Moon of claiming.

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There's something here reborn
I can feel the tides creep and slowly turn in
Why don't we turn in ?
- Luna ; Cemeteries.

*

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*

Ivre du touché, ivre d'amour.

Entrée dans le manoir Tomlinson secrètement est quelque chose aisément difficile. Nous avons dû passer par des couloirs sans fin, étouffant nos rires comme deux enfants. Je le suis jusqu'à une immense pièce regorgeant de livres, de poésie, de carnets. Une infinie bibliothèque allant jusqu'aux plafonds du monde juste à lui. Le regard rivé vers ces nombreux ouvrages, je suis fasciné. Émerveillé. Je ne suis plus le même homme désormais, c'est promis.

« Je vois que tu es entrain de tombé amoureux. »

Je me tourne vers lui et le sourire que je lui offre est un sourire de ces êtres de lumière, de ces êtres qui cherche le beau dans la laideur et le magnifique dans la douleur. Il s'allume une cigarette et s'arrête à mes côtés avant de dire ces mots de sa voix qui m'enivre entièrement.

« Je vois l'amour partout sous tes pupilles Darwin, tu es un amoureux des mots. Tu n'aimerais jamais personne plus que cela. »

Comme si il s'était infiltré secrètement sous les vagues de mon esprit et qu'il avait secoué chaque pensées pour en extraire leurs saveurs, leurs mystères. Je devrais avoir peur, mais je suis apaisé. Il est parfois bon d'être entendu sans dire un mot. Je tourne doucement la tête vers lui et il me tend sa cigarette, je l'attrape doucement et l'apporte à ma bouche comme un baiser pourpre, comme une nuit d'amour sans lendemain.

Je l'observe.
Je le détail.
Je le scrute.
L'abîme.
Le touche de mes yeux.
Partout.

« Connaissez-vous l'amour Louis ?
- Oui. Je connais l'amour, dois-je te rappeler que je suis marié à Elisabeth, Darwin ?
- Il n'est point la peine de me le rappeler, j'y médite tout les jours.
- Ce monde ne nous laissera pas connaître ce que tu désir. En as-tu conscience ? »

Élixir de souffrance, voilà ce que sont ses mots.
Abattu à l'orage, à la pluie et aux cris je ne veux pas entendre ce qu'il me dis. Je veux être aveuglé pour ne pas voir ce monde mal fait.

Je regarde les œuvres face à moi, toutes ces lettres empiler, accroché les unes aux autres avec désespoir et bravoure.

Ces lettres qui me tueront.

« J'en ai peu à faire de ce monde, je veux vivre Louis. Je veux vivre. »

Je veux être vivant.
Je veux en avoir la preuve, je veux me glisser sous les courbes de cette vie et goûter toutes les couleurs sur ma bouche et mes doigts. Je veux me noyer le visage, les oreilles et le cœur afin d'en ressentir les derniers battements d'espérance.

Qu'il y'a t'il de mal à vouloir être au dessus des ciels ?

« Je pense que tu es trop ambitieux pour cette vie.
- Je pense que vous ne l'êtes pas assez. »

Je le sens se tendre à mes côtés, la vérité est violence mais doit être dite.
Il le faut.

Mais alors que j'allais tendre la main pour saisir un livre, je sens ses doigts chercher délicatement les miens. Ils se taquinent, se manipulent, se tourne autour puis s'emboîtent, s'enlacent, danse et s'aime. Fort.
Mon cœur cogne vivement sous ma peau et mes joues brûle de ces flammes oubliées. Je suis complètement bouleversé par ce simple geste, ses doigts sont fins nouer aux miens. Chauds, délicats, d'une douceur qui me frappe dans le ventre brusquement.
Ceux qui ont écrits les plus belle œuvres à mes yeux.

Je caresse doucement ses phalanges de mon pouce mais aucun de nous ne se regarde.
Par peur de réaliser.
De percuter.
De mériter.
De croire.
À quelque chose, quelque part.

La porte grince et s'ouvre, il se recule brutalement et retire sa main violemment sa main de la mienne. Elisabeth nous regarde et fronce les sourcil, confuse en me voyant ici.

« Je ne savais pas que Darwin était ici chéri.
- Oui et il va partir, nous avons finis notre travail. Bonne nuit Darwin. »

C'est sec. Tranchant. Glacial.
Ça secoue les nombreuses souffrances dans le creux de mon corps et au delà.

Je hoche la tête, écrase sa cigarette avant de passer à ses côtés sans le regarder. C'est un au revoir. Ses mots sonner comme tel.
Fini.
C'est fini.
Tout est fini.
À l'apogée d'un simple contact et tout se brise.
En une infinité de morceaux qui font mal et font saigner les mains et les lèvres.

Le reste est à oublié.
Et à ne jamais plus ressentir.



***

Une semaine de larmes enragées et me voilà debout devant la bâtisse littéraire et art où se déroule habituellement nos rassemblement agités. Je passe la porte et tire sur ma cigarette comme seule compagnie aujourd'hui. La pièce est déjà un bordel sans fin, les voix s'élèvent, s'emporte, s'entremêlent et tente de se faire entendre dans toute la salle.

« Quel est le sujet du jour ? »

Je demande discrètement à Keats qui se tient debout à mes côtés.

« La guerre et l'amour, ils se dispute sur l'importance de ces deux opposés dans la littérature. »

Je les observe et m'imprègne de leur débats. Je reste un long moment à les regarder avant de dire haut et fort.

« Comment pouvez-vous débattre sur cela ? L'amour est le fruit de la littérature, sans amour il n'y a pas d'écrit ! Faire la guerre pour l'amour de sa patrie et de son pays ! Aimer sa famille ! Sa femme et son prochain ? L'amour est partout, absolument partout. Même dans la guerre et la douleur. »

Surtout dans la guerre et la douleur.
Je croise le regard bleuté de Louis.
Mais il me fuis en détournant le sien rapidement et je crois que c'est ça que l'on appelle avoir un mal éternel.
À jamais sous mes veines.

Ascoltare || larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant