A l'encre de tes yeux

Draco fucking Malfoy

Draco Lucius Malfoy n'avait peut-être probablement jamais eu la chance de goûter à l'amour familial. Le vrai, celui qui vous enveloppe d'un profond sentiment de sécurité et de sérénité. Celui qui vous donne la sensation que lorsque vous êtes dans votre demeure, vous êtes entouré de bonnes personnes.

A dix-sept ans, Draco n'a eu la chance de connaître que l'amour maternel. Narcissa Malfoy n'a jamais cessé d'aimer son fils, du plus profond de son cœur et de son âme. C'est peut-être ça que le jeune homme recherche dans toutes ses conquêtes : l'amour inconditionnel qu'il n'obtient que de sa tendre mère.  Enfin, ça c'était avant qu'il ne soit traîné par son père dans des histoires sombres. Depuis qu'il est devenu mangemort, les relations de Draco avec les femmes avaient encore évoluées.

Ce n'était plus seulement le désir profond de ressentir que ces femmes lui portait énormément d'intérêt. Ce n'était plus non plus le fait de se sentir important lorsqu'elles le suppliaient de revenir vers elles, et qu'il les ignoraient, les laissant s'enfoncer lentement dans une sphère infernale. Une douce descente aux enfers qui ne portait qu'un seul nom : l'obsession. Mais maintenant, il s'était ajouté à cela le besoin de refouler au plus profond de lui la moindre émotion qu'il pouvait subir. C'était même bien plus qu'un besoin, plus le temps s'écoulait, et plus il se surprenait à penser qu'éteindre ses émotions devenait un rêve.

Pourquoi ?

Parce que dans son équation, ressentir équivalait à souffrir. 

Et Draco en avait plus qu'assez de souffrir.

N'était-il pas digne d'être heureux à son tour ? N'était-il pas méritant d'une vie aristocratique certes, mais saine ? 

N'était-il pas légitime d'un infini amour paternel comme la plupart des jeunes qu'il côtoyait ?

La tornade qui ravageait sa vie depuis l'année dernière portait un nom, et elle était nulle autre que Voldemort, accompagnée de son orage, Lucius Malfoy en personne.

Et c'est sur ces dernières pensées que le jeune homme ferma les yeux, ce soir là. 

Epuisé, torturé, lessivé de combattre ses propres démons.

-oOoOo-

Manoir Malfoy, salle de réception de l'aile ouest, le lendemain.                                                    

Point de vue de Blaise.

Un énième cri retentit dans la grande salle. Un cri de douleur, de détresse, d'impuissance.

Mes yeux se fermèrent, ne supportant plus de les entendre. Le cœur au bord des lèvres, j'observais Narcissa Malfoy se faire torturer par le seigneur des ténèbres lui-même. Un sourire fou sur son visage pâle, il prenait son pied à lui faire subir des sévices plus tordus les uns que les autres. Ce vaux-rien se sentait certainement sur le devant de la scène, puisqu'il avait installé tout son public face à lui et Narcissa, comme s'il leur adressait un spectacle des plus morbides.

Et ces dégénérés appréciaient. 

Je ne savais pas l'heure qu'il était à présent, mais il me semblait s'être écoulé une éternité depuis que ce malade avait annoncé en pleine réunion que Lucius subirait une "petite correction" pour son énième échec de la mission qui lui était confiée. Je soupçonnais même Voldemort de le charger de tâches quasiment irréalisables, juste pour se gratifier de lui apprendre la discipline.