Par des concours de circonstance

Chapitre 6

Je fis un signe de tête et m'allongea lentement sur son ventre. Il était tellement grand que j'avais l'impression d'être sur un nuage. Mon visage était enfoui dans son doux pelage et celui-ci me chatouillait le nez. Rapidement, je rejoignis les bras de Morphée bercée par le magnifique bruit de la mer.

Je me réveillai quelques heures plus tard. Le réfectoire était toujours endormi, la seule source de lumière était ses grands hublots que j'admirais quelques temps avant de me lever. Je me baladais dans le bâtiment sans réel objectif.

C'était assez agréable et l'air frais revigorant mon corps encore endormi.

Encore un peu dans les vapes, je pus tout de même discerner le bruit d'un stylo qui grattent frénétiquement le papier. Je m'approchai de la pièce d'où provenait le bruit et fus assez étonnée d'y trouver ce cher Trafalgar. Il dut sentir mon regard sur lui car il leva la tête un bref instant avec de le diriger de nouveau sur sa copie.

- Tu ne dormais pas ? Demanda-t-il sans un regard.

- Non, je me baladais un peu. Mais dis moi, tu travailles depuis ce matin ?

- Ça te dérange ?

- Tu fais ça souvent ? Je le relançai.

- Tous les jours à ma connaissance.

Je m'approchai et m'installai sur le siège en face de son bureau avant de m'y asseoir. Je le regardai attentivement travailler.

- Et depuis longtemps ?

Il lève enfin les yeux vers moi, son regard irrité aurait put me tuer.

- Pourquoi ai-je droit à un interrogatoire ?

- Non je me fais juste du souci pour ce cher capitaine. Le surmenage ce n'est pas bon pour la santé.

- Tu te sens l'âme d'un médecin aujourd'hui. Répondit-il sarcastiquement.

- Comment pourrais-je devant un vrai de profession. Tu as mangé se midi ?

- Je n'en ai pas eu l'occasion.

- Vous êtes jeune, c'est dommage de gâcher votre santé.

- Tu es plus vieille que moi pour parler.

- Va savoir. Déclarai-je sur un ton suffisant.

Il ferma les yeux quelques instants et massa l'arrête de son nez. Toujours les yeux clos, il demanda d'un ton lasse.

- Et tu comptes me regarder travailler encore longtemps ?

- Je dérange ?

J'affichai une nouvelle fois un sourire amusé. C'était très divertissant d'embêter mon niveau capitaine. Il me considéra quelques instants et nos regards s'accrochèrent. Ça me rappelait le jour d'avant, quand je l'avais vu pour la première fois. Ses yeux gris m'avaient interpellé.

Law reprit son travail sans rien dire et le silence retomba dans la pièce. J'en profitai pour l'examiner de plus près.

Il portait toujours son couvre chef blanc tacheté de noir. Son visage portait toute sa fatigue. Il l'avait dit lui même,, il travaillait depuis ce matin comme il en avait l'habitude. Il était aussi certain qu'il devait veiller tard au vu de ses quelques cernes apparentent. Je me demandai ce qu'il pouvait bien faire de toute sa journée assis sur son fauteuil.

Je m'attardai un peu sur son physique. Le teint bronzé, il était grand, facilement les 1m90. Une magnifique musculature même si je me demandai comment faisait-il pour l'entretenir si il passait vraiment toutes ses journées assis. De beaux yeux gris, un nez droit, des lèvres fines et un menton droit avec un petit bout de barbiche. Il n'était pas mauvais à regarder mais son air strict et distant refroidissait un peu.

Je commençai à regarder de plus près la pièce dans laquelle je me trouvai. A droite, une petite banquette avec plusieurs piles de papier posées dessus ainsi certaines à ses pieds. Plus au fond de la pièce, une porte en fer semblable à toutes les autres du sous-marin. Face à moi, un large bureau en bois foncé. Sur le plan de travail se trouvaient de nouvelles piles de papier. Et quelques stylos dont un se trouvant dans la main de mon cher capitaine. Un presse papier des plus simple, un bloc de bois vernis, et des outils de navigations tels qu'une petite équerre et un compas. Law était assis sur un grand siège en cuir noir simple et adapté à sa taille et derrière lui je distinguai son nodachi tout aussi grand que son utilisateur. A ma gauche, un meuble en fer blanc composé de plusieurs casiers.

Nous passâmes au moins une heure ainsi, avec pour seul fond sonore la pression des fonds marins sur le Polar Tang et la pointe du stylo grattant le papier. Je pensai à tout et rien , quelques fois je me permettais de lire les documents au sommet des piles pour savoir ce qui l'occupait tant. Il s'agissait tantôt de documents de la marine, certaines fois, des relevés des achats pour l'entretien des machines médicales ou des lettres pour un certain laboratoire nommé Punk Hazard. Law me laissa faire sans jamais rien dire.

Peut-être étais-je trop insignifiante pour qu'il prenne la peine de se méfier de moi.

Vers dix-neuf heures, Law se leva enfin. Je le regardais faire sans rien dire.

- Tu ne comptes pas te lever ?

- Si si. Je répondis simplement.

Je me levai à mon tour tranquillement et nous nous dirigeâmes vers le réfectoire sans nous presser. En nous approchant je pus facilement entendre le bruit que faisait tout l'équipage cette fois ci bien réveiller. Ils mangeaient joyeusement dans une ambiance animée.

Nous nous installions avec nos compagnons et je me joignais volontiers à leurs discussions.

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Ainsi les journées se suivirent tranquillement. Je faisais ce que je pouvais le matin, nettoyage, cuisine, lavage, entretien des armes, je m'occupais des comptes des provisions et de matériel, j'apprenais aussi la navigation avec Bepo et j'avais commencé ma formation au premier secours. Après manger je me retrouvais avec mes camarades qui, uns à uns devinrent de bon amis, je parlais aussi d'animaux marins avec l'ours comme je lui avait promis. Je faisais souvent la sieste sur le ventre de Bepo accompagné de Shashi et Penguin. Lorsque je me levais, le plus souvent je me dirigeais vers le bureau de Law avec de quoi manger, venir l'embêter faisait partie de mes activités favorites.

Les journées sous l'eau étaient tranquilles et le cadre m'apaisait fortement. Depuis que j'étais arrivée nous n'avions accoster que sur deux îles pour refaire le plein de provisions. Être dans ce sous-marin me donnait l'impression d'être dans une bulle coupée du monde extérieur et je ne m'en plaignais pas du tout.

Aujourd'hui j'avais un peu changer de ma tenue habituelle. Cette fois, je portai une combi-short bleu marine. Elle était beaucoup plus près du corps que celle de l'équipage avec une ceinture à la taille. Elle avait de courtes manches et un grand col de chemise. Le tout était accompagné de mes habituelles bottes.

Ce soir nous devions fêter l'anniversaire de Ikkaku qui était devenue une de mes amies les plus proche à force de conversations tardives. Pour l'évènement, même ce cher capitaine avait enfin cessé de travailler tardivement.