Chapitre 04: Adam

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Il crispe sa mâchoire, puis tire le col de son haut. Ma mère lui jette des regards dont je ne pourrai décrire le but.

Un blanc se forme, personne n'ose parler. Je le fixe longuement et subitement il fait de même.

Son expression facial vient de changer tout d'un coup, il a l'air plus sûr de lui. Brusquement il regarde juste à côté de moi.

Ça n'a duré que quelques secondes, mais cela a suffi à me faire détourner le regard. Je fixe ma mère et elle me fuit.

Elle détourne ses pupilles. Puis je me concentre sur celui qui n'ose rien me dire.

Il me sourit timidement et par la suite il carresse tendrement ma joue.

- C'est une erreur fiscale rien de plus. Je serai innocenté d'ici peu . . .

J'arque un sourcil puis je le dévisage. J'essaie de chercher en lui une once de mensonge, mais rien .

Il est devenu sûr de lui, il ne tremble plus.

Je pivote légèrement mon visage pour jauger mes parents.

Je vais les croire pour cette fois, mais je sais qu'ils cachent quelques choses.

- C'est la réelle raison de ton attestation ??

- Tu doutes de moi ?

Il s'approche de mon visage et me fixe longuement.

- N...Non.

- Voilà. . . Il n'y a plus rien à dire.

Je me lève brusquement, je serres fermement mes points et je contracte ma mâchoire.

Je regarde une dernière fois mes parents, mon père me sourit et ma mère ne me regarde pas.

J'attends quelques secondes de plus en espérant qu'ils me disent quelque chose mais rien.

- Gardien !!

- Ma chérie . . .

- Gardien !!!

La porte s'ouvre et je me rue vers la sortie, puis mon père se lève et s'avance vers moi à toute vitesse.

- Joshua laisse . . .

Mais qu'est-ce que ces deux là cachent ??

Pourquoi faire un drame sur une affaire fiscale ??

Je sors du commissariat en trompe, les bras croisés et je ne cesse de cogiter.

Quelques minutes plus tard, je me rends compte que je suis entrain de marcher sans réelle destination.

Je m'arrête un instant et je soupire d'exaspération. Il me faut chercher le prochain bus ou le prochain métro.

Et ce n'est pas gagné.

Je continue alors ma route . . .

- Salut ma beauté !

J'accélère le pas sans me retourner.

- Hey !! Je te parle .

Mon coeur bat soudainement un peu plus vite, il est environ quatorze heure et poussière, j'ai horreur des sifflements dans la rue.

Une voiture se gare juste un peu plus devant moi, une décapotable rouge.

- Tes oreilles sont percés ou quoi ?

J'ouvre grand les yeux, deux jeunes hommes sont assis à l'intérieur du véhicule.

- Cherylle !! Ça faisait un bail !

CHERYLLE : (sur)vivre [ En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant