L'insieme delle cose.

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Can you lie next to her
And give her your heart, your heart
As well as your body
And can you lie next to her
And confess your love, your love
As well as your folly ? - white blank page.


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C'était l'orage sous les cernes, la pluie dans les yeux.
Et cela a été ainsi durant des semaines, je n'existais plus, je n'étais plus.
Louis ne me regardait plus.
Alors Louis n'existait plus.
Cela m'arrive de confondre un visage avec le sien, de croire qu'il voudra encore de mon misérable moi.
Cela a duré si peu de temps, pourtant Louis m'a vu.
Il m'a réellement vu.
Il a aperçu un morceau fissuré de Harry, du véritable moi. Celui que je m'efforce d'étouffer sous mes doigts maladroits. Celui que je ne veux plus voir dans les reflets du monde.

Accoudé à un bar miteux aux murs tièdes et endormis, je vide mon dernier verre de poison interdit. Et je me perds à observer ces visages defigurer par la douleur, l'insomnie et la peur. De ceux qui sont ronger par les vieux fantômes, de celles qui ne peuvent respirer sans sentir les larmes s'agripper à la peau.

Mélancolie.
Douce mélancolie qui danse tout autour de moi et rit de toutes ces choses que je pourrais être.
Et que je ne serais jamais.

Je sors sa lettre de ma poche et me décide ivre à la lire.
Comme si l'absinthe allait faire s'étrangler les maux embrasser par le vice et me libérer pour de vrai.

Mon cher Harry,

Je vois ton faux prénom partout, je vois tout ce que tu n'es pas partout, dans les rues, et sur les lèvres des passants et dans la tête du monde. Alors tu me hais à ce point ? Au point de fuir celui que tu es et qui te ramène à cette ancienne vie ? Tu nous manques énormément mon chéri, si tu savais combien les jours sont froids sans toi. Mais je voulais t'écrire que je suis fière de toi. Regarde tu es devenu ce poète reconnu pour la beauté et l'intensité de tes mots, ce n'est pas de cette vie dont tu rêvais tant ?
Pourquoi avoir choisit Darwin ?
Pourquoi ce prénom ?
Harry est un prénom qui t'attaches à beaucoup de choses je le conçois et j'en suis sincèrement peiné et désolée. Penses-tu un jour revenir à la maison ?
Je t'aime plus que tu ne le crois.

Ta mère,
Anastasia Styles.

Et l'ouragan passe silencieusement sur mon visage et mes coudes. Ça brûle, ça secoue, ça bouscule mais ça n'apaise pas. Je t'aime plus que tu ne le crois. Elle n'a jamais su être capable de m'aimer correctement. Une mère dans l'effort constant et solide d'aimer son fils ne peut pas être comprise. L'amour d'une mère doit être naturel, souple, délicat et aisément aperçu dans les yeux et sous les sourires. Si elle m'aimait tant pourquoi m'a t-elle fait vivre un enfer infernale ?
Mais pourtant, je suis assez corrompu d'esprit pour garder sa lettre partout où je vais. Comme pour l'abîmer à chaque pas que mes pieds feront contre le sol. Je veux la froissée, tacheté sa lettre de larmes de la mer, de sang et d'or.

Je veux pouvoir la confronter face au chaos et lui dire.
Moi je ne t'aime plus désormais.

Mais est-ce vrai ?
Je l'ignore.

Et la douleur monte à la surface, les souvenirs me casse les dents et laisse couler ce liquide toxique et construit d'ammoniaque qui étouffe. Qui pollue les pupilles et détruit les cellules poétique de mon corps déchu.

Je serre ce maudit bout de papier sous mes doigts qui tremble de ce volcan qui bousille mes entrailles et mes pensées furtives.

Et c'est ainsi que je me retrouve au milieu de mon salon.
Comme le petit Harry aux grands yeux verts qui n'avait que ;
Cinq.
Sept.
Neuf et
Onze ans.

Les meubles sont renversés dans tout les sens et mon souffle est courte sec, faible.

Je fixe le sol comme si cela allait m'apporter une réponse à ces questions qui tourmente ces petites voix dans ma tête. Ces voix assoiffées de ma souffrance éternelle. Ces voix qui m'attrape par la gorge et font de moi absolument ce qu'elles veulent. Comme un pantin éparpillé dont les membres ne comptent plus.

Comme si mon corps n'était que suspendu au dessus des ciels entaillés pour oublier que sa place est parmi l'enfer des hommes.
La Terre.

Et je me laisse chuter au milieu des débris, parce que je n'ai plus de force.
Plus de vie.
Plus d'espoir et plus de larmes.

***

« La solitude est-elle un choix de l'homme ? »

Les réponses se mélange et s'anime, créant un vaste brouhaha incompréhensible. Le président de l'assemblée littéraire s'exclame haut et fort pour faire régner le silence véritable. Je me taire dans le mien même si l'envie de dire ces choses essentielles me picote la bouche et me démanche le bout des doigts.

Mais le rassemblement prend fin pour désagrément et je sors une cigarette de mon paquet, pour la fumée devant l'immense bâtisse de pierre âgé de ces siècles pourtant si précieux.

J'entends quelqu'un s'arrêter brusquement à mes côtés et je remarque que c'est Alphonse, mon cher et tendre ami.
Ironie lorsque que tu nous possède.

« Darwin, tu as été bien silencieux aujourd'hui. Que se passe t'il ? As-tu perdu ta langue ? »

Louis se tient à ses côtés mais je ne lui prête attention.
Malgré que mon regard rêve de s'égarer partout sur lui.
De couler sur lui.
Seigneur.
Il m'a eu.
Et ce pour toujours.

Mais je réponds à Alphonse qui se joue de moi.

« Non, j'ai décidé que je n'allais pas vous humilier aujourd'hui. N'est-ce pas généreux de ma part ?
- Très, je t'en remercie. »

Je souris, amusé de la situation et lorsque Louis passe à mes côtés je sens son regard m'écrasait.
S'appuyer sur moi.
Absolument intense, incroyable et bleu.
Cet homme peut me tirer une balle dans le cœur.
Je lui en serais reconnaissant.

Mais sa main chute dans ma poche où je crois y avoir senti un petit bout de papier y tomber. Une note, un mot.
Je retiens mon sourire aux couleurs suspicieuses et lis le mot une fois que le monde me tourne le dos.

« Rejoins-moi au lac de Médusa à 22h45, sois prêt à être tremper.
- Louis. »

Et cela est suffisant.

Ascoltare || larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant