Chapitre 19

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De retour chez moi après plusieurs semaines de voyage, je m'assois sur un fauteuil, mon chat sur les genoux. Je suis restée deux jours chez Lana, lui racontant ce que j'ai vécu, et laissant Patmol reprendre des forces. Heureux de me voir, il n'a pas tardé à ce gaver de pâté, friandises et croquettes. L'effervescence des ses dernières semaines avec Damiano étant retombée, je me rends compte que je suis bien chez moi. J'ai reçus un seul message de Damiano depuis mon arrivé. Ce dernier disait qu'il m'aimait et qu'il avait hâte que l'on se revoit. Je sais qu'il est très occupé, mais ce dernier message me laisse avec un goût amer de pas assez. J'aimerais lui parler, lui raconter mes journées, même elles ne sont pour le moment pas très occupées, et je voudrais que lui me raconte les siennes. J'ai besoin d'entendre sa voix. Plus les jours passent, plus je me dis que je préfère être à Barcelone plutôt que de devoir me cacher pour sortir, ou de devoir me promener flanquer par un grade du corps par peur de me faire à nouveau agresser.

Je pose Patmol par terre, et décide d'aller au salon de thé. Je suis contente d'y retourner, et de revoir Lola et Fernando. Le trajet entre le salon de thé et mon appartement me prend à peine dix minutes. Pour la première fois depuis longtemps, je ne suis pas interrompue sur le chemin par des fans de Damiano. Qui ne sont intéressées que par lui, me laissant de côté, sans un regard ou un mot pour moi pendant qu'ils prennent un photo avec lui. En arrivant au niveau du salon, la terrasse est pleine, et il semble y avoir tout autant de personne à l'intérieur.  J'entre et fait la queue derrière les clients à la caisse. Lorsque mon tour arrive, Lola est en train de préparer un café.

- J'arrive dans deux petites minutes ! dit-elle sans se retourner vers moi.

Elle ne m'a pas vu, ce qui me fait sourire, la surprise sera plus grande. Je la vois s'effarer derrière le comptoir pour préparer une commande. J'observe chacun de ses gestes, me rappelant à quel point j'adorais mon travail quand j'étais ici. Préparer la marque de thé du salon a quelque chose d'excitant, mais le travail au sein du salon est comme une vocation pour moi. Lola pose la tasse remplis de café sur le plateau, accompagné d'une part de carrot cake. Elle attrape la plateau et part servir la commande. Je me tourne, et la regarde déposer délicatement le contenu du plateau sur la table d'un client. Elle se retourne et repart vers le comptoir. Elle lève enfin les yeux vers moi. Un immense sourire s'affiche sur son visage et des étincelles dans ses yeux. 

- Toi ? Ici ? Quel surprise ! elle s'exclame, posant le plateau avant de me prendre dans ses bras.

Son étreinte me fait du bien. Retrouver un visage familier, et une amie après avoir été avec Damiano et son groupe pendant plusieurs semaines me fait du bien.

- Je ne savais pas que tu étais rentrée ! Fernando va être content, lui qui parle de toi tout le temps.

Elle m'emporte avec elle dans le laboratoire ou Fernando et le second pâtissier travaillent d'arrache pied. Lorsque le regard de Fernando rencontre le mien, lui aussi se met à sourire. Il s'essuie les mains sur son tablier et s'avance vers nous.

- J'ai cru que tu ne reviendrais jamais ! il s'exclame en me donnant une accolade. 

- Si nous allons nous poser tous les trois dans le salon pour que tu nous racontes tes aventures ?  Marie devrait rentrer de sa pause dans même pas cinq minutes, dit Lola.

Fernando donne quelques instructions à son second, puis nous allons nous installer tous les trois à une table, accompagnés de boissons chaudes et de pâtisseries. Je m'empresse de leur raconter tous ce qui s'est passé durant mon absence, n'oubliant aucun détails, pas même mon agression. Cela me fait du bien de leur parler. Avant mon départ, je n'aurais jamais cru que je me sentirais aussi proche d'eux.

-Quand j'ai vu que tu t'étais fais agresser, j'ai eu peur pour toi, m'avoue Lola. J'ai hésité à t'envoyer un message, mais je me suis dis que tu préférais sûrement en parler lorsque tu l'aurais décidé.

- Merci, c'est vrai que ce n'étais pas facile. Je suis restée enfermer quelques jours, j'avais peur de sortir. C'était effrayant.

Lola prend ma main dans la sienne, et la serre tendrement. Cette marque d'affection me réchauffe le coeur.

- Et vous ? Comment ça va depuis mon départ ? je leur demande, ne voulant pas laisser cette ambiance lourde plomber mon retour.

Lola et Fernando m'apprennent que le salon de thé ne désemplie pas depuis que le monde entier à découvert ma relation avec Damiano. Même après avoir choisie les nouveaux employés, Lola a reçus une bonne cinquantaine de Cvs et de lettres de motivation, qu'elle a gardé en cas de besoin. Nous dévions sur la future marque de thé dont je dois m'occuper. Je lui dis que j'attends les échantillons des premiers mélanges, que je m'empresserais de venir goûter ici avec Lola et Fernando. Après deux bonnes heures à discuter avec eux, je décide de rentrer, fatiguée et avec une envie pressante d'appeler Damiano.

Rentrant chez moi, je prends mon temps. Le soleil est agréable et me réchauffe la peau. La chaleur de Barcelone m'avait tant manqué. Envieuse de me prélasser au soleil, je décide d'aller me poser dans le parc de la ciutadela avant de rentrer. Sur le chemin j'en profite pour envoyer un message à Damiano, lui demandant de m'appeler lorsqu'il aurait du temps. Je profite silencieusement de cette promenade calme, après toutes ses journées à sortir avec un garde du corps sur les talons. Alors que je m'assois sur un banc, au soleil, mon téléphone sonne. Je sors mon téléphone de ma poche, et pour ma plus grande joie, c'est Damiano qui m'appelle.

- Comment tu vas ? ça se passe bien à Barcelone ? il me demande.

- ça me fait du bien de retrouver un peu de calme dans ma vie, mais j'aimerais que tu sois là, je lui réponds.

-Comment va ton chat ? Tu penses que tu vas pouvoir revenir rapidement ?

Mon coeur se serre, ma gorge s'assèche. J'ai l'impression qu'il ne m'a pas écouté.

- Je ne pense pas, j'ai besoin de repos et de calme.

- Quoi ? Je ne t'attends plus ! je suis désolé il faut que j'y aille. On se voit bientôt ! Je t'aime !

Et sans que je puisse dire quoique ce soit, il raccroche. Je reste assise sur le banc, à regarder l'écran de mon téléphone qui m'indique que l'appel est terminé. Un peu sonnée par cet appel, je décide de rentrer chez moi. Je suis triste que la discussion se soit terminée si vite, j'ai cette impression que Damiano ne m'a pas écouté. Je décide de lui envoyer un message pour lui dire que j'ai besoin de lui parler. Il faut que je lui dise comment je me sens. J'ai beaucoup réfléchis, et je ne pense pas avoir envie de retourner sur les routes avec lui, aussi mal que cette décision me fait, je n'ai pas beaucoup apprécié d'avoir l'impression d'être épiée constamment, ou de ne pas pouvoir sortir sans être tranquille. Il faut que j'arrive à dire à Damiano que je préfère attendre qu'il puisse venir me voir.

Quand tout nous oppose [Maneskin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant