Épilogue

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Celà faisait si longtemps qu'il se trouvait dans cet enfer obscur et silencieux qu'il ne savait même plus depuis quand il était ici. La simple notion du temps lui était devenu totalement inconnue, et même le simple fait de tourner en rond dans ce petit espace circulaire bouché par ce satané mur invisible commençait à ronger ses barrière mentales, au point que la folie le guettait. Ce qui l'empêchait de devenir fou était cette chose qu'il ressentait depuis maintenant des éons. Cette chose qu'il ruminait dans son esprit et ressassait sans cesse depuis son emprisonnement et bien avant : la haine.

La haine envers la femme qui l'avait trompé et damné. La haine envers le royaume qui l'avait rejeté et qu'il avait juré de détruire. La haine envers cette deuxième femme qui aurait pu le délivrer de ses tourments, mais qui avait choisi de le condamner pour ses crimes. La haine envers cette humain l'ayant vaincu et humilié à deux reprises. La haine. Une haine brûlante envers et contre tous. Cette même haine qui lui tenait compagnie depuis si longtemps même lorsqu'il était seul, comme maintenant.

Alors qu'il continuait de se morfondre dans son éternel solitude, une petite lumière froide fit doucement son apparition. Celle-ci fut suffisamment forte pour l'éclairer, révélant un peu plus son corps à l'allure décharné et malade, ne possédant qu'une seule main griffue. Alors qu'il commença à tourner sa tête en direction de cette lumière, une voix féminine, à la fois séduisante et vicieuse se fit entendre.

"Bonjour, mon bien-aimé Maltazard. Celà faisait longtemps." déclara cette voix de l'autre côté de la prison circulaire invisible.

Reconnaissant cette voix, Maltazard fit volte face et posa ses yeux plein de colère sur son interlocutrice. Celle-ci était assurément grande, au moins aussi grande que lui, et était légèrement vêtue, laissant entrevoir son physique. Son corps à la peau mauve semblait recouvert de légers motifs magiques de couleur rouge sang, allant de la tête jusqu'au bas de son corps. Sa longue robe noire laissaient entrevoir ses grandes jambes, qui pouvaient ressembler à celles des succubes : de magnifiques jambes arqués se terminant toutefois par des pattes bestiales. Ses mains possédaient des ongles aussi longs et tranchants que des griffes crochus.

Sa tête présentait un visage féminin sublime encadré par des cheveux longs de couleurs blanc coiffés en une grande tresse partiellement masqué par de grandes oreilles pointues et de son front s'élevait de longues antennes insectoïdes. Ses yeux perfides brillaient telles des charbons ardents et derrières ses lèvres souriantes se cachaient des crocs de vipère. Sur son dos se trouvaient une grande paire d'ailes de papillons rouges ainsi qu'une longue et fine queue s'agitant légèrement.

Cette créature était impressionnante, mais le regard porté sur elle par Maltazard était plein de dégoût, de rage et de mépris.

"Toi ?! Ignoble sorcière vénéneuse ! Comment oses tu te montrer devant moi après ce que tu m'as fait ?!" rugit-il en tapant sur la baie vitrée de son seul poing valide.

La vénéneuse ricanait avant de lui répondre :

"Allons, ce n'est pas ainsi que l'on accueille sa femme, notamment lorsque celle-ci s'en revient de ses années de devoirs maternelles. Surtout lorsqu'elle a dû accoucher et élever son enfant sans l'aide de son mari, tant le grand M le Maudit était obnubilé par ses rêves de conquête des sept royaumes pour lui tout seul. On peut dire que tes rêves ne vous ont pas réussi, à toi et Darkos."

"Notre fils adoptif n'a jamais su être plus qu'un bon à rien depuis toutes ces années où j'avais dû le traîner derrière moi !" se défendit M le Maudit toujours aussi hargneux.

"Car comme d'habitude tu as été incapable de faire éclore ses qualités et de lui montrer comment les exploiter ! À mes côtés, il aurait été le Fléau des sept royaumes qu'il aurait dû devenir au lieu de se tenir aux côtés de ces pitoyables minimoys qui t'ont lamentablement mis en échec. " répliqua la vénéneuse. "C'est notamment l'une des raisons pour laquelle je t'ai maudit, car en plus de ne pas avoir respecté les termes de notre pacte , tu as désavoué notre fils alors qu'il cherchait à nous plaire."

Arthur 4 :Le retour du prince Où les histoires vivent. Découvrez maintenant