Arthur 4 :Le retour du prince

Chapitre 4

Une autre personne est également en train de solliciter la déesse de la forêt, ou plutôt Mère Nature, comme dirait les humains. Il s'agissait d'Arthur, appréhendant toujours la longue épreuve qui l'attend. Il se sentait mieux mais avait toujours le moral au plus bas. Il était debout, les yeux fermés, enlaçant le grand chêne comme il l'avait déjà fait la première fois lors de son initiation chez les Bogo Matassalaï. Mais cette fois ci, il ne comptait pas repasser ce test de patience, mais plutôt confier son désarroi à ce chêne et faire passer un maximum de temps afin d'écourter le plus possible les 6 ans à attendre de pouvoir revenir chez les minimoys.

C'est alors qu'une voix se fit retentir. Celle de sa grand mère lui demandant de revenir. Arthur rouvrit les yeux, regardant à nouveau le cadre naturel dans lequel il s'était dirigé pour enlacer son chêne par un beau soleil de matinée. Puis il se retourna et rebroussa chemin, en direction de la maison de ses grands parents.

En chemin, Arthur constata de loin que ses parents étaient dehors, devant une voiture que son père a loué à défaut de son véritable véhicule qui était parti à vau-l'eau à deux reprises. Ils étaient en train de se préparer à partir. Arthur savait que lui aussi il allait partir incessamment sous peu, c'est pour ça qu'il n'avait pas l'air surpris du tout. La dernière fois que lui et ces parents étaient sur le point de quitter la maison d'Archibald, Arthur avait tenté de protester contre ce départ précipité, parce qu'il souhaitait ardemment retourner dans le jardin, revenir dans le monde des minimoys, et étreindre Sélénia. Ce désir est toujours aussi brûlant en lui, et pourtant il lui fallait attendre bien plus longtemps que ce qu'il imaginait. Et il savait qu'il était inutile d'attendre ici, et que le mieux serait d'attendre chez ses parents. Cette fois, il n'y avait pas à protester, car plus aucun motif ne permettrait de retarder le départ.

Arthur passa à côté du nain de jardin et s'y arrêta quelque seconde pour le regarder. Il ne cessa de penser qu'en dessous de ce nain en porcelaine se trouvait le socle du passage qui lui permettrait de rejoindre le monde des minimoys, un monde minuscule terré au fond du jardin de cette maison, un monde peuplé de ces humanoïdes de 2 millimètres et aux oreilles pointus. Et parmi ces tout petits êtres, parmi les minimoys, se trouvait son âme-sœur, sa dulcinée, son unique grand amour. Il était à la fois frustrant et navrant pour Arthur de constater que Sélénia était si proche, et pourtant hors d'atteinte. Comment réagirait-elle quand elle apprendra que son prince adoré ne pourrait pas revenir avant tant d'années ? Et dans le cas d'Arthur, une question persistait toujours dans sa tête : Pourquoi ?

Après avoir fourni tant d'efforts pour sauver la maison de ses grands parents, vaincre M le Maudit deux fois et assurer la survie de sa princesse minimoy et de son peuple, pourquoi Arthur et Sélénia ne pouvaient-ils pas continuer à vivre leur amour comme bon leur semble ? Pourquoi devaient-ils continuer à vivre chacun de leur côté alors que l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre les poussaient toujours plus à se retrouver côte à côte ? Préférant éviter de ressasser ces ondes négatives, il détourna le regard et poursuivit son chemin.

Arthur arriva devant la porte ouverte de la maison de ses grands parents. Lorsqu'il y entra, sa grand mère fit irruption à l'entrée :

"Ah Arthur, te voilà enfin ! Tu as un don pour disparaître comme bon te semble. Il faut savoir bien chercher pour te retrouver !" affirma sa grand mère dans un mélange de reproche et de soulagement.

"Désolé grand mère. J'étais en train de méditer dans le jardin afin de me préparer à ce qui m'attend." s'excusa Arthur.

Sa grand mère lui sourit malgré tout. Elle savait à quoi son petit fils pensait mais elle préfèra se taire, par peur d'intensifier une blessure déjà bien ouverte. C'est alors que un chien descendit des escaliers qui menaient aux chambres. Il était venu voir son compagnon de jeu car il savait que quelque chose se tramait.