Quand tout nous oppose [Maneskin]

Chapitre 14

J'entends des chuchotements provenant du séjour. Je me tourne vers Ziggy, endormis dans le lit, à la place de Damiano. La chambre plongée dans le noir, cela fait deux jours que je ne suis pas sortie. La migraine que j'ai eu après mon agression n'est partie que depuis ce matin. Je n'ose pas sortir, je ne me suis pas regardée dans le miroir, de peur de voir ma tête semblable à celle d'un zombie. Le pansement posé sur mon nez me gratte et mon oeil me fait encore mal. J'entends des pas derrière la porte avant que celle-ci ne s'ouvre.

- Je peux entrer ? j'entends la voix de Victoria demander.

-Hum, je réponds.

J'entends la porte se refermer, et je sens Victoria s'assoir sur le lit.

- Tu ne veux pas sortir un peu ?

- Non... Pas avec cette tête, je lui réponds.

- Si c'est ça qui t'inquiète, je peux m'en occuper.

Je ne réplique rien. Je n'ai pas envie de sortir, mais je sais qu'il va bien falloir.

- Je reviens, elle me dit, sortant de la chambre.

Je ne pourrais dire combien de temps elle s'en va avant de revenir. Elle allume la petite lampe de chevet posée de mon côté. Je m'assois pour lui faire face. Je remarque qu'elle est revenue avec du maquillage et une brosse à cheveux.

- On va commencer par te brosser les cheveux, elle me dit.

Je grimace, mon cuir chevelue est encore un peu douloureux à cause de la force avec laquelle mes agresseurs m'ont tiré les cheveux.

- Je ne préfère pas, c'est encore douloureux...

- Laisse moi faire, je vais y aller doucement.

Je décide donc de la laisser faire, décidant de lui faire confiance. Elle commence à me brosser les cheveux avec douceur, malgré la douleur encore un peu présente, j'ai moins mal que je l'aurais cru.

- On va enlever le pansement qui te pince le nez, Damiano a dit que le médecin te l'avais prescris pour deux jours, elle me dit, une fois mes cheveux démêlés

Avec délicatesse elle enlève le pansement. Puis elle attrape le maquillage et sort un pinceau et du fond de teint. Après dix minutes pendant lesquelles son pinceau caresse mon visage, elle me tend un miroir de poche. Anxieuse, je me regarde dedans. Victoria a réellement des doigts de fée ! Elle a réussi à faire disparaître les traces de mon agression. Je mets mes lunettes, avec douceur pour ne pas me faire mal au nez, avant de la remercier.

- Tu veux bien sortir maintenant ?

J'acquiesce d'un mouvement de tête. Elle attrape ma main, sûrement pour me donner du courage, ce qui fonctionne, puis nous sortons de la chambre. La lumière du séjour m'aveugle avant que je n'arrive à m'y habituer. Damiano est assit sur le canapé en compagnie de sa mère. En me voyant, il sourit, visiblement content de me voir enfin sortir de ma grotte. Je lâche la main de Victoria pour aller me blottir dans ses bras.

- Comment tu me trouves ? je lui demande.

- Magnifique, je te l'ai déjà dis, tu es toujours aussi belle peu importe les situations.

Ces paroles, aussi gnangnan sont-elles, me réchauffe le coeur, c'est clairement ce que j'avais besoin d'entendre. 

- Je te l'avais dis que j'arriverai à la faire sortir, dit Victoria. 

Rosa qui s'était éclipsée sans que je ne m'en rende compte, revient avec un plateau remplis de tasses et de gâteaux en main. Elle pose le plateau sur la table basse et me tend une tasse remplie de thé. Je la prends, entourant la tasse de mes deux mains. La chaleur me réchauffe.