Chapitre 9

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Tom ne se sentait pas à sa place.

En regardant autour de lui, il put voir le bureau richement décoré, les meubles neufs et finement façonnés. L'enfant regarda une fois de plus la tenue qu'il portait : les vêtements du dimanche de l'orphelinat. Même si c'était les meilleurs qu'il possédait, ce n'était certainement pas assez. Tant pis, il fera avec.

Son regard se porta finalement sur le bureau où se tenait un vieux gobelin. La créature le fixait avec des yeux perçant comme s'il essayait de voir à travers son âme. Grish s'approcha du bureau et se mit à parler en... en fait, ils ne parlaient pas anglais ni aucune langue humaine qu'il n'eût jamais entendue. C'était un langage rude, une suite de sons gutturaux et grinçants. Comment M. Voldemort avait dit que leur langage s'appelait ? Ah oui, le Gobelbabil.

Tom fronça des sourcils. Ces gobelins le laissaient dans le noir, il ne comprenait rien à ceux qu'ils disaient. L'enfant les observa de plus près et remarqua qu'il pouvait un peu identifier les émotions qu'ils montraient sur leur visage.

Distrait par le bureau et les événements passés, l'héritier de Serpentard ne put comprendre la plupart de leurs émotions. De plus, les humains et les gobelins ont un visage différent et les émotions sont exprimées différemment. Tom était prêt à abandonner sa tentative "d'espionnage" quand il remarqua les fréquents coup d'œil dans sa direction, il y avait une lueur dans leur yeux que l'enfant reconnaissait. La peur.

L'orphelin n'était étranger pas à cette émotion mais il ne comprenait pas pourquoi elle lui était destinée, lui du haut de ses 1m17. Les sorciers ne faisaient-il pas la magie comme lui ou M. Voldemort ? N'était-il pas tout intelligents comme eux ? M. Voldemort a raconté quelques histoires sur certains sorciers et ils étaient tous forts et intelligents. Mais ... était-ce aussi un mensonge ?

En se remémorant le peu qu'il se souvienne de la conversation entre les deux gobelins au guichet, Tom comprit que c'était son nom qui posait problème. Ses sourcilles se froncèrent. Qu'avait son nom de si particulier, au point de faire peur à trois créatures fières ? Au mieux, son nom était original. Au pire, c'était presque une insulte ou un sujet de moquerie. M. Voldemort l'avait qualifié de "Moldu" même si Tom n'était pas sûr de comprendre le sens exact.

En parlant de M. Voldemort, peut-être qu'il pourrait lui demander s'il sait ce qu'il se passe ? Et s'il mentait encore ?

'M. Voldemort ?'

'...'

'M. Voldemort ?'

'...'

L'enfant possédé voulut une fois de plus appelé son colocataire mais en fut incapable. Un frisson lui parcourut le dos, ses yeux fixaient aveuglément le mur en face de lui, son corps se mettait à trembler, il devait sûrement faire un drôle de spectacle pour les occupants de la pièce mais son esprit était ailleurs.

La douleur dans sa poitrine qui ne voulait pas le quitter depuis qu'il avait découvert qu'il abritait un menteur semblait encore plus s'alourdir. Il avait l'impression de flotter dans le vide tout en cherchant quelque chose qu'il savait pertinemment qu'il ne la trouverait pas ici. La sensation était horrible.

L'enfant au yeux brun prit une inspiration tremblante mais se transforma vite en haletèment. Il eut l'impression que son âme se battait contre elle-même. Non, ce n'était pas impression : elle se battait vraiment contre elle-même.

Il avait mal, tellement mal qu'il en oublia d'inspirer. Sa vision se brouilla et devint noire. Il tomba au sol, tel une marionnette à qui on avait coupé les fils.

• ∞ • ∞ • ∞ •

Voldemort ne savait pas vraiment comment ils en étaient arrivés là.

J'avais presque tout oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant