Vison of gideon.

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Un être dévoué à la mort a t'il le droit d'aimer ?
Un homme dont les plaies hurlent de ces bains de soleil a le droit d'exister ?
Questions questions questions mais aucun échos de réponses.

- D.W.

*

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*

Il y'a plusieurs monde, le nôtre puis celui de ces êtres vagabonds. Il y'a plusieurs cœurs, le mien et celui des autres. Je n'ai jamais su transparaître au fil de ces secondes qui déambule dans le néant, je n'ai jamais su vivre de ces vies trépidantes. Je crois que mon problème est à gratter au fond de ces cris sous les lèvres. Car même si j'essaie de croire que le ciel ne m'en veut pas, la douleur reste la même. Une cigarette entre les lèvres je rejoins le lac de Médusa, ce lac que Louis a écrit noir sur blanc. Ce lac où nous nous retrouvons après l'éternité du vacarme. J'expire la fumée et vois une silhouette au loin, assise sur le rebord d'un petit ponton de bois qui effleure l'eau. Je souris, je souris parce que l'orage peut éclater au-dessus de ma tête cela n'a gère d'importance, ce soir je suis avec Louis.
Et cela suffit à émaner le silence des anges.

Je m'arrête au bout du ponton et m'assois à ses côtés. Il tient entre ses mains un carnet et son regard est rivé vers l'horizon. Les étoiles détournent le regard et la lune chantonne un peu pour nous.

« J'ai mal agis, Darwin, mais je crois que je suis terrifié. »

Je ne le quitte pas des yeux et pourtant il ne me parait pas plus réel. Louis est un corps fascinant. Une âme limpide, un cœur bourré à l'ivresse amoureuse.

« Je suis terrifié parce que je n'ai jamais ressenti ça. »

Ça.

Même si c'est flou, même si cela ne veut peut-être rien dire. Je prends, je prends tout ce que le monde me donne jusqu'à m'éteindre à l'aube.

« Parce que deux hommes ne peuvent avoir ce genre de proximité, puis je suis marié à Elisabeth et je.. je pense l'aimer suffisamment pour... »

Je le regarde et je ne peux pas fixer l'eau du lac, au risque de me noyer le regard entre ces mélancolies amères. Mais ses mots sont comme des lames que l'on appuie sur la peau, comme une arme pointée au milieu de la tempe.

« ... Pour ne plus jamais faire attention à toi. Parce que Darwin je ne pense qu'à toi, ce n'est pas sain, pas translucide, pas bon. Tu es partout sous les fissures de mon esprit et je dois t'en faire sortir tu comprends ? Est-ce que tu comprends ?
- Je l'entends, mais vous pensez être le seul à être figé par tout cela ? Vous êtes partout, cacher sous ces pensées inavouables et brûlante. Vous êtes partout sous les battements de désir, de vie, de sentiments nouveaux. Je n'ai jamais ressenti ça également. Mais je ne veux pas me résigner à l'écraser de mes doigts, je veux le vivre. Alors même si nous n'avons que ce soir vivons le Louis. »

Un sourire triste orne ses lèvres et il se tourne enfin vers moi. Nos regards s'entrechoquent, s'entremêlent, s'anime puis s'allument.

Jusqu'à ne jamais s'épuiser.

« Tu es fou Darwin, le sais-tu ?
- Peut-être que je le suis, peut-être que je ne le suis pas. J'ai l'insouciance d'essayer et vous ne pouvez pas me blâmer pour cela.
- Que suggères-tu alors ? »

Et c'est à mon tour de sourire doucement.
Le genre de sourire invisible mais perceptible dans la nuit.

Je me lève de sur le rebord du ponton et je lui tends ma main, il redresse la tête vers moi mais l'attrape délicatement. Ce contact m'électrise la peau. De cette chaleur qui brûle le bas ventre. Il se lève et je le contemple, lui et ses chemises blanches, ses pantalon beige et ses iris bleu ciel.
Bleu de la douleur.
Bleu de la contrainte.
Bleu du venin.

« Dansons Louis, dansons. »

Il sourit en secouant la tête mais lorsqu'il voit mon regard fermé et sérieux, il cède.

Et nous dansons l'un contre l'autre cette douce et lente valse au bord du lac. Sous le regard curieux des oiseaux. Il maintient ma hanche et mon regard coule lentement vers sa bouche, ses lèvres que je veux tacheté de baisers, de morsures, de mots chuchoter à l'encre interdite.

De ces choses que l'on ne peut pas dire.

« Darwin..
- Je sais, si quelqu'un doit agir c'est vous, donc c'est à vous de m'embrasser. Une promesse est une promesse. »

Il sourit timidement tout près de mon visage et glisse ses fins doigts contre ma mâchoire, avant d'effleurer sa bouche de la mienne et de chuchoter tout bas.

« Les promesses sont dessiner pour être détruite. »

Je souris doucement et je rejoins sa théorie.

« Alors permettez-moi de la détruire. »

Et c'est ainsi que ma bouche rencontre la sienne, dans un baiser lent, sensuel, un baiser qui me secoue les tripes et fait frissonné le cuir chevelu et le dos.

À ces baisers inédits, cachés et délicieux.

À ces promesses que l'on tient jamais.

Ascoltare || larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant