Chapitre 7

56 4 0
                                    

Celà fait déjà deux ans et six mois que l'invasion de M le Maudit avait prit fin. Deux ans et six mois. Une durée infime pour certains qui n'ont pas vu l'hiver arriver. Ce fût notamment le cas d'Armand, le père d'Arthur, qui à force de passer ses journées au travail, ne prenait guère d'attention à la météo changeante. Même lorsqu'il se mettait à neiger comme maintenant. En effet, s'il daignait regarder par la fenêtre de son bureau de travail, il verrait de la neige tomber lentement sur les toits, les routes et les trottoirs.

Cependant, pour d'autres personnes, ces deux ans et six mois fût une période bien longue et ne semblant pas en finir. Pour nous en rendre compte, quittons le bureau de travail d'Armand pour nous rendre au collège de la ville.

Arthur, quatorze ans, résidant maintenant chez ses parents dans la ville d'Hartford, avait reprit le chemin de l'école. Toutefois, depuis qu'il a quitté le pays des minimoys, il commença à se désintéresser des cours auxquels il assistait, et ce même si les résultats qu'il obtenait dans chaque matière pouvait être satisfaisant dans le pire des cas. Lorsqu'il avait du temps libre, lors de la recrée par exemple, il se remémora ce petit bout de papier sur lequel son grand père Archibald avait peint une représentation de Sélénia, la princesse minimoy pour qui Arthur aurait consacré toute sa vie, et c'est en partant de ce souvenir qu'Arthur avait commencé à dessiner Sélénia. Bien qu'il n'était pas très doué pour le dessin, il mit beaucoup d'application à chaque coup de crayon qu'il donna, chaque trait qu'il dessina sur sa feuille, chaque detail.

Arthur prit son temps pour dessiner, même s'il savait qu'il ne terminerait pas son dessin en une récréation. Il voulait que son dessin soit aussi sublime que Sélénia l'était, qu'il soit le fidèle possible au modèle dont il en conserva les souvenirs. Et bien souvent, il souhaitait s'isoler pour réaliser ce dessin. De ce fait en ce moment, lorsque sonne l'heure de la recrée, il restait seul dans la classe, prétextant à son professeur qu'il ne voulait pas prendre froid, surtout maintenant par ce temps de neige.

À chaque fois qu'une recrée prenait fin, Arthur prit soin de cacher son travail personnel avant que sa classe et son prof ne reviennent . Il ne faudrait pas que les autres camarades de classe ne le prenne pour un garçon bizarre et insociable, sujet de toutes les moqueries et harcèlements possible et imaginable. Toutefois, son absence durant chaque recrée commençait à se faire remarquer, même si ses camarades de classe ne montrait rien de leur étonnement, du moins tant qu'Arthur ne voyait pas deux ou trois élèves se rapprocher les uns les autres pour parler à voix basse, vraisemblablement pour parler de lui. Du moment qu'Arthur n'était pas directement impacté par cette situation, il ne s'en souciait guère.

C'est alors que trois camarades de classe débarquèrent devant son bureau. Arthur ne les côtoyaient pas, mais ils les connaissaient bien car ils étaient réputés pour être les caïds de l'école. Il s'agissait de Roger, Johnny et Mandris, visiblement le cerveau de la bande. Trois mois plus tôt, ces trois brutes avaient été temporairement exclus de l'école après avoir harcelé, raquetté et battu un autre enfant de l'école. Depuis leur retour à l'école, ils semblaient être à la recherche d'une nouvelle proie, et désormais, il semblerait qu'ils aient jeté leur dévolu sur Arthur.

Mais Arthur ne semblait pas impressionné, bien au contraire. Il les trouvait tous les trois ridicules en les voyant en train de chercher à soumettre qui bon leur semblaient.

"On peut savoir ce que tu fais là à chaque recrée ?" demanda Mandris en essayant de paraître le plus autoritaire possible.

"Pourquoi cette question, Mandris ? Tu te recherche un nouvel ami ? Roger et Johnny ne te suffisent plus ?" répondit Arthur avec une pointe de moquerie.

"Hein ? Tu te fous de nous, là ?" gronda Johnny en attrapant Arthur par le col, le forçant à se lever.

Mais Arthur ne se laissa pas faire. Il agrippa le poignet de Johnny avec sa main droite et le serra suffisamment fort pour le forcer à le lâcher. Il semblait que cette méthode fonctionna puisque Johnny déserra sa poigne sous l'effet de la douleur. Il faut dire qu'en deux ans et demi, Arthur avait décidé de se mettre au renforcement musculaire et de ne pas laisser qui que ce soit l'importuner, ce qui sembla porter ses fruits quand il faut se défendre contre des racailles comme Mandris, Johnny ou Roger.

Arthur 4 :Le retour du prince Où les histoires vivent. Découvrez maintenant