Chapitre 10 : Réunion familiale

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Djecika avait quitté Farnaël depuis longtemps et le soleil était à présent haut dans le ciel. Elle avait tellement pleuré qu'elle avait l'impression d'avoir épuisé toutes les larmes de son corps. Elle connaissait trop bien Liam à présent, et elle savait qu'il ne l'avait pas cru. Il l'avait quand même laissée partir bien qu'il soit à l'aube d'une guerre et que son comportement était tout ce qu'il y avait de plus suspicieux. Elle savait qu'il avait fait ça car il l'aimait et qu'il voulait lui faire confiance malgré tout.

« Oh Lee... » pensa-t-elle tristement « je t'aime tellement... ».

Elle secoua la tête pour chasser ses pensées. Que lui arrivait-il ? Il y a deux mois elle était forte et sans pitié, aujourd'hui elle sentait que ses sentiments pour Liam avaient pris le dessus sur sa conscience.

Elle devait arrêter cette guerre, quitte à y perdre son honneur, elle savait qu'autrement Farnaël tomberait et qu'elle perdrait Liam à jamais. Elle ne voulait pas que cela arrive. 

Elle galopa ainsi pendant un temps qui lui parut interminable. Mysti était épuisée et la jeune femme dû se résoudre à faire quelques pauses ou à ralentir l'allure.

Elle réussit à retrouver son chemin à travers la forêt noire et fut en début de soirée devant le campement militaire qui, comme elle s'en doutait, n'avait pas bougé.

Alors qu'elle sortait des bois et s'avançait vers celui-ci, un garde à pied lui barra la route.

— Stop ! lui cria-t-il son épée pointée dans sa direction, que voulez-vous ?

— Je dois voir le roi Herbert, lui répondit-elle fermement, c'est important.

Le soldat ricana sans bouger.

— Il a des choses plus importantes à faire que parler avec une inconnue.

— Je suis sa fille, lui répondit Djecika d'un ton sec et sans appel.

Le soldat parut hésiter mais céda, le regard douteux.

— Très bien, je vais vous conduire à lui et on verra si vous mentez. Veuillez descendre de cheval.

La jeune femme s'exécuta et traversa la moitié du campement derrière le soldat, Mysti la suivant calmement. Ils s'arrêtèrent devant une grande tente blanche avec les bannières de son royaume flottant dans l'air. Une vingtaine de soldats étaient postés tout autour de celle-ci, le visage dur.

Après s'être présentée, le garde rentra sous la tente en demandant à Djecika de l'attendre dehors. Celle-ci soupira mais s'exécuta. Quelques minutes plus tard, le soldat ressortit suivi d'un homme d'environ un mètre quatre-vingts au visage ferme et à la barbe grise entretenue sous son menton. Il portait une cape noire par-dessus une armure en cuir marron et des grosses bottes noires. Il avait les cheveux gris, bien qu'on puisse commencer à voir la peau de son crâne de chaque côté de son front.

Lorsqu'il vit la jeune femme qui l'attendait devant la tente les bras croisés, ses yeux s'écarquillèrent.

— Djecika ! cria-t-il en ouvrant les bras et en enlaçant la jeune femme, je ne t'attendais plus !

Le soldat qui observait la scène jeta un regard surpris et mauvais à la fille puis s'éloigna en marmonnant, vexé de s'être trompé.

— Je suis désolée père, dit-elle avec émotion, j'ai été...retenue...

— Tu es là maintenant c'est l'essentiel, lui répondit-il les yeux embués, viens.

Ils rentrèrent tous les deux dans la tente sous le regard imperturbable des soldats. À l'intérieur se trouvait une petite table débordée de cartes et de crayons avec un chandelier allumé posé en son centre. Elle était entourée de trois chaises confortables et sur le sol, se trouvait un tapis moelleux.

Le protecteur partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant