Chapitre 18

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Ma valise à la main, je suis assise sur un siège de l'aéroport de Los Angeles, à côté de Damiano. On est silencieux, un certain malaise règne entre nous. Damiano m'a demandé si j'allais revenir, la seule réponse que j'ai pu lui donner c'est que ça dépendrait de Patmol. Je ne veux pas sacrifier la santé et la vie de mon chat pour mon bonheur. Nous n'avons pas trop parlé depuis. Je n'ose pas le toucher, je suis mal à l'aise. Je ne comprends pas pourquoi l'ambiance est si lourde. Damiano finit par poser sa main sur la mienne. 

- Je viendrais te voir dès que je peux, mais avec la tournée je vais pas avoir beaucoup de repos.

- Je te promets de revenir dès que possible. Mais Patmol, ce n'est pas qu'un simple chat. Est-ce que je t'ai déjà raconté comment je l'ai eu ? je lui demande.

Il répond de la négative d'un mouvement de tête. Alors j'entreprends le récit de ma rencontre avec mon chat :

- Je l'ai trouvé dans le rue, dans une poubelle. Il était petit, à peine la taille de ma main, j'étais encore avec Gabriel. Je l'ai accueillis, il était propre et mangeait des croquettes, mais il était pas complètement sevré. J'ai du lui apprendre qu'il y avait des temps pour jouer, et des temps pour dormir. Il passait son temps à dormir dans ma veste, blottie dans mes bras, contre ma poitrine. La nuit il dormait tous les soirs à côté de moi. Il avait le droit de sortir mais il revenait de lui-même tous les soirs pour se blottir contre moi la nuit. Partout où j'allais, il me suivait, et quand je partais, il miaulait tellement qu'il rendait fou Gabriel. Tout de suite une relation fusionnelle s'est créée entre moi et ce petit chat. Plus il a grandit, plus ou a eut l'impression qu'il me considérait comme sa maman. Tout ceux qui connaissent Patmol disent qu'il ne ressemble à aucun chat qu'ils ont déjà vu. Lorsque Gabriel et moi avons rompu, Patmol était là pour me réconforter. J'étais là quand il en avait besoin, et quand j'en ai eu besoin, il était là. C'est un peu comme une extension de moi. Je l'ai laissé tout seul trop longtemps, et maintenant il est malade, je me dois de rentrer pour lui, tu comprends ? 

- Oui, je suis désolé, c'est juste que tu vas me manquer, il me répond, me prenant dans ses bras.

Je me blottis dans les siens, sentant mon coeur s'alléger.  

- Je n'ai pas envie de partir, tu sais, je lui murmure.

- Je sais, on trouvera une solution pour te faire revenir avec Patmol.

Je souris comme seule réponse. Je pose ma tête sur son épaule, attendant que le terminal de mon avion soit annoncé. Mon avion est finalement annoncé. Damiano me suit jusqu'au portillon de sécurité.

Damiano me prend dans ses bras longuement. Je me laisse lovée contre lui sans bouger. J'aimerais que cette étreinte ne s'arrête jamais. Il dépose un baiser sur mon front. Je m'écarte de lui, réprimant des larmes.

- J'aimerais rester plus longtemps, mais ça fait déjà un moment qu'on m'attend, il finit par dire.

- Je sais, vas-y, t'inquiète pas, je lui réponds.

Il attrape mon visage de ses deux mains, puis m'embrasse passionnément. Je n'ai pas envie que ce baiser ne s'arrête. Ce baiser à un goût d'aurevoir amer.

- On se revoit vite, promis, il me lâche avant de partir.

Je le regarde partir, le coeur serré avant de passer les portillons de sécurité. Il me reste une heure et demi à patienter avant de pouvoir entrer dans l'avion. Je décide d'aller me poser au Starburks avant d'aller faire quelques emplettes. Assise devant mon thé glacé, je décide d'appeler Lana. Au bout de quatre sonneries, elle finit par répondre.

- Je te dérange pas ? je lui demande.

- Non t'inquiète pas, alors, prête à rentrer ? elle me demande.

- Je ne sais pas vraiment, je serais bien restée, mais je ne peux pas laisser Patmol malade, comme ça.

- Je sais, on trouvera une solution pour que tu puisses repartir, elle me répond.

Je ne réponds pas. Notre conversation dévie sur des banalités, avant qu'on ne raccroche. Ma boisson terminée, je pars flâner dans les magasins, cherchant quelques souvenirs à rapporter à Lana. Traînant dans les allées des magasins, j'ai comme une boule dans la gorge. Je suis contente de rentrer, même si je suis triste que mon voyage avec Damiano prenne fin si tôt. J'aime passé du temps avec lui, même si on doit régulièrement se cacher lorsqu'on veut sortir.  Quand on pense être assez camouflés, on est quand même souvent interpelés ou photographiés. Même si on passe toujours de très bons moments, ces interruptions et intrusions dans notre vie privée me gênent énormément. Pour la première fois depuis que j'ai décidé de rentrer, je m'avoue que ce départ va me faire du bien. Cette révélation me fait un peu mal, mais tout a été trop vite pour moi. J'avais une petite vie tranquille, j'avais réussis à passer à autre chose après ma rupture douloureuse. Ma vie me plaisait. Ma vie me plaît toujours, je suis heureuse avec Damiano, il me rend heureuse. Je suis amoureuse de lui, et je crois qu'il est amoureux de moi. Perdue dans mes pensées, je n'ai pas vu le temps passer. Le départ de mon avion est prévu dans un demi-heure. Je m'empresse de payer ce que j'ai dans les mains, et pars voir sur les tableaux des départs pour savoir où je dois me rendre.



La chaleur de Barcelone me frappe de plein fouet alors que je quitte l'aéroport, à la recherche d'un taxi. Je finis par trouvé un taxi après avoir vu trois partir sans moi. J'indique au chauffeur l'adresse de Lana. Je n'ai pas réussis à me reposer de tout le trajet. J'étais tiraillée entre la joie de rentrer chez moi, l'inquiétude de retrouver mon chat malade, et la tristesse de quitter Damiano. Je regarde l'écran de mon téléphone, je n'ai reçus aucun message de sa part. Je lui en envoie un, lui indiquant que je suis arrivée. Le chauffeur de taxi s'arrête, arrivé devant chez Lana. Il m'aide à sortir ma valise, je le paye et sonne pour que Lana m'ouvre. Heureuse de la voir, et fatiguée du voyage, je me jette dans ses bras dès qu'elle m'ouvre, des larmes coulant sur mes joues.

Quand tout nous oppose [Maneskin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant