Une nouvelle journée commence. Tel le lâche que je suis, je suis parti de bonne heure ce matin. J'ai ouvert le garage aux aurores. Cette fois-ci, je vais utiliser mes compétences de mécanicien. Cela faisait longtemps que je n'avais pas déposé mon cerveau. La mécanique, il n'y a que ça de vrai. Tout fonctionne comme cela doit fonctionner. Il n'y a pas de surprise avec la mécanique. Si chaque pièce est à sa place, tout fonctionne correctement. C'est ce qui me plaît le plus dans cette discipline.
Pour le moment tout est calme, seul le bruit des outils vient briser le silence qui m'entoure. Un cerveau posé, le silence, il n'y a rien de mieux pour oublier qu'un moteur n'est pas comme le cœur d'une personne. C'est dans ces moments-là, quand tout roule carré que ça me permet de faire tourner correctement mon esprit. Je sais que lorsque la journée s'arrêtera, que lorsque la moto sur laquelle je suis en train de bosser sera réparer, mes pensées reprendront leur cours.
Je pousse un long soupir en finissant de démonter le filtre à air de cette HD. Une voix rauque résonne derrière moi.
- C'est peu de le dire.
Je me retourne en sursaut et découvre Pine, appuyé contre le chambranle de la porte du garage. Cet homme est un de mes plus vieil ami. C'est lui qui m'a accueilli quand j'ai pris ma route pour les nomades. Malgré les années qui ont passé, son aura résonne toujours de la même façon. Il a cette puissance qui émane de lui et en même temps, cette humanité débordante. C'est un peu comme si toutes ces années à la tête d'un club de biker n'avait pas affecté son âme. C'est étrange, chacun d'entre nous sait que notre implication dans un club nous change. Pine a connu la période où l'on ne discutait pas, je suppose que son tableau de chasses est aussi étendu que le mien pourtant, il reste le même.
Perdu dans mes pensées, je ne l'ai pas vu s'avancer vers moi. Il hoche ma tête vers mon téléphone posé sur ma desserte.
- Ton téléphone sonne.
Je hausse les épaules. Pine m'adresse un regard interrogateur.
- Ce n'est pas important, tu es là.
Il sourit avant de me tendre la main pour que je me relève. Je la saisis, et me relève sous l'impulsion qui me donne. Je m'essuie les mains sur mon jean, et puis je tourne la tête vers lui. En l'espace d'un instant, je comprends que j'ai à faire à mon Pres'. Je me racle la gorge avant de poser la question :
- Besoin de moi ?
Il hausse les épaules non chalamant, une micro-expression de gêne passe sûr son visage. Je ne voulais plus faire le sale boulot, mais à la tête de mon Prés' je comprends rapidement qu'il va avoir besoin de mes compétences. Je pose donc les questions qu'il faut :
- Ou, qui et quand ?
Il grimace ce n'est pas de la gêne, mais plutôt une mimique de douleur. Je comprends alors que c'est en rapport avec Hanna. Pas besoin d'être devin, je savais qu'à un moment donné, il allait me solliciter pour ça. Même si Dead et Math sont des artistes, je reste celui qui a le plus d'expérience quand il s'agit de faire disparaître les gens, vite et bien. Le silence s'étire entre nous, quand des bruits de pas se font attendre. On se retourne d'un même mouvement et nous découvrons Léo. Il hoche la tête en direction de Pine. Léo plonge son regard dans celui de mon Pres', il se joue une conversation silencieuse dont ils ont le secret. Léo finit par répondre à mes questions :
- Augusta, deux mexicains que Dead et Math ont identifiés comme celui qui était sur la vidéo. Il traîne dans un bar à la sortie d'Auguste. Vite et bien, comme d'habitude.
Je n'ai pas besoin de répondre à ça. Je hoche la tête, range mes outils dans le plus grand des silences. Mon esprit a repris sa ronde carrée. Je ravale une émotion qui s'est logée dans ma gorge. C'est douloureux, mais c'est pour elle.
VOUS LISEZ
Tome 4 // Angels Of Hell : Phoenix
RomanceHanna : On sait tous ce que ça nous coute de mettre les pieds dans ce monde. Certains y laisse leur part d'humanité, d'autre y laisse une partie d'eux même, et d'autre, comme moi, y laisse tout. La seule question que je me pose, c'est comment me r...