Addicted

7

J'entre confiante dans la salle d'entraînement indiquée sur mon emploi du temps. Là bas se trouve trois rangés d'une dizaine d'homme en tenue d'armée. Tous occupés par des conversations qui n'ont sûrement rien à voir avec le test. Je fais part de ma présence en me raclant la gorge, apparemment cela ne marche pas. Est-ce que mon égaux en prend un coup ? Légèrement.

- Très bien soldats tous en position, crié-je de manière exigeante.

La plupart se mettent en position, j'ignore quelques sifflement déplacés quand un petit groupe semble ne pas avoir compris mon rôle dans ce test, ce qui me pique au vif.

- Messieurs je vous dérange peut être ?

Ils se retournent l'air insipide, l'un d'eux s'avance. Cheveux blonds rasés, visage banal, yeux brun, l'air hautain.

- Où est l'adjudant Vickers ? demande t'il d'une voix insolente.

- Devant vous soldat, dis-je le plus neutre possible.

Il me reluque de haut en bas, puis éclate de rire suivi par ses congénères. Je ne cille pas attendant que sa mise en scène prenne fin.

- Un fillette comme toi ? Ah non ça m'étonnerait poupée, ajoute t-il toujours hilare.

Mon égaux en prend un sacré coup cette fois.
Vais-je me laisser humilier par un petit abruti dans son genre ? Bien sûr que non.

- Faisons un marcher tu veux ? Si un de vous me met à terre, vous prenez les commandes. Par contre si je vous bats, vous serez chacun de vous assigné à la corvée après chaque passage de chaque vaisseaux, c'est compris ?

Ils acquiesces tous les trois, l'air atrocement confiants. Je fais signe à un des soldats à part de décompter à partir de cinq. Chacun de nous se place correctement au centre de la pièce.

Le signal lancé il me faut peu de temps pour mettre à terre mon premier adversaire en lui fauchant les tibias à l'aide de ma jambe, l'autre est mis KO suite à un beau plaquage après lui avoir bloqué le bras par derrière, et enfin pour le dernier je prend un plaisir à lui sauter sur les épaules et le faire grossièrement tomber à l'avantage d'un flip-arrière.

Je me frotte les mains bruyamment avant de faire signe à quelques hommes de dégager les individus gisant sur le sol. Un long silence règne dans la salle à mon plus grand bonheur.

- Vous me faites quarante pompes, après ce petit échauffement vous vous trouverez un adversaire avec qui vous battre.

Sur ce ils s'exécutent sans un mot, tellement satisfaisant.

...

Les trois bougres ont finalement été envoyés à l'infirmerie, ils ont donc ratés les test et ce n'est pas si mal. Les soldats aptes à servir l'empire sont désormais sous mon commandement, dès à présent je dirige une escouade d'une vingtaine d'hommes. Je pense que pour mon âge c'est plutôt inhabituel mais j'en suis fière.

Je passe vite fait au réfectoire pour pignocher quelque chose avant de rejoindre le seigneur sith au point de rendez-vous. Quand j'arrive au lieu prévu je fais face à une grande porte noire, elle s'ouvre d'elle même donnant sur une grande pièce qui m'a l'air d'avoir était conservée depuis la chute des Jedi. J'entre sans trop me poser de question observant les arabesques ornant le haut plafond, au bout de cette salle se trouve un immense vitrail épousant parfaitement le charme de cette enceinte.

- J'ai insisté pour garder cette pièce telle qu'elle était avant la chute de la république.

Je hoquette de surprise n'ayant pas vu la présence de l'homme derrière moi.

- Vous avez bien fait, dis-je émerveillée par la beauté de cette salle.

Au centre de cette pièce se trouve une petite sphère sûrement en métal, rien de plus. L'homme qui est désormais mon professeur me contourne et se positionne devant l'objet, il me fait signe de venir devant lui, je m'exécute.

- En tailleur, exige t'il d'un ton pressant.

Je fais ce qu'il me dit, je me retrouve donc assise devant le seul objet qui nous entoure.

- Tu va commencer par faire léviter ceci, dit-il en analysant la boule qui flotte à présent. Ferme les yeux et fais le vide autour de toi.

J'effectue ce qu'il demande, mais faire le vide dans ma tête ce n'est pas une mince à faire. J'ai tendance à penser beaucoup,tout le temps. J'ai toujours cette petite voix dans ma tête qui ne s'arrête jamais, comment la faire taire ?

- Tu pourrais la faire taire en arrêtant d'y penser.

Facile à dire quand on a des années de pratique derrière soit. Attendez, je suis certaine de ne pas avoir pensé a haute voix ?

- Ma question va peut-être paraître absurde, mais comment, enfin est-ce que vous pouvez entendre mes pensées ? dis-je en ouvrant les yeux.

- Quelques une, quand je le veux.

Il est positionné juste derrière moi, pourtant quand ces mots sortirent de sa bouche, j'ai pu sentir son souffle effleurer ma nuque. Ce qui me provoqua un frisson parcourant toute ma colonne vertébrale.

- Reprenons, incite t-il concentre toi sur chaque respiration, chacun des battements de ton cœur, chaque parcelles de ton corps, tes doigts, tes poignets, tes avants bras, tes épaules et ainsi de suite.

Cela peut sembler inattendu pour un seigneur sith, mais sa voix est si apaisante et hypnotisante. Elle caresse d'une douceur chacune des voyelles sortant de ses lèvres. Je sens alors un poids léger prenant place à chaque extrémité de mon corps. J'essaye de me projeter sur l'espace vide s'offrant à moi tout en concentrant sur la boule de matière.

- Laisse la Force accéder à chaque recoins de ton être, chaque atome, chaque molécule, chaque millimètres... laisse la te pénétrer.

Sur ces mots je vacille et ouvre les yeux par réflexe. Face à moi je retrouve l'homme aux yeux d'ambre un rictus narquois à la jonction de ses lèvres.

- Si tu pouvais faire ce que je te demande ce serait plutôt appréciable Vickers.

- Et si vous pouviez arrêter de parler ça le serait encore plus, vous me déconcentrer.

Après un regard assassin de sa part je retourne à mon activité. Je ferme les yeux, je fais le vide, je sens la force imprégner mes sens. Oui c'est bon, je la vois, je concentre toute mon attention sur cette petite sphère métallique mais que dois-je faire après ? L'imaginer voler ? Très bien je vais essayer.

J'entrouvre un œil pour apercevoir cette petite boule qui flotte à quelques centimètres du sol, puis elle retombe. Je souffle de désespoir, est-ce que je pensais que faire léviter un objet allais être aussi facile que quand c'est monsieur qui le fais ? Oui. Avais-je tord ? Affirmatif.

- C'est un début après tout, argumente t-il sur un ton légèrement moqueur.

- Ce n'est pas tout mais j'ai une escouade qui attend mes ordres mon générale, alors si vous le le permettez.

- Non, m'arrête t-il net dans mon élan. Ce n'était que l'amont de cette séance. Sais-tu te servir d'un sabre laser Vickers ?

- Je me débrouille, affirmé-je en observant l'objet se logeant dans la main de mon interlocuteur.

Il acquiesce tout en me lançant le sabre que j'attrape par réflexe. J'avoue que son sourire narquois en coin m'angoisse, je sens que je vais finir avec une main en moins... ou alors la tête ?