Chapitre 8 - Hanna

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J'ai passé la soirée à contenir une émotion que je ne sais pas gérer. La seule chose que je sais c'est que j'ai envie de pleurer. J'ai ces foutues larmes aux bords des yeux mais je ne sais pas pourquoi. Je n'arrive pas à savoir, si c'est le vain espoir que me laisse transparaitre ce PhoenixD ou si c'est simplement que je commence à accepter qu'il est grand temps que je laisse le passé derrière moi et que j'avance. Ces larmes sont probablement le signe de ça. Néanmoins, je me rend compte à quel point c'est dur de laissé le passé s'en aller. Ce n'est pas dur, c'est simplement douloureux de laisser le passé s'en aller. C'est douloureux d'abandonner une partie de nous même. C'est douloureux d'abandonner ce qui nous a défini depuis tout ce temps. C'est douloureux de se dire que tout ce qui nous définissais jusque là appartient au passé. C'est douloureux de laisser partir un temps révolu. Un temps qui ne reviendra plus. Des instants qui aussi douloureux soient-ils étaient devenu le fondement de ce que je suis.

Je n'ai jamais eu un passé très glorieux, un père absent, un beau-père maltraitant, une mère qui subissait tout cela. Ma mère m'a toujours dit qu'elle avait eu un seul amour dans sa vie et c'était mon père. Lui a disparu de mon pays d'origine quelques mois après ma naissance. Au fond je crois que ma mère ne s'en ai jamais remise, et moi, j'ai grandi avec cette sensation d'inachevée. L'impression de ne jamais être entière. C'est bête certainement, mais, depuis que je suis chez les Angels, j'ai cette sensation d'être à nouveau presque entière. Je sais que mon père était un biker. La seule chose dont je suis certaine c'est que j'ai débarqué dans le bureau de Léo, je lui ai montré la photo de mon père et je suis repartie avec un cuir sur le dos et une famille pour la vie.

Je ne pose pas de questions, on me demande de faire quelque chose et je le fait. Je n'ai jamais posé de questions dans ce foutu bureau qui a signé un nouveau tournant de ma vie. Léo m'avait promis qu'il trouverai des informations sur mon père et c'est chose faites. Tout ce que je demandais en partant de France, c'était des réponses et maintenant que j'ai mes réponses délicatement ranger dans un dossier, je suis incapable de l'ouvrir. Je ne sais pas ce qu'il me retient. Je sais que Léna me dirait que chaque chose se fait en temps et en heure et surtout quand on est prêt. Peut-être que je ne suis pas prête à ça.

Cela fait une heure que je tourne en rond dans ma chambre en attendant que mes larmes se décide à couler, où alors simplement que cette foutu sensation me laisse enfin en paix. Néanmoins, ni l'une ni l'autre des choses s'imposent à moi. De rage, je lance le premier objet qui me tombe dans les mains contre le mur. A cette heure-ci, je me doute que mon voisin de chambre doit dormir et a du se réveiller. Globalement, je lui laisse cinq minutes avant de cogner à ma porte. J'ai manqué mon coup, j'ai à peine le temps de respirer qu'on frappe à ma porte.

Je me rapproche de la porte doucement et fait résonner ma voix la plus douce possible pour tenter d'étouffer la rage et la peine qui se mélange dans ma voix.

- Oui ...

La voix de Pink résonne derrière la porte. Sa voix contrairement à son regard est toujours bercer d'une chaleur particulière, un espèce d'éclat de joie que je ne saurais décrire.

- Hanna ?

Mon prénom résonne comme une question, une fois de plus je ravale mes émotions et je tente de prendre une voix la plus rassurante possible.

- Oui Pink.

- Tout vas bien ?

Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais à cet instant précis, j'ai besoin d'un ami, d'un frère, j'ai besoin de confier mes peines à quelqu'un. Sans plus réfléchir, j'ouvre la porte. Je tombe nez à nez avec un Pink au visage inquiet. Son regard est toujours aussi froid mais ses traits sont suffisamment expressifs pour que je lise une réelle inquiétude sur son visage. Lorsque mon visage sort de la pénombre de ma chambre. Il ne faut qu'une fraction de seconde pour que Pink se ressaisisse, il renfile un masque serein comme si c'était le seul moyen pour lui de se montrer rassurant. D'un geste peu sur, il tend sa main vers moi. Je plonge dans son regard quelques secondes et il ne m'en faut pas plus pour comprendre ce qu'il me propose un verre.

Tome 4 // Angels Of Hell : PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant