Chapitre 1 :

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Cela faisait quelques heures seulement que M le Maudit avait été défait. Tout le monde s'atelait à réparer les dégâts qu'il avait causé dans ce petit village du monde des humains. Les derniers feux incendiant les bâtiments avaient été éteints, les derniers soins ont été appliqués aux blessés et les derniers séides de M le Maudit ont été capturés et emmenés par les forces militaires ayant intervenus sur place. Les nuages de fumée s'étaient dissipés, laissant place à un magnifique soleil de fin d'après-midi.

Un seul détail demeurait perturbant : les restes d'un costume noir étalé par terre, à l'intérieur d'un bâtiment dont la porte était toujours ouverte. Le fugitif avait dû essayer de se cacher dans ce déguisement improvisé avant de prendre la fuite, laissant son costume derrière lui. Personne ne semblait avoir remarqué ce détail, à part peut-être un journaliste ayant pris la poudre d'escampette depuis déjà bien longtemps. Quoi qu'il en soit, le fugitif en question était déjà bien loin du village.

Le voici d'ailleurs, en train de courir dans un champ. À part lui, personne n'était à portée de vue. Il semblait mesurer pas loin de deux mètres et son physique semblait impressionnant. Il portait une imposante armure marron, ressemblant à un amalgame de coques de noix séchés, avec des pointes ressortant de ses épaulieres. Son casque assorti était agrémenté de quelques lames faisant office de crête, et il recouvrait la partie supérieure de son crâne, ses yeux et son nez. La partie non protégé de son visage laissait entrevoir un menton extrêmement pâle avec une cicatrice, et une bouche garnie de dents pointues, ainsi que deux longues oreilles, dont chacune pendouillait sur un côté de son crâne. Bien qu'il puisse paraître effrayant au premier regard, une phrase qui lui a été dite permet de prétendre le contraire : "Je dois convaincre tout le monde que tu es quelqu'un de bien, Darkos. Je suis content que l'on soit amis, toi et moi."

Sachant qu'il n'avait plus qu'un seul endroit où aller, Darkos s'y rendit immédiatement. C'était le seul endroit où résidait des gens qui pouvait lui faire confiance et le seul lui rappellant ses origines, lorsqu'il ne mesurait encore que deux millimètres. Il s'agissait de la maison d'Archibald, le grand-père du héros des sept royaumes dans lesquels il avait grandi.

Dans le champ voisin, de l'autre côté de la route goudronnée, une abeille semblait prendre la même direction que lui, à ceci près qu'elle avait fini par dépasser Darkos, qui à force de courir, avait fini par ralentir la cadence sous peine de tomber de fatigue. Si vous regardez attentivement, vous verrez peut-être deux minuscules passagers sur son dos. Mesurant au moins deux millimètres, ces passagers avaient tous deux une chevelure rousses et une paire de longues oreilles pointues, ressemblant à des lutins. Mais les minimoys, comme Archibald les appelaient, étaient bien plus que celà.

Le premier minimoy ressemblait à un petit garçon un peu rondouillet et aux magnifiques yeux bleus. Le deuxième minimoy, situé derrière le premier, était une magnifique jeune fille et munie d'une épée rangée dans le fourreau accroché à sa ceinture. Mais elle semblait quelque peu attristée, malgré la victoire contre M le Maudit, qu'elle n'allait pas tarder à faire part à son peuple.

Une heure plus tard, l'abeille arriva enfin à la maison d'Archibald. Lorsqu'ils survolèrent le jardin, la jeune fille prit la parole et s'adressa à l'abeille :

"Beauté, fais nous descendre vers notre village, s'il te plaît."

Son frère semblait entendre une pointe d'amertume dans la voix de sa sœur. Ainsi il prit la parole à son tour :

"Sélénia, est-ce que tout va bien ?"

"Je vais bien Bétamèche, lui répondit-elle avant de pousser un long soupir, c'est juste qu'il me manque déjà."

"À moi aussi, sœurette, à moi aussi..." répondit Bétamèche, en essayant de la consoler, alors que l'abeille avait enfin touché le sol.

Sélénia et Bétamèche posèrent enfin le pied au sol, et remercièrent l'abeille de les avoir déposer près de chez eux avant de la laisser repartir vers sa ruche dans la forêt. Ils progressaient vers un tunnel qui s'enfonçait dans la terre, jusqu'à arriver à une croisée des chemins souterraine. À leur gauche, le tunnel se prolongeait à perte de vue. À leur droite se trouvait une grande porte. Instinctivement, Sélénia et Bétamèche se dirigèrent vers la porte, puisqu'il s'agissait de la porte de leur village.

Arthur 4 :Le retour du prince Où les histoires vivent. Découvrez maintenant