Chapitre IV

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JUN

'' Quel beau travail que de s'occuper de l'éducation de jeunes Anglais complètement sautés dans la tête... Par chance, il y en a visiblement une qui s'intéresse à mon monologue sur la vie.''

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Elle était bel et bien là. Assise dans le fond de la salle. Timide et discrète, elle ne faisait aucune tâche dans le paysage. Pas du tout surprenant. Depuis l'enfance, elle s'est toujours cachée derrière moi lors de nouvelles rencontres. 

La cloche sonne et je me lève pour écrire au tableau: Mr. Maeda, Cours de Philosophie

- Bonjour, je me retourne en souriant a la classe. J'espère que tout le monde a passé une belle fin de semaine. Je suis Jun Maeda, le nouveau professeur de Philosophie. Je remplacerai Mlle. Carter tout au long de son congé de maternité. 

Aussitôt, toutes les bouches de la salle se mirent à piailler des questions tandis que certains levaient la main, le visage renfrogné. J'ai désigné une gamine en avant de la classe. Une petite rouquine avec un appareil dentaire.

- Vous êtes un prof?, elle s'exclame comme une petite folle. Je doute que vous ayez les qualifications nécessaires pour occuper ce poste.

Un mouvement attire mon attention dans le fond de la classe. C'est Saemi qui regarde d'un air mauvais la petite rouquine. Le mouvement qui me fit sursauter c'était le geste brusque avec lequel elle venait de fermer son manuel de philosophie. 

D'un coup, toute la classe suivit mon regard vers elle. 

- Tu veux quelque chose, la chine'tok?, demande une voix désagréable dans la classe.

Le simple commentaire me fait enrager. Et je devine que mon visage vire au rouge juste à l'expression des élèves qui me regardent, apeurés. 

- Qui a dit ça?, je demande en contenant ma rage. Qui a dit ÇA?

Aussitôt, la petite rouquine pointe un garçon dans la deuxième rangée. Un jeune homme costaud  au sourire d'hyène me lançait un regard mauvais. Je soutiens son regard et sors la phrase qui paralyse chaque élève de niveaux lycéens de ce monde:

- Une semaine de retenue, Mr. Davis. 

Sa mine moqueuse s'efface aussitôt, laissant place à une rage mal contenue. Devant toute ma classe, apeurée par les sautes d'humeur de ce garçon bipolaire, il se lève d'un bon et sors du cours en coup de vent. 

Sans afficher ma surprise, je continue mon cours, conscient du regard étonné de Saemi posé sur moi.

Un amour interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant