Gueule de bois

34 5 7
                                    

Je ne me suis rendue compte de la quantité d'alcool que nous avions consommé à cette soirée qu'en me réveillant ce matin, dans le lit de Malfoy. Ma première pensée a été "Mais qu'est-ce que je fous là, putain ?"  puis lentement, les souvenirs d'hier me sont revenus à l'esprit.

La danse avec Pansy. Le gage de Draco. La petite crise existentielle de Blaise. Notre dispute. Malfoy qui m'invite dans sa chambre. Nos confessions. Et enfin, j'ai littéralement chauffé le blond, et je le remercie pour sa raisonnabilité. Bien que coucher avec lui ne serait pas une corvée, je suis d'accord sur le fait que j'aimerais mieux m'en souvenir.

  Mais ça reste entre nous, n'est-ce pas ?

Je m'étais levée, sans bruit, retirant le bras marqué de Draco d'autour de ma taille. Ma baguette m'indiquait 05:47, l'heure parfaite pour ne pas me faire remarquée dans les couloirs pendant que je rejoignais ma chambre. Au moment où mes pieds rencontrèrent le tapis de la chambre du blond, je sentis de fortes pulsations dans mon crâne, ces derniers me faisant grimacer de douleur. 

"-Putain..."  murmurais-je, ma main droite se posant sur le côté de ma tête. Mes yeux se posèrent sur Draco, toujours endormit. Son visage semblait tellement détendu, à ce moment là. Sa mâchoire n'était pas contractée comme à son habitude, il n'avait pas les sourcils froncés et sa respiration était calme et régulière. 

Comme tu as l'air de souffrir, habituellement, trésor.

Je traversa les derniers mètres me séparant de la porte de son dortoir, et entama mon chemin pour retrouver ma chambre. Je posa doucement ma main sur la poignée, priant pour ne pas tomber sur une Pansy réveillée ou accompagnée d'un autre élève.

Mais le dortoir était vide. Pansy, où as-tu dormit ? Ou plutôt, avec qui ? 

Mes lèvres s'étirèrent en un léger sourire, envieuse de la questionner au petit déjeuner. Nous avions cours de potions à 9:00 avec les Gryffondor, ce qui me faisait encore plus maudire cette soirée. 

Après m'être jetée l'incantation qui me permettrait de quitter mon état léthargique de lendemain de fête, je me dirigea vers la douche. Ma fine robe d'hier rejoignit le carrelage froid de la salle de bain, et un frisson me gagna lorsque l'eau chaude toucha mon corps gelé. 

J'avais extrêmement froid depuis que j'avais quitté le lit de Malfoy.

Mes yeux se fermèrent et le souvenir des lèvres de ce dernier sur ma peau me hanta. Ma main retraça lentement le chemin de ses baisers, désireuse de les sentir de nouveau. Je baissa la tête sur ma poitrine lorsque je sentis une légère douleur en y passant mes doigts. Il m'avait fait un suçon, juste entre mes deux seins. Je roula des yeux, le sourire aux lèvres.

Une fois douchée et habillée, je sortis de ma salle de bain avec l'irrépressible envie de me recoucher. Il n'était que 06:21, j'avais encore une bonne heure et demie de sommeil devant moi.

***

08:00. 

J'étais de nouveau debout, devant mon armoire en train d'enfiler ma robe de sorcier. Pansy n'était toujours pas revenue, j'en avais donc conclut qu'elle ne se préparerait pas dans notre chambre ce matin.

Une demi-heure plus tard, je descendis dans la grande salle pour prendre mon petit déjeuner. Théodore et Pansy se trouvait déjà à notre table, et visiblement, ils n'avaient pas encore eu le temps de mettre un terme à leur gueule de bois.

C'était donc dans son dortoir que tu te cachais, Parkinson. 

"-Bonjour les gars, vous avez vraiment une sale gueule, riais-je. La soirée a été bonne apparemment ?"

Je n'obtins que des grognements en réponse, mais mon attention fut vite accaparée par la personne qui s'installa en face de moi. Ses iris orageuses s'apostrophèrent aux miennes et il me fit un clin d'œil. 

Le léger mouvement de ma tête entraina mes longs cheveux à glisser de mon épaule, dévoilant une partie de mon cou, ce qui n'échappa pas à Parkinson qui ouvrit de grands yeux.

"-Rosebury, tu as un suçon ?" Ses yeux se posèrent sur moi, mon cou, puis Malfoy qui était à côté d'elle. 

"-Nott ! Elle tapa avec sa main sur la table, faisant sursauter le brun en face d'elle, qui renversa son jus de citrouille. Cassie à un putain de suçon dans le cou ! "

Ce dernier sembla se réveiller aussi, pris par une soudaine envie de connaître les derniers potins. Il posa son regard dans mon cou, que je cacha rapidement de ma main. Je jeta un bref coup d'œil à Malfoy qui souriait déjà en coin.

 Connard, je ne l'avais pas vu celui-ci.

"-Merlin, vieux, tu l'as pas loupé celui-là. Zabini va te tuer ! s'écria Théo, arrachant un rire à la brune face à lui qui hocha la tête pour valider ses propos.

"-Pour me répondre quand je vous dis bonjour, c'est compliqué, par contre pour les potins, y a du mon-

-Vous avez couché ensemble ? " s'égosilla Pansy, me coupant dans ma phrase. Je lui fis de gros yeux, lui demandant de parler moins fort, sentant déjà des regards se tourner vers nous. Un rire rauque raisonna face à moi, nous faisant tous tourner la tête vers le blond de cette table.

"-Si c'était le cas, Parkinson, elle ne pourrait même pas prononcer un foutu mot, ce matin."

Théodore et Pansy éclatèrent de rire, et je roula des yeux. Prétentieux.

"-Monsieur a revêtu son masque de l'arrogance, à ce que je vois ? Tu connais l'expression, c'est ceux qui en disent le plus qui en font le moins, Malfoy."

Son sourcil se haussa et un sourire amusé gagna ses lèvres roses. 

"-On en rediscutera alors, Rosebury." 

Nott pouffa de rire, s'échangeant des messes basses avec Pansy. 

Je m'apprêtais à répondre, lorsque Blaise apparut à nos côtés, visiblement contrarié. Notre conversation s'arrêta aussi vite qu'elle avait commencé, et mon attention fut reportée automatiquement sur le métisse. Il ne restait qu'une place à mes côtés ou à côté de Malfoy et il était apparemment en plein dilemme mental pour savoir où il allait s'asseoir.

A côté de sa meilleure amie à qui il avait fait une scène, hier ?

Ou à côté de son meilleur ami qu'il avait rabaissé devant leurs amis, hier ?

Mon cœur se serra, et je me décala légèrement pour lui laisser un peu plus de place. Ses yeux bruns s'écarquillèrent une fraction de seconde, étonné que je le laisse s'asseoir avec moi, mais il ne se fit pas prier.

La conversation que j'avais eue avec Draco me tournait sans cesse dans l'esprit et ma peur de perdre mon frère de cœur était bien plus grande que mon égo à cet instant. Ma main droite se posa sur sa nuque, et mes lèvres lui déposèrent un doux baiser sur sa joue.

"-Tu as bien dormit, mon trésor ?" Ma main se glissa dans la sienne et j'entremêla nos doigts.

C'est à mon tour de prendre soin de toi, Blazie.

à suivre...

---------------------------------------------------------

A l'encre de tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant