chapitre six

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SEIZE OCTOBRE ━━━━━━━━━━━━━━━━

Arthur arrive en Italie la gorge nouée. Cette altercation avec son frère le chagrine énormément, toutefois il sait pertinemment qu'en se rendant à Maranello cette semaine, il a fait quelque chose que sa famille mettra certainement quelques temps à pardonner. Pourtant, il ne pensait pas à mal. Loin de là cette idée. Décevoir sa famille est un véritable cauchemar mais le jeune pilote a besoin de s'entraîner.

A besoin de se montrer comme étant déterminé. Ce n'est que par force de détermination qu'il parviendra à renverser les montagnes et les obstacles lui barrant la route vers ce titre de formule deux. Le monégasque débarque à Maranello le visage fermé, toujours contrarié par les mots employés par son aîné.

Sans grande conviction, il salue les quelques ingénieurs de la Scuderia qu'il côtoie lorsqu'il se rend à l'usine de la prestigieuse écurie. Ses pas le mènent jusqu'à la salle dans laquelle il est censé patienter tranquillement, toutefois au détour d'un couloir, deux voix s'élèvent. Cela pique sa curiosité et discrètement, le jeune pilote tend l'oreille. Il reconnaît Frédéric Vasseur, le Team Principal de l'écurie au cheval cabré. Arthur devait l'attendre, pourtant son envie d'écouter secrètement cette conversation surpasse sa volonté de rester attendre devant cette porte en se tournant les pouces.

— ... comment est-ce que l'on va faire ?

— Je ne sais pas. Les temps au simulateur de Charles sont bons sur ce circuit. Meilleurs pour le moment que ceux de Carlos. Le développement de la voiture de deux-mille vingt-cinq sera compliqué.

— Le soucis principal est qu'il va falloir trouver un autre-

Le pilote de formule deux s'éclaircit la gorge dans l'objectif de faire part de sa présence, coupant les deux adultes dans cette conversation sur le point de devenir houleuse. Le Team Principal pose son regard dur sur le pilote, et s'adoucit aussitôt. Un sourire sincère prend place sur ses lèvres et le monégasque tend poliment sa main, tout de même mal à l'aise d'avoir interrompu cette discussion.

— Arthur ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Questionne le français. Je t'avais précisé que tu n'étais pas obligé de te rendre en Italie, surtout cette semaine.

— Vous ne m'aviez pas demandé d'être présent cette semaine ? Il fronce les sourcils.

— Je ne t'attendais pas avant la semaine prochaine il me semble.

— Oh, la surprise se lit sur son visage. J'étais persuadé... J'étouffe un peu à Monaco. Puis ce n'est pas en restant sur la principauté que je vais me préparer décemment pour la dernière course de la saison.

— Comment te sens-tu ?

— Bien ! Motivé pour le week-end de course dans cinq semaines, à vrai dire je n'attends que ça.

— Tu es conscient que si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux nous le demander, ou nous en parler ?

Arthur fronce les sourcils en retenant un soupir. Tous lui font part de ce soutien sans qu'il n'en comprenne la cause et le jeune monégasque commence réellement à saturer. Néanmoins, face au Team Principal, il arbore son sourire le plus faux.

— Oui oui, bien sûr. Mais je veux juste m'entraîner, là.

— Carlos est sur le simulateur, si jamais tu veux prendre le temps de discuter avec lui.

Le jeune pilote hoche la tête avant de prendre le chemin inverse, perturbé par cette discussion avec le Team Principal de la Scuderia. Son objectif est clair : s'entraîner des heures entières afin d'être préparé au maximum pour Abu Dhabi et ainsi ne rien regretter s'il venait à échouer lamentablement. Dans les dédales de couloir, il essaie de taire ses pensées inlassablement. Le monégasque est venu jusque Maranello afin de se changer les idées et le voici en train de ruminer comme lorsqu'il se trouve sur la principauté.

𝐆𝐇𝐎𝐒𝐓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant