Chapitre 7 - Décision difficile

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« Examine si ce que tu promets est juste et possible, car la promesse est une dette. »

Confucius

Edmond était supposé rester au lit pendant des jours, mais la fête des lumières approchait, il avait des invités et il ne pouvait pas se permettre d'être alité.

Le roi avait passé la nuit à l'infirmerie, et après avoir rassuré son fils sur son état, il avait plongé dans un profond sommeil réparateur, sous l'œil du personnel médical. Il s'était réveillé quelques minutes avant l'aube et, à présent, il n'avait qu'une envie : retrouver Danisha.

Il s'extirpa de son lit avec difficulté et aussitôt, une infirmière vint lui ordonner de rester couché.

— Je suis le roi, c'est moi qui donne les directives !

— Pas ici, rétorqua la jeune femme sans se laisser faire.

— J'aimerais retourner à mes appartements.

Elle soupira, puis finit par appeler deux hommes costauds pour l'aider à escorter le roi jusqu'à sa chambre.

— Je suis encore capable de marcher, lâcha-t-il.

Mais l'infirmière ne voulait rien entendre et elle força les deux hommes à rester tout près du roi au cas où il tomberait.

Edmond atteignit ses appartements sans rencontrer le moindre problème. Il fit signe à ses accompagnants de partir après avoir promis de revenir dans deux heures pour qu'ils vérifient son état. Quand il poussa la porte de sa chambre, il se sentit aussitôt plus léger. L'odeur de Danisha venait jusqu'ici et il n'avait pas besoin de plus pour plonger dans un état de sérénité absolue.

Elle était déjà à la fenêtre, de dos, le rideau tiré pour apercevoir les jardins. Il n'avait pas encore eu le temps de se rendre dans la cour pour insuffler son pouvoir dans les plantes et reverdir la pelouse. Sa femme s'était-elle rendu compte qu'il avait disparu cette nuit ? S'était-elle inquiétée ? Il s'avança d'un pas lent et discret, puis l'enlaça en se collant contre son dos et en passant ses bras sur son ventre.

— Oh, mon Edmond, murmura-t-elle.

Le soulagement l'envahit. Il craignait le jour où elle l'oublierait, comme elle avait oublié leur fils hier. Les hauts et les bas se succédaient, avec sa maladie.

— Ma douce Danisha...

Il écarta l'une des longues mèches de ses cheveux bruns ondulés pour embrasser son cou, puis sa clavicule et son épaule, et lui transmettre toute la tendresse qu'il ressentait. Des volutes de magie violette dansèrent autour d'eux. Depuis sa maladie, la femme du roi avait de moins en moins le contrôle sur son pouvoir et il s'exprimait parfois sans crier gare.

— Nous n'avons pas le temps, mon Edmond, ton père va arriver d'une minute à l'autre pour les préparatifs.

Edmond cessa ses baisers et redressa la tête, en tentant de calmer les battements de son cœur.

— Mon père ? répéta-t-il.

Il était mort des années auparavant. Il avait donné sa vie pour stopper la guerre du minerai.

— Oui, confirma Danisha en se tournant vers lui avec un regard doux et aimant.

— Quels préparatifs ?

— Tu essaies de me jouer un tour ? Tu n'as pas oublié quel jour nous sommes ? Est-ce l'amour qui perturbe ton cerveau, mon aimé ?

Il hésita un instant, puis rentra dans son jeu malgré la douleur vive qu'il ressentait.

Le trône des magiciens - Préquel - L'éveil des ténèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant