Chapitre 5

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L É N A

— Non papa, tu as vu par toi-même. Il y avait énormément de gens dehors et ce sont tous ma famille en Christ. C'est vrai qu'il est vingt heures mais j'étais en sécurité.

Je voyais bien sur son visage, qu'il n'était pas du même avis que moi. Et à vrai dire, ça ne m'étonne pas. Depuis que je leur ai annoncé ma conversion, les réticences fusent de partout. En plus, ils ont appris que je prie à ICC et c'est encore pire depuis. On entend toute sorte de choses sur mon église dans le pays, donc ce n'est pas très étonnant.

— La prochaine fois, je ne viendrai pas te récupérer, m'informe t-il d'un ton sévère. Imagine un peu que j'étais déjà rentré ? Comment aurais-tu fait ? Hein ?

Je le regarde, un peu étonnée.

— Je ne sais pas, mais je me serais certainement débrouillée comme je peux, je lâche simplement.

Je pose ma tête sur la vitre et ferme mes yeux. Je n'aime pas beaucoup discuter, à la limite ça me fatigue de toujours trouver des arguments pour me justifier. Jusqu'à lors mes parents me tolèrent, mais Seigneur est-ce que ça va durer longtemps ? J'ai l'impression que plus on avance, plus ils s'irritent contre ma Foi. Mon cœur rempli de questions, je ferme mes yeux pendant quelques minutes.

Ma bonne humeur revient lorsque je ressasse dans mes pensées, ces instants glorieux dans la Présence de Dieu. J'aimerais beaucoup que Dieu m'utilise dans la guérison. Je voudrais bien que Kassim aussi... soit guérit.

[ ... ]

Le lendemain

— Jadenou ? Me réveille mon petit-frère avec mon surnom.

Je me frotte les yeux pour dégager la substance qui m'empêche de bien les ouvrir. Je vois mieux et je pose mon petit-frère sur mes cuisses.

Il ne dit plus rien et me regarde calmement. Ses doigts s'entrelaçant les uns aux autres, il paraît gêné.

— Oui Kassim ? Demandé-je pour le pousser à parler.

— Kassim, soif. M'informe t-il.

Je lui prends par la main et on se dirige vers la salle à manger pour lui prendre de quoi boire dans la bombonne d'eau.

Il buvait les yeux rivés dans son verre lorsque le vase préféré de maman se brisa au sol. Automatiquement, mon corps frémit et Kassim lâcha son verre d'eau. Je me tiens les oreilles à cause du bruit que le verre fit au contact du sol dur.

Papa venait vraiment de faire une bêtise. D'abord, il casse le vase préféré de sa femme et ensuite il déclenche une crise à son fils. Kassim est autiste et par conséquent il n'est pas vraiment comme les autres enfants de son âge.

Sa respiration s'accélère dans les minutes qui suivent l'incident et papa le porte dans ses bras pour le poser sur le canapé. Alors que j'avais pris un coussin du canapé pour faire du vent à Kassim, maman sortit au salon, paniquée.

— Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ? Demande t-elle la main sur le cœur.

Je regarde papa et ce dernier ne lui lança qu'un simple regard rempli d'excuses. C'est vraiment incroyable han.

LIBOKO YA NZAMBEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant