Les Élémentalistes T1 - Le Forgeur de Cauchemar

Chapitre XXVI : La Salle des Miroirs

Yoko se morfondait en des pensées sombres et désolantes. Depuis qu'elle avait commencé son apprentissage dans les mystères de la kenomancie, elle se sentait comme si elle errait dans un brouillard dense, incapable de progresser aussi vite qu'elle le souhaitait. Des heures durant, elle s'était adonnée à la pratique, l'étude et la méditation, mais le résultat n'était guère à la hauteur de ses espérances. Tout cela la plongeait dans une immense tristesse et anxiété. Elle arpenta les couloirs de l'Académie, les mains pendantes, incapable de se concentrer sur autre chose que sa propre frustration. Les pas feutrés des autres étudiants, les murmures dans les couloirs, les lueurs dansantes des torches ne pouvaient détourner son attention de cette obsédante pensée qui la taraudait. Elle s'interrogeait sur ce qui pouvait bien manquer à sa pratique, sur ce qu'elle devait faire pour que tout s'éclaire, et pour que les ténèbres dans son cœur puissent enfin se dissiper.

Un frisson parcourut l'échine de Yoko lorsque la main bienveillante d'Ezume toucha son épaule, la sortant de sa torpeur. Elle tourna brusquement la tête et découvrit son ami, ses yeux chaleureux et pleins de compassion fixés sur elle. Un sourire apaisant se dessina sur ses lèvres, et Yoko sentit immédiatement sa tension se relâcher.

- Ezume, je suis ici, déambulant comme une âme en peine, en quête de réponse à mes tourments, dit-elle d'une voix douce, emplie de mélancolie.  

- Quels tourments vous affligent, Yoko ? Parlez-moi en, je suis à votre écoute, répondit Ezume, d'une voix rassurante.

- C'est ma pratique de la kenomancie. J'ai l'impression de ne pas avancer, de rester bloquée, malgré tous mes efforts, expliqua-t-elle, en soupirant profondément.

Ezume, ému par la détresse de Yoko, fit appel à son cœur empli de bienveillance et de compassion pour l'aider à surmonter sa tristesse. Il l'invita alors à le suivre, offrant son soutien et son aide avec une voix douce et rassurante, telle une brise fraîche soufflant sur les prairies verdoyantes. Guidée par lui, Yoko s'engouffra dans un couloir étroit et obscur, où les torches vacillantes projetaient des ombres inquiétantes sur les murs, accentuant la dimension mystérieuse de leur escapade. L'atmosphère était épaisse, comme si l'air était chargé de secrets millénaires. Le sol était accidenté, parsemé de cailloux et de crevasses, tandis que les murs semblaient résonner de murmures étouffés. Yoko, le cœur battant à tout rompre, suivait Ezume sans savoir où il la conduisait, se laissant bercer par la sérénité de sa voix et la confiance qu'il inspirait.

Ils finirent par arriver devant un mur austère et insondable, dont la surface était lisse et froide comme la glace. Ezume ferma les yeux et murmura une phrase envoûtante, empreinte de mystère et de magie :

Ô miroir secret, aux reflets ensorcelants,
Révèle-nous ta porte en cet instant brûlant.

Le mur trembla légèrement, puis commença à se fissurer et à se déformer sous les yeux ébahis de Yoko. Ezume la prit par la main et la guida à travers l'ouverture, révélant une pièce sombre et circulaire remplie de miroirs étranges. Yoko sentit un frisson parcourir son échine alors qu'elle regardait autour d'elle, se demandant quelle était la signification de tout cela.

- Bienvenue dans la Salle des Miroirs, dit-il en souriant.

Tandis que Yoko posait un pied timide dans la pièce, son regard s'écarquillait d'émerveillement devant la beauté inouïe et la complexité de l'endroit. La pièce offrait une vue saisissante, ses yeux ne pouvaient s'empêcher de scruter chaque recoin de la pièce, fascinée par la complexité des lieux. C'était un véritable labyrinthe mystique qui s'étendait devant elle, les murs, le sol et le plafond entièrement tapissés de miroirs de toutes tailles et formes, reflétant à l'infini les moindres mouvements. La lumière des torches révélait des jeux de lumière et de couleur, des reflets hypnotiques se propageant à travers la pièce, créant une ambiance surréaliste et féerique. À première vue, la salle semblait vide, mais si l'on y prêtait attention, on pouvait distinguer des fissures et des rayures sur les miroirs, qui semblaient former un motif complexe et mystérieux. Yoko était subjuguée par la beauté du lieu, se demandant quelle était la signification de cet énigmatique labyrinthe de miroirs.