Everything rhymes on your name

Un traumatisme en cache un autre

[ Elle pleut; Nekfeu ]

(PDV : Reed Lange)

La semaine avait été longue à l'hôpital.

J'avais été opéré d'urgence car je perdais beaucoup de sang mais mon état était redevenu stable.

J'allais sortir ce soir.

Mon avis sur mon départ était mitigé, j'avais peur de revenir au lycée.

Les regards, les questions, les jugements ou les rires m'y attendaient sûrement.

Revoir Serena m'angoissait deux fois plus.

Tyler et elle n'étaient même pas venu me voir une fois.

« Trop de devoirs » répétait t'il au téléphone alors qu'il postait en boucle des vidéos de soirées où Serena twerkait sur un inconnu différent chaque soir.

Il était redevenu lui même...

A l'inverse, une fille aux cheveux bleus qui me disait vaguement quelque chose m'avait envoyé des messages d'encouragement et elle m'avait même proposé de manger avec elle lorsque je reviendrais en cours.

Valz m'avait aussi ajouté sur les réseaux et envoyé des photos des devoirs pour que je puisse rattraper, ce qui m'étonnait, ainsi que des messages où il m'insultait de pas être venu car il avait dû continuer seul notre devoir en binôme.

La police avait enquêté deux jours et n'avait rien trouvé.

Ce n'était pas un attentat, ils cherchaient quelqu'un c'était sur. La police pensait à un règlement de compte qui avait mal tourné ou à une bande de mafieux.

J'avais entendu ces hommes parler entre eux avant qu'ils ne se jettent sur Tyler et moi.

J'avais peur qu'ils ne reviennent un jour et s'en reprennent à moi. Je faisais tous les soirs le même cauchemar où ils se jetaient sur moi et me violaient puis me tuaient. J'entendais les cris d'agonie de Tyler derrière moi, et me réveillait enfin.

(...)

Depuis la mort de ma mère,mon père avait décidé de reprendre sa vie en main.

Il s'était remarié avec une femme beaucoup plus jeune et héritière de la fortune de son père : typique des machinations de mon père.

Mon père était un grand calculateur; toute sa vie il avait cherché à magouiller les travers de la société afin que cela l'arrange. Jusqu'à ce qu'il rencontre ma mère. Elle était de ces personnes qu'un rien rend heureuse, toujours positive et optimiste. Entre eux deux, ce fut le grand amour. Mon père calmait ses ardeurs froides et calculatrices et ma mère rayonnait encore plus en le rendant heureux.

Tout ça avant sa mort.

A cause d'un putain d'automobiliste bourré, qui lui avait foncé dessus alors qu'elle venait me chercher à l'école.

J'avais 7 ans et j'étais en CE1, c'est là que les moqueries ont commencé.

Je n'étais pas venu à l'école pendant 3 mois. J'avais perdue foi en la vie, j'avais fait ma première tentative de s@icide avant d'être forcé a retourné à l'école au risque d'un redoublement.

On m'appelait « cancre aux yeux de sorcières ».
Un nom aussi ridicule que ceux qui me l'avait attribué.

Mes yeux vairons n'avaient jamais été un problème pour moi avant. Ma mère avait presque les mêmes et toute ma famille me répétait sans cesse que c'était la chose la plus belle chez moi. Et j'y croyais.