TW : violence
Jérémie libéré
─ Humain Jérémie, nous te remettons la croix d'Aluna pour tes faits de bravoure.
L'extérieur bleu de la planète des limaces, des Aadans donne un paysage étrange auquel je suis habitué. Le vent est frais et les deux soleils rouges réchauffent mes paupières.
J'ai sauvé la capitale des Aadans en emmenant une bombe au large et en détruisant l'état-major des araignées. Le roi des singes a été abattu par une arme à longue portée de mon invention. Face à ces pertes majeures, les ennemis de toujours se sont réunis autour d'une table pour discuter et les armées vont être démobilisées.
Des soldats sont déjà manquants, Syyr n'était plus là un matin et mon inquiétude est grande sur la façon dont ils nous libèrent.
J'ai eu l'honneur de rester pour recevoir la médaille.
La capitaine Zeronleo m'a confirmé les rumeurs qui agitent nos rangs : ils n'ont plus besoin de nous. Elle m'a juré que tous les soldats ont été libérés et que ce serait bientôt mon tour.
La cérémonie terminée, je suis convoqué chez Grice, le savant qui m'a modifié à de nombreuses reprises, celui qui m'a accordé les taches de rousseur et arrangé. L'inquiétude me tenaille sur mon sort, des années se sont écoulés, cent sur Terre, sans que je change.
J'allais parler, mais il me devance.
─ Ote ses idées stupides de ta tête, tes compagnons ont tous été renvoyé sur leur planète.
Je souffle de soulagement, malgré moi.
─ Cher humain Jérémie, nous te proposons de te renvoyer sur Terre, certes cent années se sont écoulées mais tu retrouveras ton peuple. Nous ne pouvons pas effacer ta mémoire de ces années que tu as vécu.
─ Là comme ça, vous pouvez me renvoyer chez moi ?
Il hoche la tête, amusé.
Je ne vois pas pourquoi cela m'étonne, ils font tellement de choses étonnantes.
Retourner sur Terre, pourquoi pas. Cependant, cent ans sur ma planète c'est beaucoup. Je ne sais pas si j'ai envie de m'adapter à cela ou alors je reste ici, c'est Aluna chez moi désormais et depuis bien longtemps. L'administratif me rattrape, des réflexes que je croyais avoir oublié.
─ Et je vais faire comment sans papier, sans argent ? Sur une Terre où je n'ai plus ma place ?
─ Nous te fournirons de quoi fabriquer de l'argent et une identité, ce n'est rien du tout ! Sinon ...
Sinon nous pouvons aussi tenter quelque chose d'inédit sur lequel je travaille ?
Son ton hésitant me fait lever un sourcil.
─ Le voyage dans le temps, je voudrais tenter de te ramener pile au jour et à l'heure où nous t'avons prélevé.
Je n'aime pas quand il emploie ce mot. Il le lit dans mon esprit et m'adresse une mimique d'excuse.
Je n'avais jamais espéré pouvoir revenir sur Terre un jour. Que ce soit dans le futur ou le présent, le problème c'est moi, j'ai tellement changé.
Je prends ma médaille en ornarium dans ma paume. C'est ce que je suis désormais, un soldat mercenaire ! Comment pourrais-je à nouveau enseigner dans un collège avec des élèves indisciplinés ? Comment se fait-il même que je m'en rappelle encore ? Mes échecs amoureux, les trahisons de mes ex, mes problèmes de dos, ma myopie, tout cela est tellement lointain !
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OS DE SF - L'univers des Markalan et autres histoires- BL
FantasiVoici quelques OS de SF qui peuvent se lire indépendamment. Plus tard, je développerais peut-être ces histoires pour en faire un roman, mais pour l'instant je me suis fait plaisir dans des textes rapides. Les deux premiers OS, font partie de l'univ...