chapitre sept

546 55 48
                                    

TROIS NOVEMBRE ━━━━━━━━━━━━━━━

ARTHUR ADMIRE AVEC ATTENTION LES LUEURS DU JOUR s'éveiller au rythme de la vie. En ce mois de novembre, les dernières journées ensoleillées prennent possession du ciel avant de céder leur place au temps grisâtre et morose de l'hiver. Arthur s'émerveille devant de véritable spectacle de la nature. Cette ode idyllique qui le transcende comme si c'était la première fois qu'il découvrait la beauté du monde. 

Le soleil apparaît doucement sur Monaco et le jeune pilote aurait adoré emmener Carla sur cette plage, afin de contempler la lune et les étoiles disparaître voir l'astre le plus lumineux faire son apparition. Toutefois il n'a pas voulu la déranger ; contrairement à lui, elle a une vie de jeune adulte basique, et dans quelques minutes, son réveil sonnera pour la sortir des bras de Morphée afin d'aller en cours. Dans quelques minutes, elle découvrira une énième fois son absence matinale dans le lit et Arthur jurerait entendre son soupire profond, mêlé d'agacement, d'inquiétude et de chagrin. 

Ce matin, Arthur se concentre sur les rayons du soleil apparant. Il se remémore des paroles de sa mère plusieurs années auparavant. Son père l'observerait parmi les étoiles dans ce ciel sublime. Pourtant, sans l'avouer à sa mère, il a toujours été en profond désaccord avec ses propos. Pour lui, son père ne se cache pas parmi les étoiles les plus scintillantes de ce tableau magnifique apparaissant chaque soir, non. Son père, est le soleil lui-même. Eclairant ses nuits les plus sombres de par sa bonne humeur constante et la joie qu'il apportait autour de lui. Cela ne fait aucun doute que son héro soit celui qu'il décrit comme étant cette source lumineuse. Son père est parmi tous ces rayons l'aveuglant, parmi toutes ces nuances de orange, de rose, de jaune. 

Il en est plus que persuadé et il s'est fait à l'idée qui s'est forgée dans son crâne avec les années. 

Dans trois semaines, il sent que son avenir sera scellé. Ce qui se trame dans son cœur et dans son esprit aujourd'hui est indescriptible, tant ce cocktail explosif de sentiments le perturbe au plus haut point. Ce mélange d'excitation, de peur, d'adrénaline et d'impatience qui tourmente sa vie depuis plusieurs semaines est une torture et finalement, bien que sa passion soit la course automobile, il a hâte de terminer cette saison éprouvante -de la meilleure des manières si possible- avant de rentrer pour de bon sur Monaco et ainsi profiter avec sa famille jusqu'à la prochaine échéance. 

□□□

Arthur se lève et époussette son pantalon des grains de sable venus se joindre à la fête. Il doit rejoindre Carla en plein centre de la principauté dans quelques minutes maintenant, après sa demi-journée de cours. Le jeune pilote passe l'après-midi avec sa copine et a envie de lui faire plaisir.

Il culpabilise énormément de lui avoir fait subir ses sauts d'humeur durant ces dernières semaines et il sait pertinemment qu'elle méritait mieux. Il l'aime éperdument et la perdre à cause de ce foutu championnat serait la pire chose qui pourrait lui arriver cette année. 

— Tu as parlé avec Lorenzo depuis ?

— Non.

— Tu devrais, il ne pensait pas à mal et tu le sais. Tu devrais aller voir ta mère aussi.

— Carla je n'ai pas envie de parler de ça...

— Je comprends.

— Carla je... je voulais m'excuser pour mon comportement ces derniers temps, j'étais tellement exécrable, le championnat me monte à la tête et je sais que je ne suis pas à la hauteur récemment dans notre relation, je ne sais pas comment me justifier, il déballe rapidement, se confondant dans ses excuses.

La jeune femme attrape sa main avec prudence et lui offre un sourire solaire comme elle sait si bien le faire. Ses lèvres se déposent sur son nez et Arthur soupire d'aise, heureux que sa compagne ne soit pas déçue par son comportement.

— Je ne t'en voudrai jamais de réagir ainsi. Je sais que c'est compliqué pour toi et je comprends ce que tu peux ressentir. Je te soutiendrai quoi qu'il arrive. Je veux simplement que tu me respectes et ne fasses pas de conneries.

D'un geste lent, elle tend sa main afin qu'il la lie dans la sienne, et Arthur ne se fait pas prier pour le faire. Le couple se balade dans les rues de la principauté et cela fait du bien au monégasque de ne pas sentir les tensions se faufiler autour d'eux. Il retrouve la sérénité des derniers mois, et cela serait mentir de dire qu'il n'apprécie pas ce calme olympien.

Carla s'arrête devant chaque vitrine de magasins en pointant du doigt certains articles et le pilote rit à chacun de ses interventions, notant tout de même dans un coin de sa tête les références des articles pour les lui offrir lors d'occasions spéciales. La jeune femme est très bavarde et il pourrait se taire pendant des heures rien que pour l'entendre déblatérer des propos tantôt intéressants, tantôt inutiles.

Son sourire solaire est tout ce qu'il aime et il tuerait pour que celui-ci s'ancre sur son visage pour l'éternité. Pourtant, il disparaît bien rapidement pour son plus grand malheur, laissant place à de l'inquiétude qui ne rassure pas le pilote de formule deux.

— Arthur, ce ne serait pas Charlotte avec sa sœur, en face ?

Sans qu'il n'ait le temps de réagir, Carla tire sa main afin de le traîner dans la rue, réduisant bien rapidement l'espace entre sa belle-sœur et lui. Carla prend la jeune femme dans ses bras et salue chaleureusement sa sœur, tandis qu'Arthur reste en retrait, se contentant d'un maigre sourire poli.

Arthur est désabusé par l'allure de Charlotte. Un visage épuisé, des yeux cernés et des émotions camouflées. Une carrure fine, bien trop pour qu'elle soit en bonne santé.

— Ça me fait plaisir de vous voir, dit la monégasque à l'intention du couple.

— Nous aussi, comment tu te sens ? Ça fait si longtemps.

— Ça va, comme je le dis j'ai Valentine alors je me sens mieux.

— Tu viens nous rendre visite à n'importe quel moment tu seras toujours la bienvenue.

— Je sais, je sais.

Ses yeux sombres se plantent dans ceux du châtain et on pourrait y lire une amertume grandissante malgré un faux sourire plaqué sur son visage d'ange. Arthur et Charlotte ne se sont jamais détestés. Ils n'étaient pas les meilleurs amis, mais n'étaient pas comme chiens et chats. Ils se sont toujours respectés et ont toujours essayé de sympathiser afin que la jeune femme se sente à l'aise avec sa belle-famille, mais surtout afin que Charles ne soit pas dérangé par une non-proximité entre sa compagne et son frère.

Aujourd'hui tout est différent certainement.

Arthur se perd dans ses pensées jusqu'à ce que sa compagne salue Charlotte, qui repart rapidement avec sa sœur. Il reste silencieux face au sourire en demi-teinte de Carla.

Sans un mot, il passe son bras autour de ses épaules afin de l'attirer vers lui et de déposer un baiser sur sa tempe. Ils continuent leur balade et le couple oublie cet échange bien étrange avec la compagne du pilote de la Scuderia.

Ses pensées ne doivent pas dévier de son objectif principal ; atteindre le saint-graal dans trois semaines.

□□□

je devais poster mercredi... j'ai une heure de retard ça vaaaa

enjoy et on se retrouve sur night fever !!

-alcools

𝐆𝐇𝐎𝐒𝐓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant