Ancienne Pilier, Future Démone

La petite fille aux papillons, troisième mouvement

ATTENTION ! CE CHAPITRE CONTIENT KIDNAPPING, MEUTRE ET CADAVRE ! AVEC UNE DESCRIPTION DETAILLEE DE TOUT CA !

Pdv Aoi

Où étais-je ? Il faisait si noir...Je n'arrivais pas à voir où j'étais. Une cave peut-être ? Une petite ampoule éclairait mon visage. Elle clignotait de temps à autre.

J'essayai de faire un geste, en vain. Mes poignets et mes chevilles étaient attachés par des cheveux au mur. Je me débattais comme je pouvais mais je n'arrivais pas à me détacher.

-Arrête de te débattre, m'ordonna une voix.

J'obéis immédiatement, de peur de me faire tuer. Si je la retardais, peut-être que les piliers pourraient venir me sauver à temps...

La démone qui m'avait kidnappé apparut devant moi. Son regard froid me fixait. Je tremblais. On aurait dit qu'à la place des yeux, elle avait deux ambres froids.

-Détends-toi, je ne vais pas te tuer tout de suite.

Je soupirai, soulagée de ne pas mourir maintenant. Mais ce sentiment fut de courte durée. Elle leva sa main, prête à m'attaquer. Une lueur effrayante illumina ses yeux.

-Pouvoir sanguinaire : cheveux mouvementés ! s'exclama-t-elle.

Les cheveux autour de mes poignets et de mes chevilles me serrèrent jusqu'à ce que le sang perle. J'hurlai de douleur. Je voulais que ça s'arrête.

-Tu es si faible, rigola-t-elle. Je viens à peine de commencer.

Pendant combien de temps allait-elle encore me torturait ? Les cheveux se resserrèrent encore. Quelques secondes plus tard, mon sang les imbibaient. Je ne sentais plus mes chevilles et mes poignets. Cho m'avait coupé la circulation.

-Arrête..., murmurai-je faiblement. S'il te plait...

-Hmm..., finit-elle avant de me tirer la langue. Nan !

Comment... ? Elle me torturait puis elle se comportait comme une gamine ? Des larmes coulèrent sur mes joues. Je ne voulais pas...

Elle réutilisa son pouvoir et d'autres cheveux entourèrent mes articulations. Je n'essayais même plus de me débattre.

-Débats-toi. Crie.

Je n'en avais pas la force. Elle commençait à se lasser de me torturer, ça se voyait dans son regard blasé.

-Tu m'ennuies, lâcha-t-elle. Adieu.

Des cheveux s'enroulèrent autour de mon cou. Avant que je ne puisse réagir, ils se serrèrent d'un coup, me tranchant violement la gorge au passage.

Pdv Shinobu

Dès que Sumi me fit cette révélation, je me dépêchai de suivre la trace de Cho. Je devais retrouver Aoi avant qu'elle meure.

-Attends Shinobu ! cria quelqu'un.

Je me retournai. Tanjiro arriva enfin à ma hauteur. Je repartis en courant et le pourfendeur me suivit.

-Que veux-tu ? lui demandai-je. Je suis pressée.

-Je veux t'aider à retrouver Aoi, répondit-il. Je veux t'accompagner.

Je tournai la tête vers lui en souriant. J'étais contente qu'il soit avec moi. On continua de suivre la trace de l'ancienne pilier.

-La trace s'arrête ici, déclarai-je.

On était devant une vieille maison du quartier des plaisirs. Il faisait jour, il n'y avait donc pas beaucoup d'activité.

Je m'avançai et toquai doucement à la porte. Je n'avais pas frappé fort, pourtant la porte s'effondra. L'intérieur était poussiéreux, vide.

-Shinobu..., commença le garçon aux cheveux rouges.

Je l'ignorai et rentrai. Il me suivit. La maison était complétement vide, et il n'y avait pas d'étages. Pourtant, je sentais l'odeur de mon ancienne amie.

-Le sol ! devinai-je rapidement.

Je me penchai jusqu'à ce que ma tête effleure le parquet. J'entendis un liquide qui s'écrasait répétitivement par terre.

-Tanjiro, tranche le sol, lui ordonnai-je.

Il était surpris mais il obéit. J'avais raison, il y avait bien une pièce sombre en dessous. Je sautai dans le trou qu'il avait formé. Tanjiro me suivit. Ce qu'il y avait en bas nous glaça le sang.

Le corps d'Aoi était attaché contre le mur par des cheveux entrelacés autour de ses articulations. Ils étaient complétement imbibés de sang, devenu sombre avec le temps. Mais ce n'était pas le plus terrifiant.

Sur ce corps, il n'y avait pas de tête. Juste un trou béant, quelques morceaux de peau restants et du sang en grande quantité.

C'est alors que je la vis. La tête de mon amie était à mes pieds. Elle avait les yeux vitreux et la bouche entrouverte, comme si elle avait voulu crier avant de rendre l'âme. Sa bouche était remplie à ras-bord de sang. Le tout flottait dans une flaque de ce liquide rougeâtre, tâchant son visage et ses cheveux.

-A...A...A...Aoi..., balbutiai-je.

Je n'arrivais plus à parler. Je tremblais énormément, et des larmes coulaient sur mes joues. Ces dernières devirent rapidement rouges.

Tanjiro m'attrapa doucement le bras et me tira en arrière. Je ne pouvais pas quitter des yeux la tête d'Aoi.

-Ne restons pas là, me conseille le pourfendeur.

Comme je ne répondis pas, il m'aida à remonter dans la maison. On quitta le quartier des plaisirs en courant presque pour retourner au Domaine des Papillons.

Pdv Muichiro

Cho avait tué Aoi. Elle l'avait sûrement torturé avant. Elle n'aimait pas tuer trop vite. Ça l'ennuyait. Elle faisait peur parfois.

Shinobu avait été obligée par les trois petites filles du Domaine de se reposer. Elle était complétement traumatisée par ce qu'elle avait vu.

Tanjiro aussi était traumatisé, mais moi qu'elle. Il restait à son chevet pour voir comment son état évoluait.

Les piliers avaient creusé une tombe pour Aoi, même s'ils n'osaient pas aller chercher son cadavre. Je les avais regardé de loin.

-Muichiro ? m'appela quelqu'un.

Tanjiro s'assit à côté de moi. Je l'ignorai et continuai d'observer les nuages. Je pouvais voir en eux la fille joyeuse que Cho avait été.

-Quels sont les pouvoirs de Cho ? m'interrogea-t-il.

-Tu veux la battre pas vrai ? devinai-je.

-Oui, confirma-t-il, bien que surpris. Je veux venger Aoi.

Mon esprit partit loin. Aoi...Elle avait été gentille, elle ne méritait pas de mourir. Qu'est-ce que Cho aurait voulu que je fasse ?

-Son pouvoir sanguinaire lui partit de faire pousser ses cheveux, expliquai-je.

-Alors pourquoi s'illuminent-ils ?

-Elle utilise son souffle. Le souffle de la lumière. En combinant les deux, ça donne le souffle sanguinaire.

Le pourfendeur se tut quelques instants. Je pensais avoir fait un bon choix en lui révélant tout. J'en étais persuadé.

-Elle est très puissante..., remarqua-t-il.

-Tu vas avoir du mal à la battre, commentai-je.

-Je dois le faire, s'encouragea-t-il. Pour Aoi.