Chapitre 6

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É L É N A

Elle me rappelle pour la troisième fois, et je finis par décrocher.

— Donc moi je t'appelle et tu ne réponds pas ? Éléna je suis ta copine ? S'enflamme t-elle directement.

— Oh mais maman, y a pas le feu. Je n'avais pas mon téléphone sur moi, mentis-je.

J'avais bien l'insolence dans la voix.

— C'est à qui que tu t'adresses comme ça ? Elle me blâme plus sévèrement. Je suis ta mère, pas ta copine Éléna. Ses conneries là d'enfants gâtés tu les fais avec tes camarades, moi j'ai vu la pluie avant toi tu m'entends ?

Je roule des yeux, agacée par son discours.

— Réponds moi quand je te parle.

Mon écran vibre et je remarque qu'elle a lancé un appel vidéo. J'ai vraiment envie de m'arracher les cheveux là. Pourquoi elle ne me fout pas la paix ? C'est la seule personne que je respecte un minimum sur terre, alors qu'elle ne fasse pas les choses pour me pousser à lui manquer de respect aussi.

Je parle, je parle, mais je sais que je suis incapable de tenir tête à cette femme. Elle me fait bien trop peur.

Malgré ma contestation intérieure, je décroche à son appel vidéo. Pour mieux la voir, je dépose le téléphone contre la carafe d'eau posée sur la table à manger et prends place sur la chaise.

— J'ai vraiment envie d'insulter tes ancêtres han, regarde ta face. Elle me dévisage.

Je rigole, faussement offusquée par ses propos.

— Mais maman, tu t'insultes toi-même aussi n'oublie pas que je suis ton portrait craché.

— Eh sans effets ! Ne me dis plus des choses comme ça, elle rejette mes paroles. Si tu étais mon portrait, tu ne serais pas en train de faire ce que tu fais là.

Levant mes yeux au ciel, je lui demande de quoi est-ce qu'elle parle exactement.

— Tchuips ! Ton frère m'a tout raconté Éléna. Je vais te parler en quelle langue pour que tu puisses changer ? Hein, ma fille ? En quelle langue ? Insiste t-elle une nouvelle fois.

Je fais passer un cure-dent dans mes doigts pour en retirer les détritus alors que ma mère continue son monologue. Je la fixe droit dans les yeux pendant qu'elle continue.

— Je t'avais déjà parlé ! Je t'avais dit de prier pour ton esprit de colère là mais comme d'habitude tu n'en fais qu'à ta tête. Elle marque une pause, Pourquoi est-ce que je n'ai pas une fille pieuse, han Seigneur ? Se morfond t-elle.

— Attends maman... Tu es vraiment en train de me comparer là ? Je me concentre enfin sur elle.

Je sentais déjà un goût amer monté dans ma gorge. Un goût de nervosité, une nervosité mélangé à de la détresse. Non, pas venant d'elle.

Aussitôt, elle remarque mon changement d'attitude et reformule ses dires.

— Non pas dans ce sens ma fille, elle use d'un ton plus calme, tu es toi et tu dois rester authentique. Mais ce que je dis c'est que tu dois changer tes défauts. Tu ne peux pas passer ton temps à être désagréable avec les domestiques, à les crier dessus comme si elles étaient tes camarades alors que ce sont tes aînés ! Tu me comprends là ? Me demande t-elle pour se rassurer.

Sauf que, ses paroles sont balayées par mon cerveau d'une traite. Ils ne sont même pas analysées mais automatiquement éjectées.

— Je t'avais dit et je te le répète encore, dans la vie on est bénit parce qu'on respecte nos aînés. Mais si on ne le fait pas, on s'attire gratuitement des malédictions et on se ferme des portes Éléna.

LIBOKO YA NZAMBEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant