Je ne sais pas comment je vais survivre pendant plusieurs mois ici. C'est ma première journée sous terre, et j'ai dû prendre le métro pour la première fois. A la surface, je n'en avais jamais eu besoin, mes parents m'emmenaient partout en voiture. Je suis dans une école super étrange. On est une cinquantaine de filles entre 14 et 18 ans. On se croirait dans une école de mannequinat, tellement certaines sont belles. On nous a dit que l'on ne recevrait pas une éducation comme celle dont on avait l'habitude auparavant. Certaines des filles les plus âgées s'étaient plaintes car elles envisageaient des études longues et compliquées et que l'on les coupaient en plein cursus. Je n'ai pour ma part rien dit. Je ne connais personne, et personne ne me connait. Je sais que ça aurait pu plaire à Jeanne, ce genre de situation, mais moi, j'ai besoin d'être entourée de mes amis. Je me demande dans quel établissement Jeanne s'est retrouvée... Depuis ce matin, on nous explique toutes les règles de l'école. Des règles d'hygiène, de tenue, de politesse... C'est très différent de ce à quoi nous avions été habituées à la surface. Tout le monde se demande ce que l'on va apprendre en cours. La professeure principale des deux classes qui se sont formées nous a dit que l'on commencerait nos cours demain car nous passerons des "examens de santé" cet après-midi. Tout ce que je sais, c'est que nous sommes dans l'un des seuls établissements à porter un nom au lieu d'un numéro: l'académie Grandville. Je trouve ça un peu prétentieux de s'appeler "Académie" quand on est une toute petite école avec juste deux classes, mais bon. Quand à Grandville, je ne sais pas à quoi ça correspond, j'irai voir plus tard, on n'a du wifi que dans les appartements, grâce à la connexion du quartier, mais j'ai entendu dire qu'elle était programmée pour bloquer certains contenus. Comme les wifis dans les lycées, en fait. Ça m'énerve, ça renforce le contrôle déjà omniprésent. On est sous pression en continu et c'est super frustrant. Ça me fait peur, honnêtement.
La sonnerie retentit et la professeure nous annonce que l'on va manger. Nous sommes plutôt contentes, en plus j'ai super faim, j'espère que ce sera bon! Nous nous levons et suivons la professeure qui nous emmène dans le réfectoire. Enfin, c'est encore une fois assez prétentieux puisqu'on se retrouve dans une autre salle aussi grande que les salles de cours avec pour simple différence des tables plus longues en métal et des bancs. La professeure nous explique que l'on doit s'asseoir, attendre d'être servies, et insiste sur le fait que l'on doit se contenter de notre propre portion. Je trouve ça bizarre, mais je n'ai pas le temps d'y penser, je vais m'asseoir à côté de filles de ma classe. C'est assez gênant car je ne les connais pas du tout, mais je ne peux pas faire autrement. On discute en attendant d'être servies. La fille assise en face de moi est blonde, plutôt mince et très souriante. Elle s'appelle Mathilde et elle a mon âge, elle ne connaît quasiment personne, ce qui me rassure. Elle me présente la fille assise à ma gauche, Naomie, qui a l'air très timide.
-Salut... Désolée, je suis très gênée, Mathilde est la seule personne que je connais ici, on était dans la même classe à la surface... dit Naomie d'une voix tremblante.
Elle joue nerveusement avec ses longs cheveux châtains et baisse les yeux. Elle a l'air vraiment très anxieuse d'être là.
-Merci de me parler, je me sentais vraiment très seule depuis le début de la journée, haha! je dis, soulagée.
-Mais du coup, tu t'appelles comment? me demande Mathilde.
-Rose! Je sais pas si vous aussi, mais je suis censée être en 3ème, à la surface...
-Wouah, pour de vrai? Tu as l'air tellement plus âgée! dit tout d'un coup Naomie.
Je comprends qu'elle me dise ça, tout le monde me le dit. Mais sa prise de parole d'un coup a l'air d'étonner Mathilde autant que moi... Nous n'avons pas le temps de continuer notre conversation car des femmes arrivent pour nous servir. C'est bizarre, il n'y a que des femmes qui travaillent ici, ou peut-être que l'on n'a pas encore rencontrer tout le personnel.
-Ah, super, je commençais à avoir faim! dit Mathilde.
Les femmes de service n'ont pas l'air aussi enthousiastes que nous. Elles se divisent en deux groupes, l'un est chargé de déposer la vaisselle et l'autre d'y mettre la nourriture. Au menu; riz et... petits pois et carottes? Bof, comme repas, pour un établissement qui insiste sur le fait que c'est une "académie" du genre prétentieux. Ils nous donnent toutes la même portion, pas très grande, d'ailleurs. Les femmes insistent encore une fois sur le fait de se contenter de notre assiette. Nous ne comprenons pas, jusqu'à ce que nous voyons une fille donner une partie de son riz à sa camarade. Personne ne faisait attention jusque là. Une grosse dame de service s'est alors mise à hurler:
- EH VOUS DEUX LA-BAS! LA BLONDINETTE ET CELLE AVEC DES TRESSES!
Tout le monde s'est tus et les a regardées, personne ne comprenait quel était le problème. La grosse dame, s'est alors ruée sur elles deux avec une démarche terrifiante et rapide.
-On vous a dit de vous contenter de votre portion!!! Bande de rats!!! Vous pensiez passer inaperçues, hein?? Et bien non! Avec moi c'est impossible!!!
La dame continuait de hurler alors qu'elle était super proche des filles.
-Pour la peine, vous serez privées de pause cet après-midi, et vous resterez également ce soir pour nettoyer, débrouillez-vous pour expliquer à vos parents pourquoi vous rentrez plus tard! crie-t-elle alors.
-Mais... il n'y a qu'un seul métro qui passe le soir... chuchote Naomie. Comment elles vont faire?
-Aucune idée, je réponds. Mais ce n'a pas l'air de tracasser la grosse dame qui souffle du nez comme un buffle.
"J'espère qu'elles ne sont pas toutes aussi terrifiantes..." je pense.
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bonsoirrrr, j'espère que ça vous intéresse un minimum et que vous vous demandez pas où je vous emmène mdrrr
d'ailleurs svp donnez moi des conseils dans les commentaires ce serait sympathique
bisouuuus
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Sous nos pieds
General FictionDans un futur proche, le gouvernement français a fermé toutes les stations de métros sous-terraines du pays. Eliott, Alice et leurs proches se retrouvent dans une situation plus que dystopiques, dans laquelle l'Etat veut se servir d'eux.