*J'ai le pouvoir de fendre tout les ciels en deux, de les sentir se dissoudre entre mes doigts et laisser une sensation âcre. Aussi pure que l'absinthe, aussi brute que le toucher. J'ai le désir de déconstruire le monde et d'en faire un terrain où le bien et mal s'affronte, un monde où le bien finirait vainqueur de toutes les batailles.
Un monde où les larmes n'existent plus.
Un monde où les seuls hurlements entendus dans les coins de rues seront ceux des jours heureux.
Un monde où la mort ne se choisit pas.
Complément ivre je titube dans ces ruelles infâmes où les cœurs sèchent de souffrance et d'abandon. Là quelque part sous les murs tièdes et étouffants se trouve des âmes phosphorescentes et lapidées.Ma peau est en coton, mon cerveau se dissipe et mon cœur n'a jamais su battre. J'entends les échos de ces fenêtres qui se sont brisées plus tôt dans la nuit. Les bordures tranchantes déchire mes pensées solitaires pour ne plus qu'elles le soit. Je me fige au milieu du trottoir qui pleure et plonge une main dans la poche de mon manteau pour en sortir une cigarette de son paquet. Je l'emprisonne entre mes lèvres en manque d'amour et l'allume doucement, créant un peu de lumière dans cette obscurité sévère.
Darwin Wells.
Si loin de Harry Styles.
Si loin de cette personne que j'étais.Les malheurs de ces corps que l'on n'apercevra plus jamais s'infiltre dans mes poumons.
Je reprends mon chemin jusqu'à quelque chose que je ne peux pas appeler maison.
Je toque contre la porte comme si une ombre allait m'ouvrir.
Comme si je ne vivais pas avec la solitude la plus féroce et affamé qui soit.Et un jour elle m'aura englouti et il ne restera plus rien.
J'ouvre la porte et enjambe le sol recouvert de carnets, de feuilles, de croquis, de milliers de poèmes qu'aucun regard n'a pu effleurer.
Ironique lorsque je suis pour beaucoup le poète de ce siècle.
À seulement dix-neuf ans je séduis les lèvres pour qu'elles ne parlent que de moi.Je manipule les failles distordues et les craquements d'autrui.
Et je crois que le désastre le plus grand est que je fais tout cela sans jamais prononcer la vérité.
*
La pudeur des anges me picotent les lèvres en manque d'acidité et de coups, je porte un verre de ce liquide des enfers à ma bouche et le vide comme si tout allait disparaître. Le dos qui s'enfonce contre le mur derrière moi, je me tiens sur mes deux jambes plastiques et capture une de mes cigarettes entre mes lippes. Parce que je ne veux pas qu'elle ne s'enfuit, parce que je ne veux pas qu'elle comprenne cet amas de brûlures qui me constitue.
La fumée s'échappe lâchement, finissant par s'évaporer sous la grandeur de la pièce.
Soirée littérature et art.
Où ces hommes porte un costume où je peux y apercevoir l'or couler partout.
Là où transpire tout ces mots qu'ils n'osent dire de vive voix.Et au milieu de ces visages flous, de ces figures déformés par leurs mensonges se trouve un homme.
Un homme et du bleu partout.
Un homme et le soleil qui meurt sur lui.
Louis William Tomlinson.
Un cerveau des plus fascinant, des mains qui peuvent écrire les mots les plus impressionnants de ce monde.Vingt-sept ans et un sourire qui fait mal.
Vingt-sept ans et ses doigts appuyés contre la hanche de son épouse.
Élisabeth Tomlinson.Une éternité que je rêve que son regard se pose sur moi.
Une éternité de plus que je ne peux supporter.Alors c'est pour cela, que je me déplace de contre ce mur afin de rejoindre le cercle de corps qui l'entoure. Je tire sur ma cigarette et me tiens debout entre Alphonse et Wilson, deux poètes qui s'imprègne de tout pour exister, sauf de ce qu'ils sont réellement.
Et c'est Alphonse qui se tourne et avec tout le dédain qu'il possède il me crache presque.
« Tu dois être Darwin, le jeune poète dont tout le monde parle ?
- La véritable jeunesse ne se cache pas du temps quand celle-ci n'a plus peur.
- Je vois que tu cites mes mots, qu'en penses-tu Darwin ?
- Absurde, c'est absolument absurde.
- En quoi cela l'est ?
- La véritable jeunesse ne craint pas le temps qui passe, parce que celle-ci a grandement conscience que son véritable ennemis n'est pas le temps, mais la perception.
- La perception ?
- Oui, tout cela dépend de la manière de percevoir les choses, puisque la jeunesse ne se réduit pas seulement à un aspect physique mais à tellement de choses, elle se trouve dans les sourires, dans la façon de vivre, au tréfond de l'âme humaine. Si l'on perçoit la véritable jeunesse comme allant avec le temps, nous sommes fichus.Mais alors qu'Alphonse allait se défendre, Louis fend un léger sourire et intervient auprès de son ami poète.
« Quel est le plus insupportable à tes yeux ? Le fait d'avoir écrit cela ou le fait de te faire contredire par Darwin ? »
Sa voix.
Sa voix est semblable à un exquis velour qui chute dans mes veines.
Sa mâchoire où je desir y planter mes dents, ses divines lèvres sur lesquels je veux boire l'interdit.Et Alphonse me coupe dans ma contemplation en disant ;
« Qu'est-ce que ce jeune homme comprend à la poésie ?
- Tout. »Ces mots auraient pu être prononcés par n'importe qui ici, n'importe quand, mais c'est lui qui les a élever au dessus de nos têtes et les a rendus vivants.
Elisabeth s'approche de Louis et lui murmure quelque chose, elle semble épuisée mais elle a toute son attention et je ne devrais pas l'envier pour cela.
Parce que les hommes n'aime pas les hommes de cette façon là.
Parce que dans cette vie silencieuse, les hommes ne peuvent aimés les hommes comme cela.
Louis lui répond qu'ils vont rentrer et j'ai envie de me laisser fondre au sol et de ne plus être vu.
Puis Louis se penche vers moi et me dis.
« Tu crois que tu pourrais faire cela plus souvent ? »
Je le regarde un peu confus et il ajoute avec un sourire amusé aux lèvres.
« Être toi. »
VOUS LISEZ
Ascoltare || larry.
RomansaD'une joie même, le souvenir a son amertume et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur. - Oscar Wilde.