Chapitre 1

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- Votre Altesse, votre père est entre la vie et la mort.

Je levai les yeux vers le garde qui venait d'entrer dans ma chambre avec un air effrayé. Je m'empressais de me lever et de rejoindre le garde afin d'aller voir mon père dans ses appartements. Dans les couloirs du château, les domestiques et les gardes s'inclinèrent lorsque je passais, il y avait également des chuchotements, j'en perçurent quelques- uns, qui parlaient déjà de l'état de mon père. 

En arrivant devant la grande porte des appartements de mon père et ma mère, leurs gardes personnels m'ouvrirent la porte. Ma mère à genoux à côté du lit où se trouvait mon père, pleurait à chaudes larmes, elle avait des cernes sous ses yeux. Lorsqu'elle me vit, elle se leva et s'empressa de me prendre dans ses bras. 

Son odeur de jasmin me remplit les narines et me réconforta, mes larmes s'étaient jointes à celle de ma mère. Nous restâmes quelques minutes dans cette position puis nous nous détachâmes, je marcha vers le lit où je vis mon père pâle avec des yeux clos. Je pris sa main et l'enroula autour de la mienne, un second sanglot s'échappa.

- Je suis là père, chuchotais-je, mère est également avec nous, je sais que vous allez vous en sortir, je ne sais pas ce que vous ressentez en ce moment mais sachez que je vous aime père.

Un nouveau sanglot ressortit, je lâchais la main de mon père et m'assis à côté de ma mère, me blottissant contre elle pour chercher le réconfort, elle enroula un bras autour de moi tandis que l'autre serrait la main de son mari en frottant avec son pouce ses doigts. 

J'espérais que mon père s'en sorte sain et sauf, j'espérais le revoir vivant, lui dire que je l'aime au moins un fois, j'espérais revoir son sourire, qu'il continue à m'apprendre comment monter sur un cheval, comment manier une épée, une dague ou un arc, je voulais l'entendre encore une fois rire, me parler, je voulais entendre sa voix, je voudrais qu'il me taquine comme il le faisait quand j'étais petite. 

Je l'aimais, ma mère l'aimait, son peuple également, nous avons tous besoin de lui, d'un roi, d'un père, d'un mari, d'un protecteur.

Je sortis des bras de ma mère et me levai, mère et moi nous sortions des appartements où nos gardes personnels nous attendaient, ils nous accompagnèrent jusqu'à la Grande Salle, nous nous asseyons autour de la longue table rectangulaire, ma mère était en bout de table tandis que j'étais à sa droite. 

Les Vanins, des humains capables de se métamorphoser et de vivre plus longtemps que les humains, nous apportèrent le repas. Ma garde personnelle était située au niveau de la porte d'entrée, j'eus envie de les inviter à manger avec nous mais ma mère m'aurait interdit. Le temps du repas fut dans un silence complet, mes pensées étaient dirigées vers mon père, je repensais à nos moments ensemble en priant les dieux qu'il revienne avec nous.

-Si vous voulez bien m'excuser mère, je vais retourner dans mes appartements.

-Bien, dit-elle

Accompagné de ma garde personnelle, je sortis de la Grande Salle, le trajet se fit également en silence. J'ouvris la porte de mes appartements tandis que ma garde personnelle attendait à la porte. Erylis, ma domestique que je considérais plus comme ma seule et véritable amie était là, elle leva ses yeux vers moi et se leva, je courus la prendre dans mes bras.

- Je suis désolée Niamh, ça va aller, je suis là.

- Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est en aucun cas ta faute, c'est comme ça, personne n'aurait pu le prévoir.

Comme réponse, son étreinte se resserra autour de ma taille. Je réussis cette fois à retenir mes larmes et je m'assis sur la chaise devant la coiffeuse. 

Nos Royaumes EnnemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant