Hurricane.

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Fear of the water.

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Incandescent est mon corps, brûlure désireuse est ma peau. Mes lèvres entrouvertes, le creux de mon dos qui s'arque à la perfection pour ces hommes d'ivresse qui savent ce qu'ils veulent de moi. De ces hommes pour qui jamais je ne serais véritable. Les cuisses écartées, chaudes, tremblantes, je tire sur ses cheveux humides et longs de sueurs avec la rage et la passion dévorante de ces artistes accro à l'odeur de la douleur. Mes gémissements ne sont pas timides et minuit est l'heure où je fais l'amour avec ces visages sans nom, brute et assoiffé d'interdits. Il vient chercher ma bouche dans un baiser que l'on ne peut offrir et donner dans les rues curieuses et malsaines. Mes draps sont tachetés de notre sueurs et de nos soupirs indécents.

« Tu es si beau Darwin, un visage aux allures d'anges et une façon de faire l'amour qui t'ouvre aisément les portes des enfers. »

Je souris doucement contre sa bouche et dépose un baiser timide contre son épaule musclée et sculptée avec délicatesse par les mains de ces anges déchus.

« Néanmoins je ne saisis pas les bleus violâtres et marques que tu as sur le corps, est-ce que quelqu'un te fait mal Darwin ? Tu ne dois pas laisser cela continuer, tu le sais ? »

Quelqu'un.
Quelqu'un qui me fait mal.
Quelqu'un qui vient me rejoindre uniquement pour me marquer de ces coups puis m'abandonner au sol comme un malpropre.
J'aimerais que ce soit cela.
J'aimerais que ces marques de violences ne viennent pas de mes doigts maladroits et ardent de me détruire.
J'aimerais ne pas être dépendant à ces tâches de peintures sur ma peau.

« Quel heure est-t'il ? »

Je demande pour reverser cette atmosphère lourde et propice aux souffrances, aux cris d'agonis, pour déséquilibrés les sens et les mélanger à ces mensonges que l'on penserait honnête.

« Il est presque une heure du matin. Veux-tu que je m'en aille ?
- Oui. »

Parce que je ne suis pas de ceux qui préfère s'endormir avec un corps encore tiède contre soi.
Parce que je ne suis pas ceux qui aime les romances lisses et propres.
Parce que je suis un être acide pour qui le cœur n'est là que pour battre.
L'homme contre moi se redresse de mon lit et cherche ses vêtements étaler aux quatre coins de la pièce. Une fois vêtu, il me lance un sourire triste et puisqu'il comprend que je ne vais le raccompagner à la porte, il me dit d'une voix basse et presque inaudible.

« Merci pour cette nuit jeune poète, c'était la meilleure depuis des siècles. Bonne nuit à toi. »

Je le suis du regard et lorsque j'entends ma porte d'entrée se fermer, j'explose en sanglots. Je pleure souvent après l'amour, comme si tout était devenu trop insurmontable, que les couleurs de cette vie m'électrocutais le sang et m'étouffait sous le matelas afin que je ne me souvienne plus de comment respirer.

Comment articuler mes phalanges, mes jambes mon regard et mes poignets.

La solitude danse autour de mon lit et m'envoie ces sourires qui me font mal partout entre les os, entre ces endroits que personne ne peut toucher. Ne peut atteindre sans bousiller le peu de grâce qu'il me reste.

Je tire sur la couverture et me recroqueville sous elle, comme si quelqu'un m'engloutissait de ses bras chauds et réconfortant. Comme si je pouvais me le permettre.

Je pleure à l'épuisement.
Je pleure à la joie.
Aux sourires.
Aux craquements de ces sanglots qui ne sont jamais écoutés.

Je pleure à la vie.


*

Les formes de mes mots sont translucides, j'ai la douteuse sensation que l'on peut les apercevoir tremblotant d'inquiétude de ne pas être compris. Les formes de mes mots sont opaques, orgueilleuses, enragé et dépourvu de toute résilience. Je suis fichu. Je suis un poète et je dois naître sous un second soleil, caché sous les bribes des paupières épaisses de ce monde. Je dois apprendre à parler sans avoir rien à dire.


Extrait du journal de Darwin W.

Brûlures de sang séchées à l'immensité de ses mains,
L'homme cherche à se noyer dans tes pupilles de cendres,
Au milieu de cette valse inattendue,
Je respire ta voix,
Sur les rues pavées de notre beauté,
Je respire ton nom,
Rochers de larmes désarticulées à l'invisibilité de ton âme,
L'homme se retrouve perdu sous la pâleur de tes sourires,
À l'écart du chaos qui s'échappe discrètement,
Je respire ton amour,
Puis,
J'en décède.

Les pendules de la vie me rappel sans cesse que je n'ai pas le temps de vivre, que je n'ai pas assez de seconde pour propulsé cette prophétie de maux, cette élégante folie de vouloir et de ne pas savoir. Je déteste ce goût d'acier sur ma langue et cette envie ardente de toujours connaître plus, pourquoi ne peut-on pas juste savourer ce que l'on a ?

Parce que ce que nous avons n'est pas suffisant.
Parce que ce nous avons nous fait mal.
Parce qu'il manque quelque chose.
Parce que le ciel ne peut être juste composé d'étoiles et d'amas de corps.

J'apporte ma cigarette à mes lèvres quand je vois qu'une silhouette me faire de l'ombre sans regret, je relève les yeux et la personne se tenant en face de moi est étonnante.
Surprenante.
Inattendue.
Elisabeth Tomlinson.
Gracieuse et vêtu de ces robes bien trop luxueuse pour que je m'y penche davantage.

« Vous fumez énormément Darwin, mais je suppose que c'est afin d'éteindre ces flammes qui s'épuisent au fond de vous. Vous permettez ? »

J'acquiesce et elle s'assoit à mes côtés sur le banc sur lequel je suis assis depuis des heures, mon carnet de poèmes maudits à la main. Je tire à nouveau sur ma cigarette, perplexe, curieux et complètement perdu.

« Pourquoi êtes-vous là Elisabeth ? »

Elle esquisse un sourire, je ne suis pas idiot, je sais qu'elle n'est pas ici pour parler poésie ou littérature.

« Mon mari Louis, aimerait énormément que vous veniez dîner un soir au manoir Tomlinson. Alors si cela vous semble correct, nous pourrions organiser cela ? »

Une question reste en suspend. Pourquoi Louis ne me l'a pas juste demandé lui-même ?
J'aurais tant aimé que ce soit lui sur ce banc.
À effleurer son genoux du mien.
Peut-être même à échanger la même cigarette.
Peut-être même à écrire des poèmes illisibles.
Pourquoi envoyé son épouse ?
Pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ?

« Organisons cela alors ? »

Organisons la fin de votre mariage Elisabeth.
Bien évidemment.

Ascoltare || larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant