Chapitre 2 :

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Quelques mètres plus haut, à l'intérieur d'une maison de campagne, l'ambiance n'était plus au banquet. Le soleil était déjà en train de toucher la ligne d'horizon, s'abaissant petit à petit pour lentement laisser place à la nuit. C'est derrière cette maison que se dressait ce magnifique coucher de soleil, surtout à cette endroit verdoyant et forestier où cette petite maison demeurait. Il faut dire qu'elle a vécu des choses extraordinaires, cette maison. Surtout quand un jeune garçon venait pour passer ses vacances ici, auprès de ces grands parents. Habituellement on pouvait le voir jouer à la balle dans le jardin avec son chien, ou dans sa chambre, jouant avec les trains que ses grands parents lui avaient offert étant plus jeune. Ou encore dans le grenier de son grand-père, rempli de bibelots de toute sorte comme à son habitude, à lire et relire les livres narrant les aventures de son grand-père en Afrique.

Or ce soir là, tout semblait bien calme, voir morose. Si nous nous rendons dans la chambre de cet enfant, nous pourrions découvrir que l'heure n'est plus au jeu. Le jeune garçon en question était assis sur une chaise, sa tête plongée dans ses bras qui étaient posés sur le bureau. Quelques mouchoirs vraisemblablement remplis de larmes y étaient posés, pourtant le garçon semblait bien silencieux. Pas un sanglot, pas un mouvement n'était perceptible.

Comme pour perturber ce silence pesant, quelqu'un se mit à toquer à la porte de sa chambre avant de l'ouvrir tout doucement. Le garçon leva la tête en direction de la porte, laissant apparaître sa belle frimousse, bien que les larmes ayant coulés et son expression attristée viennent gâcher son portrait de garçon de 12 ans.

"Je peux me joindre à toi, Arthur ?" demanda la voix d'un veil homme qui avait fait apparaître sa tête à l'ouverture de la porte, visiblement inquiet pour son petit fils.
"Bien sûr, grand-père." répondit le garçon avant de se lever de sa chaise de bureau. Son grand-père finit par rentrer dans la pièce avant de venir s'asseoir sur le bord du lit se situant face au bureau. Il regardait Arthur avec un sourire, tentant de cacher son inquiètude.

"Arthur, je suis vraiment désolé de la nouvelle dont les Bogo Matassalaï t'ont fait part, reprit le grand-père, mais je te l'ai dis, ce n'est pas une bonne idée. Ce n'est pas parce que tu as survécu aux lianes une fois que tu y survivras forcément une deuxième fois. Le plus sage serait plutôt d'attendre que le passage soit de nouveau fonctionnel. Apparemment, les Bogo Matassalaï aurait trouvé quelqu'un qui saurait le réparer. "

" Ils m'ont dit que les réparations prendrai au moins 60 lunes grand-père, et je ne vais pas attendre 60 lunes que le téléscope soit réparer pour ré-emprunter le passage et revenir chez les minimoys, rétorqua Arthur, je ne le supporterais pas, et Sélénia non plus ! 60 lunes à attendre de pouvoir être réuni avec elle ! 6 ans à vivre sans elle, à cause de M le Maudit qui a détruit le passage lors de son ascension dans notre monde ! J'ai promis à Sélénia que nous nous reverrons dans 10 lunes, comme d'habitude ! Et... et... "

Arthur n'eut pas le courage de continuer et se remit à sangloter. Son grand-père se releva et tenta de le consoler en le prenant dans ses bras. Il se remit à parler.

" Arthur, si tu passais à nouveau par les lianes, il y a de grandes chances que Sélénia n'ait plus jamais la chance de te revoir. Le peuple minimoy se retrouverait sans son futur roi. Tes parents pourraient probablement en mourir de chagrin, et je ne tiens pas à finir mes jours en ayant le sentiment d'avoir amené mon petit fils à la mort. Pense à tout ce que tu pourrais laisser derrière toi, l'enjeu est beaucoup trop grand."

Malgré ce sentiment profond d'injustice, Arthur savait que son grand-père avait raison. Il se souvient toujours de la première fois où les Bogos Matassalaï lui avaient fait utilisé les lianes pour la première fois, afin de rétrécir jusqu'à une taille de 2 millimètres et pénétrer dans le monde des minimoys autrement que par ce passage. Et même ce souvenir restait très douloureux. Désemparé, il s'asseya à son tour sur son lit. Il était anéanti. Si son grand-père ne l'en avait pas dissuadé, s'il n'en faisait qu'à sa tête , il aurait sûrement tout fait pour y retourner. Il aurait tout fait pour rejoindre Sélénia, sa princesse minimoy bien-aimée. Il aimerait tellement pouvoir l'étreindre à nouveau, sentir son doux parfum et la laisser l'embrasser comme elle seule savait le faire. Il aurait également souhaité, pour une fois, le faire aussi, pouvoir poser ses lèvres sur celles de Sélénia et insuffler tout son amour dans ce baiser. Malheureusement, celà n'arrivera pas avant un long moment. Il fallait se faire une raison.

Arthur 4 :Le retour du prince Où les histoires vivent. Découvrez maintenant