Chapitre II

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JUN


'' Une tornade. Voilà ce qui représente le mieux cette gamine. Toujours en train de faire bouger l'air et les choses autour d'elle.''

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Je regarde Saemi descendre les marches, avec un étrange mélange d'inquiétude et de peur. Je me rend compte que pendant mon absence, elle est devenu une jeune femme. Elle n'est plus la gamine au pétale de cerisier dont j'ai fait la rencontre il y a onze ans. Une lueur allume désormais ses beaux et grands yeux bruns cacao. Ses longs cheveux noirs ont commencé à prendre une teinte auburn tandis que ses cils demeurent toujours aussi longs et noirs comme le jais. Elle m'arrive maintenant au menton. Et ce qu'elle est mignonne lorsqu'elle lève les yeux vers moi pour me sortir une pique mesquine. Pour me voler mes pommes, c'est la championne. Et je dois avouer, que je ne m'ai las pas de la faire virevolter à bout de bras dans le salon en rigolant. 

Mais après toutes ces années, il y a bien une chose qui n'a pas changé. Et cette chose, c'est mon amour pour elle. Il est vrai que s'il n'en tenait qu'a moi, je le lui aurais déjà avoué. Et j'attends ce moment où je pourrai enfin me confesser à elle. Malheureusement, ce moment n'est pas encore arrivé, et il risque de mettre du temps à y arriver.  

 Vivre avec elle est, depuis quelques semaines, très difficile. Je dois réprimer l'envie de l'observer et de l'enlacer. Je dois garder l'image du tuteur parfait. Ce qui est plutôt dur. Je n'ai que vingt et un ans, et elle seize ans. Au lycée, j'imagine que ce sera encore plus difficile. Surtout si je suis un de ses enseignants. Mais je dois garder la tête haute et garder en tête nos réputations. déjà que la commission scolaire n'était pas sûre de vouloir m'engager, je ne peux compromettre cette nouvelle opportunité. Je suis le plus jeune enseignant que cette école n'est jamais eut. 

Mais trêve de mauvais esprit.

Je prends ma mallette et rajuste ma cravate. Je sais, je fais très chic, comme à mon habitude. Mais Londres est une ville chaude en cette saison. Je me suis donc permis une simple chemise blanche et des pantalons slim noirs. Je vois bien ce que tous les jeunes aiment chez ce vêtement. Ni trop ajuster, ni trop lâche: juste parfait.

Je mets mes lunettes, les mêmes que celles de Saemi je tiens à dire, et je mets mes - fantastique - Converses immaculées. 

Je barre la porte de l'appartement, sors dehors d'un pas tranquille et monte dans ma voiture, garée au coin de l'avenue. 

Un amour interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant