Chapitre 11

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N O A

- Tu parles sérieusement Éléna ? Je lui demande choquée.

- Mais pourquoi ça te choque tant que ça ? Destinée me demande les sourcils froncés.

- Mais ça ne t'étonne pas toi ? Je lui demande perdue. Je pensais que ce serait Ryan moi.

Eléna éclate de rire.

- Quoi ? Ryan ? Jamais de la vie, elle se défend.

Je suis vraiment perdue. Comment ça Brandon ?

- Et puis Noa, tu te souviens pas qu'Eléna était complètement gaga de Brandon quand on était au collège ? Perso, ça ne me choque pas tant que ça, Destinée me rappelle.

...

Maintenant qu'elle en parle, tout me revient. C'en était presque évident.

[...]

Ça fait plusieurs jours que je ne fais que penser à la même chose.
Comment se fait-il que Brandon soit le crush d'Eléna ? Ça peut pas être possible.

Encore une fois, je prends mon téléphone et clique sur ma conversation avec le concerné. Est-ce qu'il se jouerait de nous ? Donc ce qu'il me dit à moi, il le dit certainement à elle aussi ?

Non Noa arrête de te faire des idées, elle n'a jamais dit qu'il sortait ensemble ou qu'il était réceptif à ses sentiments. C'est sûr qu'il ne sait même pas qu'elle est amoureuse de lui.

Cette pensée me rassure. Mais en vrai, et si elle ne nous avait tout simplement pas tout dit ? Et que... les deux sortent ensemble ? Je serais donc la roue de secours ?

C'est la première fois que je pense autant de temps. Je pensais que ce genre de choses n'arrivait qu'aux autres filles. Mais je me rends compte que je suis piquée. Seule une fille amoureuse peut se comporter de cette façon et qu'est-ce que je déteste me poser autant de questions.

Je prends mon coussin et l'appuie sur mon visage pendant que je me libère en criant. Comment je suis censée faire du coup ? Le laisser à ma copine ? Mais et si c'était moi la première à qui il est venu parler ? Je devrais le laisser comme ça?

C'est quoi ce bourbier ?

A S T R I D

Le marabout fait des mouvements bizarres avec sa tête comme s'il recevait des informations. Une sorte de bois rouge avec des rafias et des clochettes est dans sa main alors qu'il fait appelle aux «ancêtres».

Je n'ai pas besoin de vous dire que je suis terrorisée. Souvent je me demande pourquoi j'ai quitté Chypre pour me fourrer au Congo. Chez moi, on connaît pas tout ça, les cases avec des papiers peint rouge, des calebasses où on met les photos des gens et des allumettes pour les ensorceler. N'en parlons pas des bougies rouges et noires que je vois au sol depuis que je suis rentrée dans ce lieu hideux.

- Taisez-vous ! Crie le marabout. Taisez-vous, taisez-vous, ne cesse de répéter le marabout.

Je vous assure que j'ai sursauté. J'essaye de bousculer Yasmine pour lui dire qu'on doit s'en aller mais celle-ci semble aussi concentrée que si elle priait.

Le marabout tourne deux fois sur lui-même avant de pointer son instrument vers moi.

- Taisez-vous ! Arrêtez de parler madame.

Apeurée, je tremblais sans bouger une seule partie de mon corps. Je le regardais la bouche légèrement ouverte. Comment ça me taire ? Je ne parle pas pourtant, enfin simplement au fond de mon cœur.

LIBOKO YA NZAMBEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant