Chapitre 8

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Les premiers rayons du soleil commencèrent à illuminer la demeure d'Eldarion, ce qui le sortit de sa méditation nocturne. Il était assis au sol, ne portant qu'un pantalon, et son corps révéla ses tatouages sur ses épaules, son dos et son torse, ou plutôt ses marques de naissances. Celles-ci étaient bleues et partaient en lignes droites sur son torse avant de prendre des motifs circulaires au niveau de ses épaules et de continuer sa route sur les bras. L'essence magique qui coulait dans ses veines rendait ses marques de naissances lumineuses, bien que la lumière qui en émane finit par s'éteindre petit à petit à mesure qu'Eldarion s'éveille. Il se releva, puis geignit faiblement de douleur lors de sa manœuvre. Au niveau de son pied droit se trouvait une trace de brûlure, visiblement très ancienne. Malgré tout, la blessure restait suffisamment vive pour qu'Eldarion en ressente la gêne occasionnée. Quand il portait son armure, il ne la ressentait pas, mais le simple fait de la regarder suffit à Eldarion à raviver de douloureux souvenirs. Des souvenirs datant d'une guerre durant laquelle il en était ressorti vaincu.

Après avoir effectué sa toilette matinale (à l'aide de sa magie, bien sûr), il se hâta d'enfiler son armure d'ébène rehaussée d'or. Lorsqu'il eut terminé d'enfiler sa cape noire par dessus son armure, il se dirigea vers un petit autel ayant la forme d'un arbuste accompagné par des bougies allumés par des petites flammes. Il posa un genou à terre devant l'autel, saisit un sachet de sa main droite et mit sa main gauche dedans pour y sortir délicatement une magnifique petite fleur dont les pétales étaient de couleur lavande. Il déposa la fleur sur l'autel, vraisemblablement pour en faire une offrande à l'attention de la Déesse de la forêt. Enfin, il murmura sa prière :

"Douce Déesse-Mère, accepte donc cette modeste offrande de la part de ton enfant adoré. Mais je t'en supplie, assure toi que les miens se porte bien et qu'ils sont en sécurité, où qu'ils soient."

Une larme coula sur sa joue, réalisant que la disparition de son peuple, notamment celle de sa reine et mère, ainsi que de sa tendre épouse, commença sérieusement à peser sur son moral, ce qui expliquait son humeur massacrante de ces derniers jours. Celà eu d'ailleurs pour effet d'intensifier les tensions entre lui et la princesse Sélénia. En effet, leur rivalité et querelles devenaient de plus en plus fréquents, et celà inquiéta de plus en plus le Roi.

Il était rare et étonnant de voir qu'un soldat nyrilorn était au bord de l'anéantissement, tant les guerriers et guerrières de ce peuple mythique étaient à l'époque réputées pour leur détermination et leur résolution. Toutefois, il ne faut pas oublier que, malgré leur grande puissance physique, leur robustesse considérable, leurs aptitudes magiques et autres bénédictions octroyées par la déesse de la forêt, les nyrilorns restaient des minimoys, avec leurs forces et leurs faiblesses. Ainsi, si nous pouvions abattre les nyrilorns autrement que par l'usure physique, c'était bien en les brisant mentalement, en portant atteinte à toutes les personnes qu'ils aiment.

Mais Eldarion n'avait guère le temps de s'en préoccuper, car il devait passer une journée de plus dans la bibliothèque de Miro afin de continuer ses études sur la magie du passage. Hier encore, il a été convoqué par les Bogo Matassalaï afin de voir la progression des réparations du téléscope servant de passage. Les Bogo Matassalaï, grâce à Archibald et Darkos, avaient réussis à remettre à neuf toute la partie détruite du téléscope, rendant sa structure à nouveau uniforme. Maintenant, c'était au tour des minimoys de continuer le travail pour le moment, et Eldarion avait déjà supervisé les recherches et la récolte de matériaux magiques et précieux afin de reconstruire les réceptacles magiques du téléscope qui assurait le transfert et la transformation du passant en minimoy.

C'est alors que quelqu'un se mit à toquer à sa porte. De l'autre côté, une voix se fit entendre :

"Frère-autarque ? Sa Majesté le Roi vous demande au palais." interpella Miro.

Arthur 4 :Le retour du prince Où les histoires vivent. Découvrez maintenant