CHAPITRE VIII, Jeanne

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Le trajet dans le métro pour me rendre à mon établissement fut bien plus court que ce que je pensais. Malgré ça, je me sentais super mal et seule, car Rose est dans un autre quartier et dans un autre établissement. Je suis la seule de tous mes proches à vivre dans le quartier 110 et à prendre le métro 2999... Apparemment nous sommes très peu à aller dans cet établissement puisque lorsque nous y sommes arrivés, nous n'étions que cinq dans le petit wagon du métro. Nous avons compris que nous étions arrivés quand après un arrêt, les haut-parleurs du métro se sont mis à passer un message : "Terminus, établissement 2999, élèves, veuillez quitter la rame." 

Nous nous sommes alors tous regardés et sommes sortis du wagon. A peine le dernier passager sorti, un garçon qui était déjà assis quand je suis rentrée, le métro est reparti. Nous nous sommes retrouvés sur un petit quai dont la seule issue, à part les rails, était une porte de métal fermée. Comme personne n'ose faire quoi que ce soit, la seule autre jeune fille, une grande blonde qui était rentrée avec qui je pense être son frère à l'arrêt du quartier 120, se dirige vers la porte et tente de l'ouvrir.

-C'est fermé. constate-t-elle.

-On fait quoi du coup? je demande, un peu gênée.

-On n'a qu'à attendre un peu, c'est notre premier jour, c'est sûrement le premier jour des profs aussi. Ils sont sûrement aussi perdus que nous. dit le frère de la fille.

-Ouais mais nous, au moins, on est à l'heure. soupire un garçon dont les cheveux noirs cachent les yeux.

Je remarque alors que la jeune fille blonde qui a essayé d'ouvrir la porte réagit. Elle a l'air très surprise, on dirait que ce qu'a dit le garçon a dit l'a fait réagir. Sans que personne n'ajoute quoi que ce soit, nous sommes allés nous asseoir. Heureusement, il y a des bancs. On attends, cinq, dix, puis quinze minutes. Personne ne parle, c'est assez embarrassant. La fille a l'air plus gênée que les autres, et ne cesse de jeter des regards (très peu discrets, si je puis me permettre) au garçon de tout à l'heure. Au bout de 20 minutes, des pas se font entendre derrière la porte de métal. Puis un bruit de serrure, un cliquetis et la porte s'est ouverte. Nous nous levons tous en même temps. Un homme, pas très grand, l'âge de mon père, les cheveux et la barbe de trois jours grisonnants.

- Au boulot, les jeunes. dit-il avec une voix de fumeur.

Au début, tout le monde resta plantés là. Il voulait qu'on rentre? Il ne nous avait même pas dit bonjour!

-Allez, rentrez, j'ai pas la journée! fait-il en s'écartant de la porte de sorte à ce qu'il la maintienne toujours en place mais que l'on puisse passer.

Nous nous approchons donc et rentrons dans la pièce. C'est un tout petit vestiaire avec des casiers à nos noms, avec des portes manteaux et des étagères. Mais il y a déjà des vêtements et des chaussures. Des combinaisons grises et des chaussures de randonnées ou je ne sais quoi. En tout cas, ça m'a l'air de venir d'usine en Chine, d'ordinaire je n'aurais pas accepté, mais bon, c'est la guerre. 

- A quoi ça sert? On doit porter ça? je demande en m'adressant au monsieur.

-Ça? Oh, non, pas aujourd'hui, vous venez d'arriver. dit il en jetant un regard à l'intérieur des casiers. La torture, c'est pas le lundi. ajoute-t-il en souriant.

Il se met alors à rire, et on sent à travers sa voix cassante les années qu'il a passé à fumer. Je ne sais pas de quoi il parle, mais ça ne m'a pas l'air drôle. D'ailleurs, personne ne sourit.

-Bon, vous êtes pas drôles. Magnez vous de poser vos vestes ici et rejoignez moi dans la classe. Il sort du vestiaire en passant par une porte située en face de celle qui vient de se refermer. Génial.


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je viens de me rendre compte qu'il y a un problème par rapport aux jours, ce qu'il se passe ici, si on suit ce qu'il est écrit au tout début, c'est censé être un samedi. veuillez m'excuser svp et faire comme si c'était un lundi. (dsl même si ça se trouve il n'y a que moi qui ait remarqué)

Sous nos piedsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant