Chapitre 4

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 Nous voilà deux jours après mon anniversaire autrement dit cette journée de malheur.

Les premières 24 heures sont passées à une lenteur odieuse. Je l'ai ignoré sans problème étant donné qu'il était décidé à ne pas m'adresser la parole comme si j'étais la principale fautive de toute cette mascarade. Le deuxième jour c'est-à-dire aujourd'hui m'a paru insupportable.

Il était revenu pour la première fois en s'asseyant à table en face de moi. Ma colère montait après avoir compris qu'il ne lâcherait pas un mot.

- Rosa' tu vas dans ta chambre s'il te plaît, j'ai besoin de parler avec papa, entre adultes. En appuyant sur les deux derniers mots.

Elle m'embrassa la joue avant de prendre son coloriage sur la table basse puis foncer dans sa chambre.

J'ai vérifié que la porte était bien fermée.

Mes poings se sont brutalement abattus sur la table, je me suis levée brusquement de ma chaise la faisant basculer en arrière. Ma mâchoire se contracte en même temps que toutes les parties de mon corps. Il n'a pas tiqué une seule fois après la succession de mes mouvements.

Je me suis mise à marcher lentement autour de la table.

- Papa tu ne penses pas avoir louper un épisode par hasard.

Il continuait à fixer un point invisible devant lui me rendant ainsi folle.

- Je ne peux rien te dire. Répondit-il l'air robotique.

Je commençais à perdre patience. Mes émotions me choquaient j'étais rarement sortie hors de moi. Mon sang se mît alors à bouillonner puis mon cerveau, malgré lui, cherchait encore des excuses pour me prouver qu'il n'avait rien fait de mal.

Je me rassure encore mais sa réponse ne fait qu'empirer la gravité de cette situation. Je pense à Rosalia, je pense à tout ce qui a pu causé ces manigances mais rien.

Je continuais à énumérer toutes les bonnes choses qu'il avait fait. Il a tout fait pour combler les deux rôles, père et mère.

Je passe mes mains sur tout mon visage marchant du côté opposé.

Un éclat passe dans son regard lorsque je me suis retournée. Je fronçais les sourcils en voyant sa bouche s'ouvrir.

- Après le décès de ta mère j'ai perdu mon travail... Commença-t-il.

J'écarquille les yeux suite à cette information. Je n'étais pas au courant.

- J'ai dû effectué quelques missions illégales pour subvenir à vos besoins. Ne t'inquiète pas, j'étais seulement associé en transporteur de drogue, je n'y touchais pas.

Mon souffle s'est coupé.

- Puis un jour une course a mal tourné. J'ai eu un accident et... Il commença à bégayer sans pouvoir trouver ses mots. J'ai perdu un gros stock de leur marchandise. Peu après j'ai tout fait pour trouver un travail sain et légal pour vous. J'ai remboursé tout l'équivalent de cette perte. J'ai toujours été honnête.

Mes épaules s'affaissent, mon regard devient soudainement peiné. Je ne savais pas qu'il avait dû vivre ça et seul. Je le laisse continuer.

- Ce travail consiste juste à signer des contrats je ne t'ai rien caché ma fille tu le vois bien je fais ça pour vous parce que je vous aime.

De plus en plus éprise de compassion pour lui je hochais la tête pendant ses justifications. Comment douter de mon père après tout ce qu'il a fait pour nous, je me sens soudainement honteuse.

ANASTASYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant