Chapitre 1

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Brazzaville, Congo.

ELENA GONGARAD

7 heures 35

— Elikia dépêche toi s'il te plaît, sinon nous finirons par être en retard, dis-je en sortant de la maison avec mon sac à dos sur l'épaule gauche et mes airpods.

— J'arrive, je vais juste chercher ma colle que j'ai oublié en haut, dit-elle en remontant les escaliers deux par deux.

Je me dirige vers la voiture où Chloé y est déjà. Elle me fait un bisou et je m'installe en attendant la retardataire Elikia.
Elle arrive enfin et tonton Romarick, le chauffeur peut enfin démarrer. Les militaires ouvrent le portail et nous sortons. La plupart des chefs militaires au Congo ont pour gardes, gardiens, chauffeurs des militaires et c'est le cas de mon père : le Général d'État-major Innocent Gongarad.

— Alors comment vas-tu ce matin petite Elena? Me dit tonton Romarick en sortant la voiture de la maison.

— Je vais bien et toi? Je dis en le toisant du coin de l'oeil.

Depuis quand il me fait la causette ? Je déteste lorsque les employés m'adressent la parole.

— Hum moi aussi ça va, merci.

J'acquiesce juste et remets mes écouteurs. Tonton Romarick est notre chauffeur depuis que je suis en 3e, et j'avoue qu'il me supporte mieux que nos anciens chauffeurs, apparemment je suis insupportable...

8 heures 03

Nous arrivons à l'école, et chacune de nous se dirige vers sa salle de classe. Vers le fond de la classe, mes amies Noa et Destinée sont assises entre elles en train de discuter, comme d'habitude sans mentir.
À vrai dire, on ne se mélange pas vraiment aux autres. On préfère rester de notre côté.

Je rejoins donc les filles et j'ai juste le temps de les saluer avant que le professeur de Mathématiques ne fasse son entrée. Et c'est parti pour 3 heures d'affilée, un lundi à 8 heures en plus, quelle supplice s'il vous plaît...

Je suivais attentivement le cours car il porte sur la trigonométrie, un chapitre que je ne comprends pas très bien, lorsqu'on frappe à notre porte, c'est la directrice, elle entre donc et nous nous levons signe de politesse. Elle n'est pas seule, elle est accompagnée de deux élèves, une fille et un garçon qui se ressemblent d'ailleurs.

— Bonjour très chers élèves, alors je vous présente Maïa et Ylan Gérard, vos nouveaux collègues de classe. Dit-elle toute souriante. Sur ce, je vous laisse et j'espère que vous les intégrerez bien.

Heureusement qu'ils arrivent à la 2e semaine de la rentrée. De toute les façons, cela m'importe peu qu'il y ait des nouveaux.

— Prenez place. Dit monsieur Piquet notre professeur de Mathématiques.

— Encore des Mundélés*. Dit Noa en roulant des yeux.
*Mundélés: des blancs, des métis, les Congolais aiment aussi employer ce mot pour désigner les personnes de peaux claires.

— Je t'ai entendu madame. Dit Destinée les sourcils froncés.

J'ai failli éclater de rire. Noa a un sérieux problème avec cette race, toujours là à les charrier. Pourtant Destinée qui est son amie est métissée mais bon. Les deux nouveaux arrivants le sont également.
Le cours reprend et nous restons calmes, avec monsieur Piquet c'est aller dehors tout le temps donc mieux vaut qu'on soit calme...

11 heures 00

La sonnerie vient de retentir, monsieur Piquet sort en même temps de la classe, très ponctuel ce professeur. Nous avons donc 1 heure devant nous avant de reprendre les cours.

LIBOKO YA NZAMBEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant