Anabel
Dimanche fin d'après-midi,
Je descendis du taxi qui me déposait devant ma maison d'enfance. Elle n'avait pas changé. Elle était identique à toutes les autres qui constituaient le quartier. Un petit pavillon blanc au toit bleu.
J'avançai dans l'allée en trainant lamentablement mes incommensurables colis. Je le vis, Franck Hemley, mon père. Il s'occupait des massifs, c'était une des activités favorites de ma mère. Elle n'était plus là pour en prendre soin, alors il continuait de le faire pour elle.
Il avait les cheveux encore plus grisonnants que la dernière fois que je l'avais vu, son visage semblait plus creusé.
Il releva la tête et m'aperçut. Il se redressa complètement, je ne pus me retenir de courir vers lui. Il me prit dans ses bras et je me mis à pleurer contre lui.
-- Pardon papa. Je suis désolée. Je n'aurais pas dû, pardonne-moi.
Il se mit aussi à pleurer.
-- Ma petite fille, mon Anabel. Tu es rentrée à la maison, enfin.
Il me serra davantage contre lui en embrassant mes cheveux. Puis il prit mon visage dans ses mains.
-- Laisse-moi te regarder, tu m'as tellement manqué. Tu es magnifique ma puce, mais attends
Il me dévisagea. Son regard se posa d'abord sur la cicatrice de ma mâchoire puis sur celles que la robe que je portais laissait apparentes.
-- Qu'est ce qui t'es arrivée ma puce ? Comment tu t'es fait ça ?
-- C'est une longue histoire papa.
-- Ça tombe bien j'ai tout mon temps, et je viens de faire du thé.
Il embrassa mon front, récupéra mes valises que j'avais lâchement abandonné en bas de l'allée, et nous fit entrer dans la maison.
Rien n'avait changé, ici, tout était resté comme dans mon souvenir. L'entrée arborait toujours la petite console sur laquelle des cadres photos étaient positionnés pêlemêles. Je les parcourus du regard.
Elles étaient toutes là, il y en avait même une nouvelle. Celle d'une petite fille joufflue aux cheveux roux bouclés avec un regard perçant émeraude. Sûrement une de ma mère petite qu'il avait dû retrouver dans des vieux cartons.
Malgré les années qui s'étaient écoulés, cet endroit était resté figé dans le temps. Tout était encore comme elle l'avait décoré, jusqu'au moindre petit bibelot.
Je pris conscience que je n'avais pas été la seule à m'être arrêter de vivre en quelque sorte après son départ. Mon père entretenait toujours son souvenir, j'en eu de la peine pour lui.
-- Ta chambre n'a pas bougé depuis la dernière fois. Si tu veux t'installer, déclara-t-il en me lançant un clin d'oeil pendant qu'il déposait mes bagages dans l'entrée.
-- Ça ne t'embête pas que je reste ? demandai-je mal à l'aise.
-- Pourquoi ça m'embêterait ? Tu es ma fille. Cette maison ta vue grandir. Tu es chez toi ici et tu le sais, dit-il d'un ton protecteur.
-- Alors tu n'es pas fâché ou en colère après moi ? Après tout ce temps, je pensais que tu m'en voudrais et que tu refuserais même de me voir.
Des larmes coulèrent de nouveau sur mes joues. Je ressentis péniblement la déchirure de rejet que Joshua venait de faire naître en moi. Celle-là même qu'ils avaient sûrement dû ressentir eux aussi par ma faute quand j'étais sortie de leurs vies sans explications.
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Écorchés Tome 1 (Correction)
RomanceJoshua Bennett est l'un des hommes les plus influant de L.A, mais il est aussi un fantôme ne laissant que la mort sur son passage. Il ne devait honorer qu'une simple dette de sang en protégeant cette femme meurtrie. Il était loin de penser qu'elle l...