C'est comme une odeur d'ammoniaque, cela m'a brûlé les dents et a asphyxié tout les souvenirs qui dansaient malgré leurs regards désemplît. Cela m'a cognée sous les yeux et entre les vaisseaux pourpre injectés dans mes lèvres. Les passants s'abandonne à ces rires inédits et je crois qu'ils moquent de moi. Je prends en otage toutes mes douleurs pour les étouffer entre les tâches bleutées cachées sous ma chemise. Je veux les tordre, les mordre, les rendre méconnaissables, leurs faire porter un costume sordide afin de ne plus jamais les reconnaitre. Peut-être qu'ainsi mes souffrances seront oubliées. Je tiens entre mes doigts maladroits et violents cette lettre, elle est froissée et si je me penche suffisamment je peux l'entendre pleurer. Je n'ai jamais réussis à la lire, à chaque fois que je tentais de déposer mes yeux vers ces mots mes pupilles se déchirer en deux. Comme si je n'étais pas destiné à ces abîmes d'un temps passé, je me lève de sur le banc et range cette lettre aux infinie malédictions dans l'arrière de la poche de mon pantalon. C'est lorsque j'allume une cigarette que je sens ces larmes aux brûlures saillantes s'étaler sur mes joues, il arrive parfois que nous pleurons sans même le savoir. Parce qu'il n y'a pas que les regards qui pleurent mais aussi les genoux, les phalanges et les cœurs.Parce que dans cette vie misérable et avachie se trouve les éclats de sourires.
Comme un fond d'alcool brute dans un verre, comme une promesse à ne jamais savoir tenir.
*
« Vous avez conscience que l'on ne peut extraire ce mot de l'écrit hypothétique ? Que ce serait infâme de diluer leurs sens ? »
Les interrogations explosent par centaines dans la pièce, tandis que les réponses, elles, se font rares et discrète, silencieuses et têtues. Dans ces instants qui flottent avec hésitation ; je supprimerai le visible et l'invisible. Je hurlerais contre les carreaux de ces fenêtres vides pour les remplir de rage solide et décousues.
Alors c'est ce que je fais.
Je me lève de sur ma chaise et monte sur la table, soudainement, brusquement. Une table entourée tout les talents littéraires de ce siècle. De ceux qui n'osent pas être par peur de se noyer la gorge et de se trancher les lèvres.« Nous avons le pouvoir de diluer les mots pour leurs rendre justice ! Pourquoi s'accrocher à un seul essaie ? Pourquoi penser que le second sera néfaste et poussiéreux ? Vous ne vous êtes jamais dit que sans les lettres vous serez inexistant ? Abattu ? Au sol et inutile ? Nous devons aux mots ce qu'ils apportent à nos vies : tout. Sacrifions nous pour eux, parce que je désir donner mon corps, mon cœur, mon âme et mes os à la poésie. Et si la seule folie était de ne pas le faire ? »
Je passe nerveusement une main dans mes cheveux, posséder par une énergie, une frénésie, un courant électrique intouchable. Je ne suis plus Harry, je suis devenu les mots que j'écris. Je suis devenu Darwin. Tout les regards sont coincés partout sur ma peau et tant qu'ils s'accrochent encore à moi je savoure, je savoure cet élixir obsessionnel.
Je savoure le but même d'être en vie ; celui d'être regardé.« Foutaise ! Tout le monde ici a conscience que le premier essaie doit être le seul et dernier ! Que ce n'est pas un jeune poète de dix-neuf ans qui va nous apprendre cela. Et puis si tu tiens tant à te perdre entre tes mots, tu peux, mais ce sera sans nous. »
Alphonse Lewis.
Je ne suis guère surpris de voir que c'est lui qui s'adresse à moi, que c'est lui qui utilise exactement les mêmes couleurs feutrées dans le ton de voix que lors de notre dernière conversation. Mais au milieu de toute cette révolte sans goût se trouve le regard silencieux de Louis, ce regard auquel je m'accroche avec le désespoir de ces corps malheureux.Et c'est sans détruire ce fil en laine rouge qui se dessine entre nous, que je m'exclame pour l'amour des mots.
« Et que signifie réellement le mot nous Alphonse ? Quand tout les esprits ici sont réduit au prochain poème ou roman qu'ils vont écrire ? Que peut-on dire de ce nous lorsque la terre entière attend impatient notre quatrième soupir ? Quand nos cauchemars sont tachetés de ces pages indélébiles et qui ont l'effet d'un coup de poignard entre les doigts ? Pourquoi cherches-tu à te limiter quand la vie elle-même te pousse à t'étirer jusqu'à ne plus te souvenir de ce que tu étais auparavant ? Se renouveler est une façon de mieux se connaître, se répandre est l'art d'être éternel ! Alors oui, certes, je veux me perdre entre mes mots. Mais ce ne sera pas sans nous, seulement sans toi. Parce que tu ne peux parler aux noms de tout les cœurs dans cette assemblée tout comme tu ne peux prétendre que le don d'écriture s'acquière à un âge mûr. »
Et je ne m'y attendais pas vraiment mais toutes les personnes présentes dans l'assemblée se lève et m'applaudissent, siffle ou exprime que je suis un génie incompris. Mais une seule personne reste assise, une seule qui tire sur sa cigarette un sourire amusé aux coin des lèvres.
Louis William Tomlinson.Après m'être arraché dans tout les sens par leurs soifs curieuse à mon sujet, je réussis à m'enfuir pour m'allumer une cigarette dans la grande cours.
« Tu as été impressionnant Darwin, mais je crois que ce qui m'a le plus impressionné est lorsque tu es monté sur la table devant toute l'assemblée. Tu as de l'audace, énormément même. Mais tu as du courage, une bravoure qui manque à ce monde parfois. »
Je roule légèrement la tête contre le mur et le regarde droit dans les yeux. Je regrette amèrement de ne pas l'entendre m'appeler Harry, mais je pense que cela est mieux ainsi.
Sinon j'en aurais jouis.
Ça, c'est certain.« Seulement lorsque je suis monté sur la table ?
- Peut-être aussi ton éloquence assez incroyable ?
- Mais encore ?
- Ta prestance ?
- Encore.
- Je dois m'arrêter ici, tu dois bien comprendre qu'il y'a certaines choses qui ne doit pas être dites de vive voix. »Et il me laisse là, tout mon être suspendu à sa bouche rose, à son aura envoûtante, à ses mots qui me laisse sur ma faim. C'est vorace et injuste. Ça m'agrippe les tripes et me les bousille mais j'aime cela. Terriblement.
Parce qu'à partir de rien je peux presque imaginer un tout.
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Ascoltare || larry.
RomansaD'une joie même, le souvenir a son amertume et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur. - Oscar Wilde.