Parce que les mots sortaient de travers et que les phrases se déformaient, c'était à travers de vulgaires morceaux de papiers qu'ils s'échangeaient, que se retranscrivaient leurs maux.
Que là où les mots échouaient, la musique parlait.
Et le métro...
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Je ne savais pas ce que l'avenir nous réservait. Je n'avais pas la moindre idée de s'il y avait, ou de s'il y aurait un « nous » à proprement parler.
Mais bien plus qu'une simple note de musique, bien plus qu'un simple accord parfait, j'étais conscient qu'il pouvait être une partition à lui même. Une partition sur laquelle j'allais devoir me concentrer. Une partition qui allait m'aider à en composer bien d'autres encore.
Aussi bien de ces mélodies qui pourraient m'enivrer, que de ces mots qui auraient le don de naître si vulgairement sur ces feuilles aussi froissées que mon coeur. Dans l'espoir qu'il finisse par le rendre aussi beau, aussi éclatant qu'il l'était auparavant.
Même si la musique agissait comme un pansement à mes maux, Yeosang était le seul qui pouvait m'aider à guérir totalement.
Mais comment pouvait-il m'aider à guérir si lui-même n'était pas guéri de ses blessures du passé qui le hantaient encore comme au premier jour ?
Est-ce que j'allais devoir attendre qu'il aille mieux pour qu'il soit enfin en mesure de m'aider ? Ou alors le seul remède, la seule personne qui pouvait me guérir comme lui, était moi-même ?
Oui, car après tout, pourquoi est-ce qu'il devrait m'aider à guérir de ces blessures qu'il n'a pas causé ? Pourquoi devrait-il agir comme le remède parfait, le remède miracle alors que j'étais sans doute le seul à pouvoir m'aider ?
Je sentais ses mains agrippées si fort le tissu de mon t-shirt qu'il devait être totalement froissé. Mais bien au-delà de sa poigne, je comprenais que de cela se cachait sa peur de me voir partir. De cela se cachait la peur que je le repousse.
Même si ce que je ressentais était charnel, tout comme Yeosang j'étais convaincu que ce qui se passait allait bien au-delà de cela. De l'extérieur, c'était la chose la plus visible mais à l'intérieur des choses inexplicables se produisaient. La valse que menait nos muscles, était bien trop sincère, bien trop intime pour que ce ne soit qu'un simple baiser langoureux.
Elles se cherchaient, elles se trouvaient, elle se parlaient, puis elles dansaient sans jamais vouloir s'arrêter. Lentement, il se détacha de moi et son regard croisa le mien.
— San...
Du regret. L'un de nous allait finir par être submergé de regret pour une raison qui m'échappait encore, mais je le savais. Cela valait-il la peine de rompre tout ce qui venait de se créer ? Ou alors le préserver malgré tout ce que ces actions allaient engendrées par la suite ?
Pourquoi me contenterais-je de si peu avec lui, alors que je peux l'avoir près de moi un peu plus longtemps ? Je refusais que tout s'arrête par peur de regretter.
