Nos Royaumes Ennemis

Chapitre 28

Nous marchions depuis déjà une dizaine de minutes dans la forêt. Et lorsqu'on aperçut enfin un animal, l'écureuil me fit signe de lui parler. 

Le bevy, un cerf blanc possédant la capacité de créé des portails dans le temps et dans l'espace, marchait tranquillement et redressa la tête lorsqu'il m'entendit arriver. 

Lorsqu'il m'aperçut, il commença à courir loin de moi. Trop tard, je ne pouvais pas l'aborder, il avait pris peur. L'écureuil dont je ne connaissais toujours pas le nom secoua la tête désespérée. Je continuai alors à marcher à la recherche d'un autre animal. 

Quelques mètres plus loin, nous croisions un loup avec sa meute. Je fis un pas de reculons. Je ne pouvais pas faire aucun bruit. Ils étaient tous regroupés en train de manger un animal je supposais. 

J'avais envie de vomir et de courir dans la direction opposée. L'écureuil me chuchota alors d'aller leur parler mais si je faisais un bruit j'allais finir comme ce pauvre animal qui se faisait dévorer. 

Je restai donc statique à les regarder. Le petit écureuil me répéta alors une seconde fois d'y aller mais je ne l'écoutai pas. Il décida donc de descendre de mes épaules et de s'aventurer vers les loups. Mes yeux s'ouvrir en grand et je pris peur pour le petit écureuil qui se dirigeait droit dans la gueule du loup. 

Les loups le remarquèrent automatiquement et le pourchassèrent. Je ne pouvais pas l'aider, mes pouvoirs ne seraient pas même suffisants. Les loups étaient trop nombreux. L'écureuil réussit tout de même à s'en sortir en esquivant les loups un à un. Il courait dans tous les sens et était assez petit pour réussir à leur échapper. 

Soudain, le petit écureuil se dirigea vers moi. Et un des loups venait alors de me remarquer. Il me fixa puis commença à prévenir les autres loups qui relevèrent aussitôt la tête. Ils se léchèrent les babines. L'écureuil réussit à temps à arriver vers moi et grimpa sur mes épaules.

– Ne me remercie pas, chuchota-t–il.

– Te remercier ? Tu viens juste de signer notre arrêt de mort !

Les loups commencèrent alors à se diriger vers moi en courant et je compris qu'il était également temps à moi de courir. Ils étaient au moins une bonne dizaine et j'étais seule. Je n'avais alors pas s'autre choix que d'utiliser mes pouvoirs afin de survivre. 

Les loups étaient beaucoup plus rapides que moi et ils se rapprochèrent très rapidement de moi. Je créai alors une barrière de ronces derrière moi ce qui les ralentissait mais ne les arrêta pas.

– Parle–leur, dis l'écureuil, ils arrêteront alors de te pourchasser.

– Tu penses vraiment que discuter avec une meute de loup affamé va les arrêter ? La réponse est non.

Je couru le plus vite possible mais mes jambes n'étaient pas assez rapides et mes pouvoirs ne m'étaient de pas très grande utilité pour cette situation. 

Un loup réussit à me faire tomber à terre. En moins d'une minute, j'étais entouré de toute la meute. Ils étaient là au–dessus de moi en cercle et me montraient leurs crocs.

– Qui veut commencer ? Dit une voix rocailleuse.

Je les comprenais, l'écureuil avait raison.

J'étais capable de parler aux animaux.

Je n'arrivais pas à y croire. Je regardai alors l'écureuil et celui–ci était apeuré. Il tremblait.

– Laissons la place à Deryn, cela fait bien longtemps qu'il n'a pas été le premier à manger.

Je me redressai et d'un coup la patte d'un loup me fit revenir à terre.