après plus de 20 minutes de trajet et trois descentes d'organe pour Sophie, ils arrivèrent sur place. La section cybercriminelle avait donné l'accès à Sophie de la localisation en direct de Victor. Une chose assez troublante, depuis 20 minutes, il n'avait pas bougé de place. Immobile comme un poteau publicitaire...Peut-être qu'il attendait quelqu'un ? son complice ?

Lucie prit le téléphone et faisait le guide. Au plus elles s'approchèrent du lieu-dit, au plus elles doutaient de l'hypothèse de la fuite.

- Normalement, si je ne me trompe pas, il doit être face à nous dit Lucie

- Je pense que tu t'es vachement trompé parce que devant nous c'est le Starbucks répondit Sophie

- Attends, je vois un vendeur là à gauche et sur son badge il est noté

- VICTOR s'écria Sophie. Oh bordel cria encore plus fort Sophie dans tout l'aéroport. Il n'a pas bougé depuis 20 minutes parce qu'il travaille ici !

- Oh bah crotte, là on était à -100 au niveau des hypothèses. Mais bon restons positives répondit Lucie en prenant la main de sa commandante. Allons l'interroger maintenant qu'il est en face de nous.

La spécialité de Sophie est de surprendre alors elle fit la file comme tout le monde et arrivé à sa commande, elle dégote sa carte police.

- Bonjours mesdames, que puis-je vous servir ? dit Victor avec toute l'innocence du monde

- Police, je suis la commandante Sophie Beaulieu, je vais vous prendre un interrogatoire sur le champ avec un supplément de vérité. Suivez-nous, nous avons quelques questions à vous poser concernant le meurtre de Lucas Caron.

Le jeune homme, sous-le choque de la nouvelle, proposa aux deux femmes de s'asseoir sur une table, normalement réservée à la clientèle.

                                                                                   *

- Où étiez-vous hier entre 21h00 et 23h00 ? Demanda Sophie

- J'étais chez moi répondit Victor

- Seul

- Oui

- On a connu mieux comme alibi souffla Lucie

- Il est 14h57, je vous place en garde à vue. Vous avez le droit de garder le silence. Toute parole pourra être retenu contre vous devant le juge. En outre, vous pouvez prendre un avocat.

Le jeune homme ne montra aucun signe de refus. Il se laissa faire.

                                                                                   *

Arrivé dans la salle d'interrogatoire, un policier retira les menottes au jeune homme. Ce dernier avait décidé de ne pas prendre d'avocat prétextant qu'ils sont pour les coupables. Lucie prit la parole.

- Donc si je comprends bien, vous n'avez aucun alibi et vous ne prenez pas d'avocat. Votre voyage de rêve est la prison ?

L'homme comprit qu'il était dans une situation délicate. Il se gratta le front avant de répondre.

- Je vous ai timen. Hier, j'étais dans le 19e arrond. Il y avait une hachich party.

Les soirées hachich étaient le fléau du 19e. Le concept était simple : réunir des vendeurs de drogue dures avec des jeunes consommateurs et donc des potentiels acheteurs. Un peu comme une brocante mais au 10e achats, vous avez une overdose gratuite. Victor reprit

- Je voulais pas vous timent parce que les brunes comme vous...vous êtes des vicieuses.

- Vous connaissiez bien Margot ? Demanda Sophie

Le suspect eut un sourire en coin de fierté.

- Si je ne la coco pas, ce serait vous tirmen pour la twice fois. Notre couple goal a été cassé à cause de l'autre pédale.

- Que vous parlez comme un baraki, je m'en fou mais que vous tenez des propos homophobes, je n'accepte pas. Vous avez peut-être oublié que vous étiez dans un commissariat dit Lucie, Sophie ne savait plus où se mettre.

- Je m'excuse madame mais c'est le plus gros fils de chien ce mec. Bien fait qu'il soit mort ! pauvre gars, brule en enfer.

- Dois-je vous rappelez que vous avez volé sa copine souffla Sophie. Elle reprit.

- Aviez-vous encore des contacts avec Lucas ?

- J'ai qu'une parole moi madame. Pas deux, pas trois, une. Alors non et je ne parle pas au salope.

- Et avec Margot ?

- Je viens de vous dire que je ne parlais plus aux salopes...donc non

Les deux policières sortirent de la salle d'interrogatoire complétement perdues et fatiguées. Elle décida de relâcher Victor qui était finalement blanchit par son alibi dans cette histoire.

C'était une des premières fois où Sophie fut complètement perdue. Aucune piste, aucun témoin, rien. Il était 17h45, et toutes deux étaient fatiguées. Elles décidèrent d'écourter leur journée pour revenir en force le lendemain. 

Lucie Ward et le mort du MirambeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant