Il marchait en équilibre sur le muret qui séparait la rue de la rive du fleuve, les bras écartés pour ne pas tomber, comme un enfant sur une poutre.
Et il tourna la tête à ce moment précis.
Pourquoi ? C'est ainsi.
Il tourna la tête et le vit.
Grand, mince, très élégant dans son costume de haute couture, l'air las. Un petit chien noir et blanc roulé en boule sur ses jambes qu'il caressait distraitement. Le regard perdu dans le vide, dans la profondeur de l'eau, ou peut-être dans le reflet des lumières de la ville.
Il ne résista pas à l'envie d'aller lui parler.
- Salut ! Qu'est-ce que tu fais là ?
L'élégant jeune homme tourna la tête, surpris :
- Euh...salut...euh...je...fuis une soirée...à laquelle je n'ai pas envie d'assister...
- Cool !
Le petit blondinet qui l'avait abordé s'installa tout naturellement à côté de lui, à même le sol, sans se poser de questions, comme s'ils se connaissaient depuis toujours.
- C'est joli les lumières de la ville, la nuit. Je trouve ça beau quand elles se reflètent dans l'eau, lui dit-il. Ça me rappelle à quel point on est petits. Comme les étoiles. J'aime bien regarder le ciel de nuit. C'est immense, obscur, terrifiant aussi, comme s'il allait nous absorber dans son immensité et sa noirceur. Mais, au milieu de tout ça, il y a les étoiles. Des petits points lumineux, comme des minuscules gouttes d'espoir qui parsèment la noirceur du désespoir.
Le déserteur de soirée le regarda d'un air surpris. Le blond lui sourit faiblement :
- Tu peux me juger si tu veux, mais moi je fais partie des gens qui pense que les étoiles ont plein de significations et d'explications poétiques. Oui, moi je crois que chaque étoile est une personne disparue. Oui, je crois que la nuit c'est le voile que Morphée jette chaque soir sur la Terre pour créer la nuit, mais que ce voile est troué, c'est pour cela que l'on voit les étoiles : elles sont la lumière du soleil du lendemain qui filtre à travers ce voile. Voilà pourquoi les étoiles sont signe d'espoir. L'espoir d'un jour nouveau, l'espoir d'un lendemain, la preuve que même dans l'obscurité il y a de la lumière. Car même dans le pire des désespoirs, où la profondeur et la noirceur semblent infinies, il y a toujours des petits trous pour laisser passer la lumière de l'espoir, même si parfois ils sont bien cachés, et parfois tout petits. Je sais que c'est cliché mais bon...
Il haussa les épaules, l'air de s'en ficher pas mal que ce qu'il dise soit cliché.
- Je ne vais pas te juger. Je trouve ça...poétique. Pour moi les étoiles comme tout le reste ne sont que des éléments qui sont là parce qu'il en a été décidé ainsi, il n'y a pas de hasard ni de destin. Mais je devrai peut-être revoir mon jugement. À trop voir le côté rationnel et scientifique des choses, on en oublie la poésie et la beauté, répondit le "fugueur".
Ils restèrent silencieux de longues minutes.
Ce fut finalement le blond qui brisa le silence :
- Et...cette soirée que tu as désertée...c'est quoi exactement ?
- Un endroit où tu n'as pas envie d'être, crois-moi, lui répondit évasivement l'autre.
- Ah...
- Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?
- Rien de particulier. J'aime juste me balader le long du fleuve, la nuit. Comme ça je peux observer les étoiles et les lumières de la ville, sourit le blond.
- C'est une bonne occupation. Moi je dessine. Et je peins.
- C'est une bonne occupation aussi. Tu pourrais me faire un croquis des lumières de la ville qui se reflètent dans l'eau s'il te plaîîîîîîîîîîît ? supplia le rêveur.
- Tu crois vraiment que j'ai de quoi dessiner là maintenant ?
- Bah je sais pas, les artistes ont toujours un carnet de croquis avec eux non ?
- Non.
L'autre fit la moue.
- Fais pas cette tête ! C'est vrai que j'en ai un, mais je n'avais pas de quoi le transporter. Et puis, j'aime dessiner et peindre dans ma chambre, où dans un endroit adapté pour ça.
- Dis, tu serais pas du genre relou toi ? rigola le blondinet.
- Peut-être un peu, sourit malgré lui l'artiste.
- Je peux caresser ton chien ? Il est trop mignon ! Steuplait steuplait steuplait !!!
- Si tu veux, pouffa le propriétaire dudit chien.
Ils se turent, restant simplement côte à côte, le peintre « relou » regardant pensivement les lumières de Séoul, le blond caressant distraitement l'adorable canidé.
Un jeune homme brun, des écouteurs dans les oreilles et les mains au fond des poches passa non loin d'eux. Si les deux nouveaux amis avaient tendu l'oreille, ils auraient pu distinguer le titre « The Loneliest » de Måneskin qui s'échappait des écouteurs du garçon qui passait, mais ils ne le firent pas.
Le silence entre eux était doux, agréable, reposant. Comme une piscine d'eau fraîche un jour de canicule. Comme de la Biafine sur une brûlure. Comme si, même sans se parler, ils se pansaient mutuellement les plaies au cœur.
- Au fait, je m'appelle Felix.
- Et moi Hyunjin.
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Bonjour/bonsoir !J'espère que ce chapitre vous a plu !!!
C'était cliché ? Absolument.
Est-ce grave ? Non 🙃Je sais que c'est très stéréotypé le coup des deux âmes en peine qui se retrouvent comme de par hasard, sous un ciel étoilé, en disant des trucs poétiques et philosophiques un peu claqués, mais bon :
J'AVAIS ENVIE DE FAIRE UN CHAPITRE COMME ÇA ALORS JE FAIS CE QUE JE VEUX NANANÈRE 😝😅
Sur ce, à la prochaine <33
PS : Allez lire « Our Stars » !!!
(Je fais de l'auto-pub et alors ?)
Non, parce qu'on est deux sur ce projet donc je fais de l'...auto-duo-pub ? Oulà il faut que j'aille dormir moi 😅
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Hurricane (Hyunlix ; Minsung)
Fanfiction« - T'es beau, c'est pas humain. - Ta gueule, tu t'es pas vu. » --- Un jeune homme un peu suicidaire sur les bords, un cuisiner acrophobe, un artiste fugueur, un angelot poète, un gamin de 13 ans, un type à tête de chiot, un fan de musique célibatai...