Prologue

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Lord Voldemort s'est toujours considéré comme intelligent : il était un stratège brillant, un inventeur de sorts accompli, un manipulateur exemplaire, un bon dirigeant et plus encore. Il savait qu'il allait amener le monde des sorciers plus loin que quiconque avant lui ne l'a jamais fait. Il avait déjà résolu les secrets de Poudlard. De plus, il avait le temps : il est immortel. Il s'est assuré qu'il ne peut pas mourir.

Ce n'est pourtant que ce matin que les doutes ont commencé à le saisir.

Il se souvient très bien de ce moment-là, la rage et la haine qu'il a ressenti à l'égard de Potter, du Traître-au-Sang et de la Sang-de-Bourbe, la colère sur l'incompétence de ses subordonnés et par-dessus tout la peur. Pas que le Seigneur des Ténèbres l'acceptait mais il avait peur, peur pour sa vie. Le pire était qu'il aurait dû le sentir quand ses Horcruxes seraient détruits. Car il avait vérifié plus tard où se trouvaient les autres : disparus. Des scénarios logiques mais peu probables pour lui commençaient à lui venir en tête. Son esprit brillant mais très têtu refusait d'admettre que Dumbledore avait une idée très précise de son immortalité.

Le déni est une chose puissante. Tom Riddle le sait mais pas Voldemort.

Et Voldemort détestait se comparer à lui et par-dessus tout lui ressembler. Il avait des défauts qui ont empiré aux fils des années, pas qu'il les considèrent comme tel mais il en avait. Il était principalement colérique, égoïste et sadique. 'Seuls les mortels ont des défauts' cette phrase était souvent présente dans sa tête.

Mais comment faire quand Voldemort savait pertinemment qu'il pouvait redevenir mortel à tout moment ? Simple : il est dans le déni.


Voldemort releva la tête quand il entendit Dolohov et Yaxley arriver. Ses mains tenaient sa baguette blanche ivoire, son corps serpentin se tenait  bien droit face à Potter qui croyait s'être bien caché sous sa cape d'invisibilité. Décidant de jouer au jeu auquel lui seul devait sûrement jouer, il ignora la présence de sa némésis. Il vérifie avec sa magie si Nagini était bien protégée par son sort. On ne savait jamais avec Potter, il défiait toujours les lois de la logique sans pour autant paraître totalement imprévisible. Comme maintenant : c'est si prévisible de vouloir se sacrifier pour pouvoir sauver ses proches. Tellement naïf. Il n'aurait pas besoin de les tuer pour qu'ils fassent ce qu'il veut.

*- Aucun signe de lui, Maître, dit Dolohov.*

Extérieurement son expression ne changea pas, intérieurement il avait envie de se moquer de son ancien camarade de classe : Potter était juste derrière lui. Il n'a cependant rien dit car cela a permis à Potter de les suivre.

En regardant la baguette de Sureau, il demanda une fois de plus s'il arriverait enfin à tuer le môme. Pourtant la baguette ne semblait pas pleinement accepter sa magie, elle n'avait pas non plus décuplé sa puissance magique. Lui par contre... non. Il ne penserait pas à lui maintenant, c'est le passé. Il est temps de continuer à construire son futur.

Un 'maître' pas loin de lui se fit entendre. C'était Bellatrix. Il se souvient encore de leur première rencontre, la loyauté inébranlable qu'elle éprouvait vis-à-vis de lui, les heures qu'ils ont passées ensemble comme maître-élève.

Il *la fit taire d'un geste de la main et elle resta silencieuse*.

* - Je pensais qu'il viendrait. Je m'attendais à ce qu'il se montre*, dit-il de sa voix aiguë mais claire. Il savait qu'il était là mais il aimait les entrées dramatiques. Il fallait juste que Potter rentre dans son jeu.

Il aimait la peur qui leur faisait ressentir. Il a presque souri : tout le monde était mort de peur avec leur cœur battant à rompre et leur expression terrorisée. Il le savait grâce à de nombreux rituels qui ont amélioré ses cinq sens et même si le coût de ses rituels avait rendu ses yeux rouges et ses cheveux argentés avec des reflets bleus, il s'en fichait. Bon d'accord, il n'avait plus de cheveux mais il n'avait personne à charmer, pas comme lui.

*- il semble que je me sois ... trompé,*  Voldemort ne l'aurait pas avoué avec une telle facilité s'il s'était vraiment trompé.

*- Non, vous ne vous êtes pas trompé.

Il marcha droit vers lui, ses yeux verts fixés sur ses yeux rouges. Voldemort entendit à peine les cris que ses Mangemorts faisaient.

Les yeux verts de sa némésis se détournèrent de lui pour se fixer sur le demi-géant. Poudlard n'aurait dû accepter que les sorciers, et encore, les Né-moldus sont trop dangereux. Quand les moldus se font la guerre, ils ne le font pas à moitié. Le demi géant a causé pas mal de problèmes. Voldemort se souvient encore des bêtes magiques qu'il avait emmené dans à Poudlard, finalement cela lui avait bien servi.

Potter se remis à le regarder avec défi, droit dans les yeux.

Voldemort entra dans sa tête. La légilimencie était l'un de ses nombreux talents : il n'avait même plus besoin de prononcer le sort à voix haute.

Voldemort explora que les pensées à la surface de son esprit et non ses souvenirs. Il le vit essayer de trouver un moyen de tuer Nagini. Il pouvait toujours essayer. *Voldemort penchait un peu la tête de côté, contemplant le garçon qui se tenait devant lui, et un sourire singulièrement dépourvu de joie retroussa sa bouche sans lèvres.

-Harry Potter, dit-il très doucement. Le Survivant.*

Le Seigneur des Ténèbres sentait très bien l'anticipation et l'impatience de ses Mangemorts. La tête toujours penché sur le côté, il murmura les mots qui glorifièrent Harry Potter du haut de ses un an et demi.

Seize ans plus tôt, le sort s'était inexplicablement retourné contre lui. Apparemment, l'histoire aimait bien se répéter car le sort vert acide revint une fois de plus vers lui après avoir touché le garçon.

Cela énerva Voldemort plus que ça aurait dû car il savait qu'il pouvait revenir, il avait toujours Nagini dans un bouclier que lui seul pouvait casser.

Sa vision devient noire.


(1000 mots)

J'avais presque tout oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant