Chapitre 10

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J'arrive devant l'hôtel où loge Damiano à Milan, stressée à l'idée que ma surprise tombe à l'eau. Il ne sait pas que je viens. Je ne lui ai rien dis, en espérant que la surprise lui plaise. Moi qui d'habitude n'arrive jamais à faire des surprises à mes proches sans leur cracher le morceau. Arrivée, je remarque quelques personnes assises sur le trottoir en train d'attendre, un vigile devant la porte. Les main moites, j'agrippe fermement la poignée de ma valise et m'avance vers le vigile dans le but d'entrer. Il me dit quelque chose en italien que je ne comprends pas.

- Vous avez une réservation ? il finit par me demander en anglais.

- Non, mais je viens voir Damiano David.

- Comme tout le monde, pas de réservation, pas d'entrée.

Toute rouge, je reste quelque seconde devant lui, avant de repartir sur le trottoir en face. J'ai honte, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai honte. Je ne me sens pas bien. Je suis bête d'avoir cru que ce serait facile d'aller le voir. Je sors mon téléphone de ma poche et l'appelle, espérant qu'il me réponde. Sans surprise, il ne répond pas. Je m'assois par terre, les larmes roulant sur mes joues. Je suis fatiguée parce que je me suis levée tôt pour prendre l'avion. Il est midi passé et je n'ai rien mangé. Je n'ai qu'une envie, c'est de voir Damiano, et je ne peux pas. Je pensais que je pourrais venir et le voir, sans que rien ne m'en empêche. Je ne sais pas comment j'ai pu croire que ce serait si simple, c'est une star mondialement connue, évidemment qu'on ne peut pas rentrer dans son hôtel aussi facilement. C'est pas comme quand il vient chez moi, rien ne l'empêche de venir frapper à ma porte, alors que là, c'est bien différent. En attendant qu'il me rappelle ou qu'il apparaisse comme par magie devant moi, je repense aux derniers jours. Ma vie a été bousculée sans que je le demande. Je ne peux presque plus me déplacer à Barcelone sans être traquée, et c'est vraiment fatiguant. Et lorsque je veux faire une surprise à l'homme qui hante mes pensées, une armoire à glace m'en empêche. 

J'attends sans rien faire, regardant le trottoir face à moi dans l'espoir de le voir. Une heure passe, sans qu'il ne soit là, puis deux. J'ai l'impression d'être l'une des ses groupies qui l'attendent sur le trottoir d'en face. A quinze heures, un van sombre se gare sur le trottoir au niveau de l'entrée de l'hôtel. J'entends une portière coulissante s'ouvrir puis le van s'en va. Devait l'hôtel, se trouve Damiano et son groupe, accompagnés de gardes du corps. Ils me tournent le dos. Mon coeur bat à cent à l'heure, je me lève, attrape ma valise et m'apprête à traverser lorsque Damiano se retourne.

De fatigue, des larmes coulent à nouveau sur mes joues alors qu'il traverse la route, accompagné d'un garde du corps pendant que les autres membres du groupe parlent avec les quelques fans qui les attendaient. Je n'ose pas bouger, attendant qu'il arrive à mon niveau. Il me sourit d'un grand sourire qui dévoile des petites fossettes sur ses joues.

- Qu'est-ce que tu fais là ? il me demande.

- Je voulais te faire une surprise, je lui réponds.

- Oh mais pourquoi tu pleures ? il parcours les quelques centimètres qui nous séparent et me prend dans ses bras. 

Il me tient fermement alors que je laisse mes sanglots m'envahir. Je suis contente de le voir, fatiguée, mais tellement heureuse de sentir ses bras, et de voir qu'il est content que je sois là.

- Désolée, je finis par lui dire, me détachant de ses bras et essuyant les dernières larmes qui roulent le long de mon visage. Je suis fatiguée.

- ça fait combien de temps que tu attends ? il me demande.

- Je ne sais pas, plus de deux heures, je suis arrivée après midi. Et j'ai faim, je finis par lâcher, entendant mon ventre vide.

Quand tout nous oppose [Maneskin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant