Chapitre 2

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ELENA GONGARAD

__Non Aïcha ! Mais tu te prends pour qui pour me dire ce que je dois faire ? Je dis en tapant sur la table.

Nous étions en train de prendre notre petit-déjeuner avec mes sœurs lorsque, une de nos servantes renversa le thé préparé pour ma belle-mère sur moi.
Et légitimement, je me suis emportée. Cependant, il ne fallait pas parce qu'Aïcha, la plus jeune de nos servantes qui se croit d'ailleurs pour une sainte a commencé à me faire la leçon. Comme quoi, on ne crie pas sur ses aînés, et patati et patata. Si elle ne voulait pas que je lui crie dessus, il fallait qu'elle fasse attention.

Le regard insistant d'Elikia sur moi m'énervait davantage. Je voulus quitter la table lorsque mon père fit son entrée, accompagné par maman Lisette. Il la tenait fermement et elle était pâle, elle semblait malade. Depuis quelques mois j'ai l'impression qu'elle est malade.

__Que se passe t-il ici ? Demande papa les sourcils froncés.

__C'est Elena, s'empresse de répondre Elikia.

__Je veux qu'Aïcha soit renvoyée, je dis en quittant la table contrariée.

Malgré que je quittais la salle à manger, je sentais le regard de mes parents, de mes sœurs et de ces servantes sur moi.
Je monte rapidement les escaliers pour arrêter ce moment troublant et m'enferme à double tour dans ma chambre. Je prends mon téléphone, mes écouteurs et mets de la musique.

Lorsque j'écoute de la musique, c'est en fonction de mes émotions. Par exemple, lorsque je suis triste, je mets une chanson du même style. Souvent, je remarque plus-tard que mon état se détériore et je me mets à pleurer. J'avais donc fait des recherches et j'ai lu qu'il était conseillé d'écouter de la musique joyeuse lorsqu'on triste, mais c'est clairement impossible pour moi.

J'arrête la chanson car je viens de recevoir un message, c'est Brandon.

Messagerie téléphonique :

Lui : Salut Elena, tu peux me dire ce que tu as eu la dernière fois ? Depuis, on ne s'est pas reparlé.

Il parle sans doute de la fois où nous devrions parler mais que je l'avais laissé en plan.

Moi : Je suis désolée Brandon je n'avais pas pu rester, la colère avait pris le dessus sur moi à cause d'une certaine situation. Mais est-ce qu'on ne peut pas se parler demain à l'école ?

Lui : Je vois. Demain ? Tu es certaine que tu ne me referas pas le coup 😂 ?

Moi : Non, promis 😂.

Lui : D'accord, mais c'est cette fois où rien je te préviens.

Moi : Oui c'est bon.

J'éteins mon téléphone et souhaite remettre mes écouteurs lorsqu'on frappe à ma porte bruyamment.
Je me lève énervée et me dirige vers celle-ci.
Je m'apprête à crier sur la personne qui ose frapper de cette manière lorsque je vois Elikia s'enfuir en criant qu'on avait besoin de moi dans la cuisine. Elle a bien fait de s'enfuir, elle savait bien que je l'aurai grondé sinon.

Je souffle avant de porter mes claquettes et descendre. Je me rends dans la cuisine où se trouve Aïcha en larmes. Je fais un sourire furtif satisfaite de la voir autant triste, c'est ce qui arrive lorsqu'on manque de respect à ses patrons. Je ne suis pas du tout mauvaise, je le crois que j'ai tout à fait raison.

Je croise les bras et m'adosse contre la porte en la regardant avec une fausse mine triste. J'explose de rire et commence à lui parler.

__Tu vois Aïcha ? C'est mieux de ne pas me chercher. Tu dis que je suis une pourrie gâtée, que je suis orgueilleuse, mais cette fille que tu traites ainsi a pleinement le pouvoir de te virer, je continue méchamment.
Et c'est ce qui se passe, tu prends tes affaires et tu dé-ga-ges.

__Elena, pardonne moi, mille pardons je t'en supplie. Si tu permets qu'une telle chose m'arrive aujourd'hui, ce n'est pas seulement moi qui vais périr mais également ma famille.

Elle est recroquevillée sur elle-même par terre, adossée aux tiroirs. Elle ne me fait pas beaucoup de peine à vrai dire. Si c'était quelqu'un d'autre, peut-être. Mais elle, elle parle tout le temps de moi à ses collègues et ce, d'une manière négative. Je sais que la plupart des gens autour de moi le font, mais elle, elle le fait ouvertement.
Ce sont juste les conséquences de ses actes qui surgissent.

J'allais quitter la cuisine lorsqu'elle m'appela encore.

__S'il te plaît Elena, que veux-tu que je fasse pour pouvoir rester.

Je m'arrête net et dessine un sourire de satisfaction avec mes lèvres.
Quand je vais raconter ça aux filles, elles tomberont des nues, c'est certain.
Je me retourne vers elle.

__Mets toi à genoux et demande moi pardon.

Elle me regarde les yeux écarquillés.

__C'est ça ou rien, je siffle.

__Je suis plus grande que toi Elena, elle dit choquée.

__Tu peux juste avoir 23 ans, ce n'est pas si grave, allez.

Elle baissa la tête honteuse, mais je savais qu'elle savait qu'elle n'avait pas le choix.
Elle commençait à venir me toucher les pieds mais je recula. Je l'ai filmé.

__Tu vois Aïcha, je suis méchante oui, mais je connais mes limites. Contrairement à toi, tu ne te fatigues pas de parler de moi à tout bout de champs ? Je sais tout ce que tu dis sur moi Aïcha, et je t'assure que si ce n'était pas pour ta famille tu ne serais plus ici. Maintenant va dire à tout le monde qu'Elena est méchante ou je ne sais quoi encore. Oui, retourne encore dire que la méchanceté d'Elena t'a permis de rester ici.

Je la regarde avec mépris, exaspérée. Et retourne dans ma chambre. Elikia se tenait dans l'encadrement de la porte me souriant.

Je la regarde drôlement et remets mes écouteurs. Il semblerait qu'elle ait assisté à toute la scène.

LIBOKO YA NZAMBEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant